Pierre Reverdy – Poème (1927)

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Quelle terrible épreuve constamment renouvelée. S’asseoir pour écrire le plus beau poème du monde, le sentir tel en soi, le vivre, en contenir difficilement la frémissante beauté qui déborde et transforme tout votre être et le soulève, puis … rester avec ce bout de glace entre les doigts ou cette cendre !
Tout le reste a été consumé à l’intérieur. Dehors, il n’y a plus que le reflet des flammes. Car le poète est un four à brûler le réel.
De toutes les émotions brutes qu’il reçoit, il sort parfois un léger diamant d’une eau et d’un éclat incomparables. Voilà toute une vie comprimée dans quelques images et quelques phrases.

***

Pierre Reverdy (1889-1960)Le Gant de crin (1927)