L'intérêt général (de Bouygues, Vivendi et France Télécom)

Publié le 14 avril 2008 par Uscan

Les trois opérateurs de téléphonie mobile français ont conclu une entente illégale, baptisée "Yalta de la téléphonie" pour se répartir le marché et maximiser leurs profits, au détriment des consommateurs et de la concurrence. Cette situation qui devrait terriblement choquer les tenants du libre marché n'a pas provoqué d'indignation excessive ni de mesure répressive sévère. Condamnés en cassation après un long parcours judiciaire les entreprises délinquantes ont été contraintes de verser à l'Etat une amende de 534 millions d'euros, alors même que cette pratique leur a rapporté, au minimum, 1,2 milliards d'euros. Depuis les prix n'ont pas baissé. Rien n'a changé pour le consommateur, tant et si bien que l'on peut se demander si d'une manière ou d'une autre, peut-être de façon tacite, les trois opérateurs n'évitent pas de se concurrencer dans leur intérêt commun.

Dans ce contexte, l'arrivée sur le marché d'un quatrième opérateur, Free, connu pour ses politiques innovantes et concurrentiellement agressives aurait pu bouleverser la donne. Mais l'Etat, soumis aux lobbying des entreprises en place, dont la valeur boursière risque de perdre 10 milliards d'euros, selon analystes financiers d’Exane, a préféré reporter la décision à 2011. Il se pourrait qu'il décide de découper en petits morceaux les bandes de fréquences disponibles pour les mettre aux enchères, ce qui ferait parfaitement l'affaire des trois opérateurs actuels. Free, de son côté, pourrait quand-même réaliser offre, mais beaucoup plus modeste.

Dans le contexte de la vie chère, renforcer la concurrence dans un domaine trop peu concurrentiel, de manière à faire baisser les prix, apparaitrait comme le B-A-BA d'un gouvernement libéral. Pourtant celui-ci a préféré créer de nouvelles taxes dans le domaine de l'internet, des portables multimedia et sur la copie privée. Il a surtout préservé les intérêts des grands groupes qui détiennent actuellement les trois licences, et dont certains patrons sont les grands amis du président.

De la différence entre libéralisme et néolibéralisme...

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