La triste «affaire d’Aubagne»

Par Mickabenda @judaicine
Photo smadar kafri

C’est jeudi 28 mars d’abord dans le journal israélien Haaretz, puis comme une trainée de poudre sur tous les réseaux sociaux que l’agression du réalisateur Yariv Horowitsh a été racontée.

Nous avons souhaité attendre quelques jours avant de publier notre sentiment sur cette affaire, d’autant que nous étions présents à Aubagne, ce jeudi 21 mars, pour la présentation du film Rock the casbah, Judaïciné étant le média cinéma du Fonds social juif unifié et partenaire de longue date du festival.

L’accueil du film de Yariv Horowitz a été chaleureux et aucun perturbateur n’était présent dans la salle.

Après la présentation de son film avec Assaf Amdursky, le compositeur de la musique, Yariv Horowitz nous a accordé un long entretien exclusif.

Concernant l’agression dont a été victime Yariv Horowitz, en présence d’Assaf Amdursky, voilà les faits que nous avons recoupés par plusieurs sources sur place.

En arrivant aux abords du quartier général du festival jeudi soir,  ils ont croisé trois adolescentes auxquelles ils auraient juste souri et ont récolté une insulte et des gestes offensants.

Yariv Horowitz a répondu verbalement sur le même ton sans voir que trois autres jeunes se trouvaient juste derrière lui.
L’un d’eux lui a donné un fort coup derrière la tête qui l’a fait chuter. Ils sont ensuite partis, avant de revenir quelques minutes après, pour rechercher un téléphone portable tombé pendant le geste.

À ce moment-là, Gaëlle Milbeau-Rhodeville, la déléguée générale du Festival international du film d’Aubagne est arrivée. Elle a relevé Yariv Horowitz et appelé les pompiers. Sur place, ils n’ont pas considéré le coup suffisamment grave pour l’emmener à l’hôpital. Le réalisateur n’a  pas souhaité porter plainte non plus auprès de la Police comme il y était invité.

Yariv Horowitz et Assaf Amdursky sont restés jusqu’à la fin du festival, samedi 23 mars pour participer pleinement à l’événement et recevoir un  prix spécial du Jury bien mérité.

Nous avons la conviction que l’agression dont a été victime Yariv Horowitz, toute condamnable qu’elle soit, n’a rien à voir avec le fait qu’il soit réalisateur juif ou israélien.

Ce n’est qu’en arrivant en Israël quelques jours après, qu’une interview a été donnée au journal Haaretz.

Pourquoi les choses ont elles étaient interprétées comme cela avec les conséquences désastreuses qui ont suivi ? La journaliste d’Haaretz a-t-elle mal compris? Mal retranscrit ? Le réalisateur  a-t-il mal relaté sa mésaventure ?

Force est de constater que cette triste affaire fait du tort à tout le monde; à un réalisateur talentueux qui porte un film prometteur, à un festival qui travaille depuis des années sur l’ouverture et le respect, à l’image d’une région souvent stigmatisée, enfin à la communauté juive de France qui, en l’espèce, a mal relayé les choses et, du coup, a affaibli sa lutte indispensable contre l’antisémitisme et la discrimination d’Israël.

Et comme disait Albert Camus: « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur au Monde »

Xavier NATAF de Judaïciné, Yariv Horowitsh et Assaf Amdursky