Jacques Dupin – La soif (1963)

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

J’appelle l’éboulement
(Dans sa clarté tu es nue)
Et la dislocation du livre
Parmi l’arrachement des pierres.

Je dors pour que le sang qui manque à ton supplice,
Lutte avec les arômes, les genêts, le torrent
De ma montagne ennemie.

Je marche interminablement.

Je marche pour altérer quelque chose de pur,
Cet oiseau aveugle à mon poing
Ou ce trop clair visage entrevu
À distance d’un jet de pierres.

J’écris pour enfouir mon or,
Pour fermer les yeux.

***

Jacques Dupin (1927-2012)Gravir (1963)