The Hundred [Pilot Script]

Publié le 30 mars 2013 par Lulla

THE HUNDRED

Drama // 42 minutes

Ecrit par Jason Rothenberg. Adapté du roman de Kass Morgan. Pour Warner Bros. Television, Alloy Entertainment & The CW. 61 pages.

Après une apocalypse causée par l'Homme lors d'une troisième Guerre Mondiale, les 318 survivants recensés se réfugient dans des stations spatiales et parviennent à y vivre et à se reproduire, atteignant le nombre de 4000. Mais 97 ans plus tard, le vaisseau mère, The Ark, est en piteux état. Une centaine de jeunes délinquants emprisonnés au fil des années pour des crimes ou des trahisons sont choisis comme cobayes par les autorités pour redescendre sur Terre et tester les chances de survie. Dès leur arrivée, ils découvrent un nouveau monde dangereux mais fascinant...


Avec Eliza Taylor (Neighbours), Eli Goree (Emily Owens, MD), Thomas McDonnell (Suburgatory), Henry Ian Cusick (Lost, Scandal), Paige Turco (Damages, Person Of Interest), Isaiah Washington (Grey's Anatomy), Bob Morley (Neighbours, Home & Away), Kelly Hu (Arrow, Vampire Diaries), Marie Avgeropoulos (Cult, The Inbetweeners US)...

   Cette année, je le répéte : la CW ne se fiche vraiment pas de nous. L'ère Dawn Ostroff est loin. Jamais l'ancienne présidente du network n'aurait commandé un pilote comme celui de The Hundred. Jamais ! Mark Pedowitz, son remplaçant, est bien plus ambitieux, ce qu'il a tenté de prouver cette saison avec Arrow et Cult. On va dire que la mission est à moitié remplie.  Entre The Selection, Reign, Oxygen et The Tomorrow People, qui ont tous des atouts indéniables -mais aussi quelques défauts plus ou moins grands- et dans des styles différents, les décisions finales risquent d'être difficiles à prendre, surtout si l'on considère que le spin-off de Vampire Diaries, The Originals, est quasi-certain de faire partie de la grille de rentrée. Il ne restera donc probabement que trois places... Une chose est sûre : après avoir lu le script de The Hundred, c'est sans aucun doute celui que j'ai le plus envie de voir se matérialiser en série. Mais c'est aussi le plus ambitieux et donc, à première vue, celui qui coûtera le plus cher. Autant dire que ce n'est pas gagné !

   Je ne sais pas si mon synopsis rend tout à fait justice au pilote. Sans doute pas. La notion d'aventure qui se dessine dans la dernière ligne est très importante. C'est précisément son plus gros point fort. Mais la détailler serait aussi vous priver de quelques surprises savoureuses. Peut-être que je ne devrais pas dire ça, ça va tout de suite mettre la barre trop haut, mais je le fais quand même : toutes proportions gardées, j'ai parfois pensé à Lost en lisant ce script. Il faut dire qu'on parle ici d'un groupe de "survivants" pas vraiment soudés, qui se crashent -non pas en avion mais en navette...- au beau milieu d'un endroit où la nature est hostile, où les menaces sont nombreuses et où il règne une atmosphère étrange... Il y a quelques moments de grâce aussi. Ceux où ces jeunes gens contemplent une nature qu'ils n'avaient connu jusqu'ici qu'en dessins ou en photos. Leur première averse de pluie. Leur premier bain dans une rivière... disons peu accueillante. Et puis cette nuit étoilée, où les arbres et les plantes se mettent à scintiller. Pour ceux qui l'ont vu, ça ressemble à une scène du film L'Odyssée de Pie, lorsque le héros se réveille sur une île qui brille de mille feux. Bien sûr, ici, le rendu ne sera pas le même. Je suis d'ailleurs un peu inquiet quand à la réalisation. Elle a été confiée à celui qui a commis le -pas si mauvais- pilote d'Emily Owens, MD. C'est quand même un tout autre univers. Et puis surtout, le tournage se déroule à Vancouver. Ce qui veut dire beaucoup de fonds verts. Pour les scènes -assez nombreuses- se déroulant sur The Ark, je comprends. Mais pour les séquences d'extérieur, si on a une forêt à la Once Upon A Time, donc jolie mais sans sentiment d'espace, d'immensité, ça va gâcher l'esprit du script, qui a quelque chose d'épique, d'impressionnant. Hawaii aurait mieux convenu...

   Parmi les autres bonnes nouvelles que j'ai à vous apporter : The Hundred évite de trop accentuer l'aspect romantique inhérent à tout projet développé par la CW ! Il y a évidemment quelques approches amoureuses, mais ça reste léger. Attention, je n'ai pas dit subtil... Concernant les personnages, on évite les trop grosses caricatures de manière générale. L'héroïne est... comme celles de The Selection, The Tomorrow People, Reign et Oxygen : jolie, curieuse, intelligente, brave, touchante... le package complet. Seules les interprètes peuvent permettre de faire la différence. A la place de la CW, j'aurais casté Aimee Teegarden dans tous les pilotes. Mais bon... On a aussi la mère courage, finalement pas si courante dans les shows de la chaîne. La mère est souvent morte, dépassée par les événements, trop égoïste ou inexistante. Ici, elle a un rôle important à jouer et elle est aimante, dévouée, obstinée. Les vilains représentants de l'autorité sont relativement discrets dans ce premier épisode, mais ils ne sont clairement pas secondaires quand on prend un peu de hauteur et que l'on imagine ce à quoi va ressembler la saison. Henry Ian Cusick ne devrait avoir aucun mal à être convaincant dans son rôle. J'ai envie de dire la même chose de Isaiah Washington. Mais je le déteste tellement... Il serait parfait dans la peau de son personnage si ce dernier était profondément détestable. Malheureusement, il montre à quelques reprises des signes inquiétants d'humanité... Concernant la tripotée de délinquants qui constitue la grande majorité des protagonistes, disons que les rôles sont bien répartis : il y a celui qui les fait toutes craquer, celui qui est un peu geek, celui qui est trop méchant, ceux qui suivent aveuglément le trop méchant parce qu'ils n'ont pas de personnalité ni de cerveau en état de marche, quelques filles plus rares mais qui se font toujours remarquer par leur beauté... Bon voilà, faut quand même que ce soit vendeur. Et puis ils sont tellement nombreux que de nouvelles têtes peuvent émerger régulièrement, au fur et à mesure que d'autres disparaîtront. 

   Une fois le premier acte passé -un peu mou, qui sert à introduire une histoire somme toute complexe- The Hundred nous embarque dans un voyage haletant entre l'Espace et la Terre ferme, qui regorge de moments forts et de promesses pour l'avenir. Sans doute l'un des pilotes les plus ambitieux tous networks confondus cette saison, qui parvient à mélanger space opera, teen soap et show d'aventure avec aisance, naturel et même un peu de subtilité. Que demande le peuple ?