Dany Cohn-Bendit, un bouffon

Publié le 20 mars 2013 par Despasperdus

Avec sa grande gueule et ses cheveux en bataille. il nous amusait beaucoup Dany Cohn-Bendit à l'occasion des multiples commémorations de mai 68 .

[1]

Mais ça, c'était avant, dans l'autre millénaire.

Depuis, Dany le rouge est devenu vert, tendance moisi. Le mythe est vermoulu !

Le rebelle libertaire a muté. Même gouaille, même culot, même vocabulaire ordurier qu'autrefois, mais au service de l'oligarchie, prêt à jeter une bordée d'insultes et l'anathème à quiconque aura le toupet d'émettre le moindre début de commencement d'un doute au sujet de l'Union européenne néolibérale.

Incontestablement, son image d'Épinal de leader de mai 68 et son sens intact du spectacle font de lui un client idéal pour les médias dominants, au point d'ailleurs de commenter en direct des matchs de foot. Bientôt membre du jury de Miss Europe ? Bref, c'est dire si les médias sont particulièrement complaisants avec lui. Tel un bouffon, il amuse la galerie et divertit en donnant l'illusion de la contestation.

Il est emblématique d'une génération qui, entre le PS mitterrandiste et le PCF alors stalinien, a cherché une troisième voie, d'abord dans l'écologie politique mais qui s'est ensuite perdue dans le marché européen, abandonnant toute référence au marxisme et tout lien avec les classes populaires et moyennes à mesure qu'elle goûtait aux délices des honneurs et de la domination sociale.

Dany appartient à cette gauche de l'oubli et du reniement, à l'instar d'une Dominique Voynet dont l'un des premiers forfaits en qualité de maire de Montreuil fut de débaptiser la place Benoît Frachon, rétroactivement coupable d'être syndicaliste CGT, résistant et communiste, à l'instar de cette social-démocratie qui vote systématiquement les traités européens, plus austéritaires les uns que les autres, en promettant que l'Europe deviendra sociale au prochain traité, à l'instar des Verts-EELV qui croient que capitalisme et écologie sont compatibles !

Dany a suivi cette voie et l'a même parfois tracé. Fort de son expérience au sein d'un parti vert allemand, qui a imposé avec Schröder les pires réformes de régression sociale comme le travail obligatoire à deux euros pour les chômeurs, Dany a converti ses camarades français aux vertus du néolibéralisme, du capitalisme repeint en vert et du pragmatisme électoral, quitte à les bousculer un peu avec Europe Écologie...

En 1998, dans son livre une envie de politique, Dany prône carrément la flexibilité de l'emploi :

« J’ai toujours été hostile aux horaires obligatoires d’ouverture des magasins (...) Une vraie déréglementation sur ce point pourrait libérer les PME.» (p. 163)

De même que la banalisation du travail dominical :

« Bien des jeunes qui n’ont pas de contraintes ou de besoins familiaux, sont prêts à travailler « en VSD » (vendredi-samedi-dimanche), comme on dit, pour être libres à un autre moment (...). Ce travail du week-end ne reviendrait pas forcément plus cher à l’entreprise » (p. 163).

Et d'ailleurs, il est favorable à un SMIC au rabais pour les jeunes :

« Je suis opposé à ce que l’on embauche systématiquement les jeunes au-dessous du SMIC. Sauf, si en échange d’un salaire réduit pendant trois ou quatre ans, par exemple, on leur donne la garantie d’accéder, ensuite, à un emploi ordinaire, à un salaire normal. Les jeunes sont plus mobiles aujourd’hui : ce peut être pour eux une période d’expérimentation, qui apporte une contrepartie positive à la flexibilité… » (p. 164).

Dany est un néolibéral décomplexé qui croit en l'Europe néolibérale, en la mondialisation heureuse et au libre-échange sans entrave qui profite à tous ! Mais, à mesure que les classes populaires et moyennes sont durement frappées par les politiques austéritaires impulsées par la troïka néolibérale, les propagandistes néolibéraux éprouvent les pires difficultés à justifier l'injustifiable régression sociale, menaçant les peuples des pires catastrophes s'ils ne votent pas "bien", amalgamant gauche anticapitaliste et extrême droite, et recourant aux pires affabulations.

Ainsi , Dany use du mensonge et de la calomnie en affirmant sur France 2 que Jean-Luc Mélenchon avait « un emploi fictif au Parlement européen ». Ni plus ni moins. Mais, comme le relèvent A gauche pour de vrai et Letang-moderne, il apparait surtout que Dany accuse de ses propres turpitudes l'ancien candidat du Front de gauche à la présidentielle...

Notes

[1] La Décroissance - Le vrai visage de Daniel Cohn-Bendit)