[notes sur la création] Georges-Arthur Goldschmidt

Par Florence Trocmé

« Tous les écrits n’ont peut-être jamais cessé de tenter de capter l’insaisissable, l’irréductibilité de la personne à la chose que Paul Valéry avait vue chez Goethe et qui alimente le fond de toute écriture et le sauve de l’idée des fins dernières. “Tout se ramasse en un point unique dont nous sentons qu’on pourrait se rapprocher de plus en plus quoiqu’il faille désespérer d’y atteindre. En ce point est quelque chose de simple, d’infiniment simple, de si extraordinairement simple que le philosophe n’a jamais réussi à le dire. Et c’est pourquoi il a parlé toute sa vie ” écrit Bergson dans La Pensée et le mouvant, comme s’il parlait de Kafka. Tout se passe comme si Kafka avait su d’emblée que l’atteinte était hors de portée, que les contenus de pensée s’effaçaient au fur et à mesure, qu’il n’y avait pas d’issue. »

Georges-Arthur Goldschmidt, Le Poing dans la bouche, Verdier, 2004, p. 96