De 7 à 77 ans, découvrez les contes de Ionesco...

Publié le 04 avril 2013 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

Du cher Eugène, nous connaissions presque par coeur les répliques de l'incontournable Cantatrice Chauve, maîtrisions plutôt bien sa drolatique et inquiétante Leçon, avions par ailleurs lu ou vu à de multiples reprises Le Roi se Meurt, Les Chaises et autres Rhinocéros, mais de ses contes... Jamais nous n'avions entendu parler ! Le Poche-Montparnasse a eu la bonne idée de s'emparer de ces petites pépites d'absurde trop longuement ignorées, truculentes et pleines de malice, afin d'en faire un savoureux spectacle pour "deux acteurs et une porte" à destination du jeune public, l'incitant à laisser libre cours à son imagination, parvenant sans difficulté à capter l'attention des plus grands. Simple et remarquablement interprété. 

L'auteur nous entraîne dans le quotidien de Josette, fillette comme tant d'autres, énergique, curieuse et gourmande, qui dérange souvent ses parents quand ils dorment. Le papa est volontiers joueur et farceur. La maman est douce et belle, vêtue de rose des pieds à la tête. En cas de grasse matinée parce qu'ils sont allés au restaurant ou au théâtre,  c'est la femme de ménage qui s'occupe de Josette. Avec eux, nous rejoindrons le soleil en avion sans quitter la chambre, parcourrons un quartier dans lequel tout le monde s'appelle Jacqueline, déciderons de remplacer un mot par un autre, esquisserons quelques pas de danse et pousserons même la chansonnette. Dans l'allégresse la plus absolue.

Pauline Vaubaillon prend les traits de Josette. Exercice délicat que celui de camper une enfant sans tomber dans la caricature quand on est femme. Mais exercice réalisé avec brio et subtilité par l'actrice dont la sincérité de jeu nous a enthousiasmés. Elle est une gamine plus vraie que nature. Du phrasé aux attitudes, tout est juste et irrésistible dans ses propositions. A ses côtés Jacques Bourgaux (ou Brock selon les représentations) incarne avec autant de conviction le père... Et la bonne ! 

Emilie Chevrillon, qui les dirige avec rigueur et précision, a conçu une mise en scène rythmée et astucieuse, prolongeant la fantaisie de l'auteur. Ici la mère est représentée par une marionnette, les portes se vrillent, le sac de couchage se tranforme en costume, le lit en avion, les oreillers en nuages... 

Excellent moment.

N'hésitez pas !

Les Contes d'Eugène Ionesco. Mercredi et Samedi 15h. Tous les jours pendant les vacances scolaires.

Photos : theatredepoche-montparnasse.com