[Critique Cinéma] The place beyond the pines

Par Gicquel

Un cascadeur braque des banques pour subvenir aux besoins de sa femme et de son fils. Un ancien policier devenu politicien se mêle à l'aventure, de façon bien particulière..


"The Place Beyond the Pines" de Derek Cianfrance

Avec : Ryan Gosling, Bradley Cooper, Eva Mendes

Sortie Cinéma le 20/03/2013

Distribué par StudioCanal

Durée : 140 Minutes

Genre : Thriller, Drame

Film classé : -

Le film :

L’endroit au milieu des sapins. Même traduit, le titre ne dit pas grand-chose d’une histoire qui demeure énigmatique tout au long de ce long périple (2 h 20) que nous conte avec brio et insistance Derek Cianfrance.
Au point qu’il est difficile à notre tour d’en révéler les tenants et les aboutissants sous peine de mettre à mal une réalisation qui s’évertue à en dire le moins possible. Où va ce récit, qui peut partir dans tous les sens, qui se joue du spectateur et le perd en chemin ?
Au plus court, c’est la vie d’un cascadeur motard qui découvre tardivement l’existence de sa famille. Pour lui venir en aide, et aussi pour la reconquérir, il braque des banques. Classique comme un bon film policier, avec sa course-poursuite haletante quand le héros rate son dernier méfait.


Cianfrance sait faire, mais devant le regard de Ryan Gosling , il ajoute un petit plus, énigmatique, qui dépasse le suspense… La suite n’est pas forcément conforme au bon vieux thriller des familles, même si  un nouvel acteur entre dans la danse. Un policier justement, chargé de mettre un peu d’ordre dans ce monde de brutes. A sa façon : celle  du réalisateur.
Bradley Cooper (« Happiness therapy ») s’attelle à la tâche et le fait très bien à l’image d’une affiche irréprochable. Revoir Ray Liotta dans la peau d’un flic pas très recommandable, est une bonne nouvelle pour le spectateur. Cianfrance sait choisir ses amis.
Ce qui le conforte dans l’édification de cette édifiante entreprise familiale, une saga qui sur plusieurs générations, donne une image vertigineuse de l’Amérique. Un pays bringuebalant où l’argent mal gagné dort sous le matelas d’un nouveau né que des policiers, truands, mais solidaires  s’obligent à réveiller…


Le ressort d’un scénario autant prophétique que machiavélique, qui sans renier les fondamentaux du genre, donne à ce thriller une dimension  sentimentale. La tension y est permanente.
Auteur à part entière, Derek Cianfrance sait que le cinéma doit être un plaisir. Il en procure jusqu’à dénicher deux comédiens jeunes et surprenants, Dane DeHaan et Emory Cohen, rejetons de l’Amérique de leurs parents. Elle n’est peut-être pas très belle nous dit Cianfrance , mais il la rend indispensable.