Genre : Drame, muet, propagande
Année: 1927
Durée : 1H39
L’histoire : 1917, la Russie est sous le tsarisme, la bourgeoisie est au pouvoir alors que le peuple est affamé. A Petrograd, Lénine, par un discours, incite la foule à se révolter.
La critique de Vince12 :
Aujourd’hui nous allons à nouveau évoquer Le génial Serguei Eisenstein en parlant du troisième film et troisième chef d’œuvre du réalisateur, j’ai nommé Octobre !
Nous sommes en 1927 et Eisenstein a déjà bouleversé le septième art en seulement deux films, La Grève et Le Cuirassé Potemkine. Il faut dire que le réalisateur russe fait d’une pierre deux coups quand il réalise un film, d’un côté il contribue à l’évolution du cinéma en innovant sans cesse, de l’autre il fait la propagande du régime soviétique à travers ses œuvres.
Octobre ne déroge donc pas à la règle. Avec ce film Eisenstein veut faire un véritable pamphlet patriotique sur la révolution russe.
Attention SPOILERS
En 1917 la Russie est dirigée par le tsar. Sous ce régime, les bourgeois disposent du pouvoir de toutes les richesses alors que le peuple meurt de faim.
Lors d’un meeting à Petrograd, Lénine prend la parole. Son discours révolutionnaire parvient à séduire la foule. Marins, soldats et ouvriers sont derrière lui pour renverser le régime.
Cependant la répression du gouvernement ne se fait pas attendre et le peuple subit de cruelles pertes. Mais la révolution est en marche désormais.
Octobre, également connu sous le titre de Dix jours qui ébranlèrent le monde est donc un film ambitieux conçu pour fêter les dix ans de la révolution bolchevique.
De larges moyens seront mis à la disposition du réalisateur pour le film, par exemple l’Armée rouge lui fournira le matériel militaire pour les scènes de bataille. Certains quartiers de Leningrad seront même plongés dans le noir afin que l’équipe du film dispose de suffisamment de tension électrique pour l’éclairage.
En revanche pour les acteurs, Eisenstein choisira de ne pas faire appel à des professionnels. Il ira par exemple jusqu’à embaucher un ouvrier pour jouer le rôle de Lénine. C’est plutôt bien vu car cela confère au film beaucoup de réalisme.
Mais avec Octobre Eisenstein signe avant tout une fresque grandiose sur la révolution russe dans laquelle se succèdent images spectaculaires d’une beauté saisissante et scènes d’anthologie. Nous ne sommes pas ici dans une épopée historique traditionnelle, le réalisateur innove. Il a recours à des décors somptueux et à son fameux « montage des attractions » pour créer un cinéma métaphorique et percuter l’esprit du spectateur. Eisenstein joue une fois de plus magnifiquement bien avec des symboliques puissantes.
Pour l’anecdote, les passages où apparaissaient Trotski seront coupés au montage. Le régime soviétique commencera alors à surveiller Eisenstein.
Vous l’aurez compris Octobre est un chef d’œuvre de plus à l’actif du réalisateur une fresque absolument incroyable. Par ailleurs le film muet à l’origine a été sonorisé en 1967. Par là entendez qu’on entend désormais le bruit des fusillades et que le tout est accompagné par la musique de Chostakovitch.
Immense chef d’œuvre de Serguei Eisenstein, à voir absolument !
Note : 18,5/20