Selon les estimations que le sociologue des religions Rodney Stark déploie dans The Rise of Christianity (publié par Princeton University Press en 1996 et déjà un classique | comte rendu en français via l’AFFRESS | comte rendu plus volumineux en anglais via l’Université du Tennessee), en maintenant un taux de croissance de 40 % par décennie (natalité et conversions confondues) sur une période de trois cent ans, les chrétiens ont pu passer d’une minuscule communauté au milieu du premier siècle à une force démographique non négligeable au début du quatrième siècle. L’auteur estime la population chrétienne totale de dans l’Empire romain entre cinq et sept millions et demi vers l’an 300. En postulant un bassin initial d’un millier de chrétiens en l’an 40, l’auteur estime qu’en grossissant leurs rangs au rythme de 40 % à chaque dix ans, les chrétiens aurait été 7500 en nombre au tournant du second siècle, environ 218 000 au tournant du troisième siècle, puis 6 300 000 à l’aube du quatrième siècle.
Mais comment les chrétiens ont-ils pu maintenir un taux de croissance si rapide et soutenu alors qu’ils semblaient avaient toute la machine romaine contre eux ? Deux facteurs ressortent de la démarche de Stark : la cohésion sociale des chrétiens en temps de crise urbaine (d’épidémie notamment) et le respect inusité accordé aux femmes. À cela il faudrait ajouter le rôle des apologistes chrétiens, la visibilité accordée par les martyrs publics, la supériorité théologique du christianisme face au paganisme moribond et, bien sûr, la Providence de Dieu. C’est à peu près ces facteurs qui sont illustrés dans ce documentaire de National Geographic (surtout pertinent à partir de 19:15 — l’auditeur avertit constatera que des nuances seraient nécessaires même à ce stade) :··Voyez aussi sur Le Monarchomaque :- Polycarpe, pasteur de Smyrne (Ionie)
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