L'affaire Brittney Griner se poursuit...

Publié le 04 avril 2013 par Insidebasket @insidebasket
Mark Cuban n'a pas son pareil pour jeter un pavé dans la mare. Son envie de drafter, puis de faire jouer dans son équipe de summer league, la (future) superstar du basket féminin, Brittney Griner a déjà fait le tour du monde, et fait évidemment réagir le petit monde du basket. Il y a ceux que cela amuse, et ceux qui le prennent au sérieux. Enfin, il y a ceux qui trouveraient cela intéressant, et ceux qui trouvent cette idée complètement saugrenue. Vous pouvez mettre Geno Auriemma, coach de l'université de Connecticut, mais aussi sélectionneur de Team USA, version féminine, dans cette catégorie.

"Son génie en prendrait un coup s'il draftait Griner" ironise Auriemma sur l'Associated Press au sujet de Cuban. "Ce serait une imposture. Penser qu'une femme puisse jouer en NBA et avoir du succès face à un tel niveau de jeu est totalement ridicule."


La position de celui qui connait sur le bout des doigts le basket féminin et très claire. Mais d'autres spécialistes ne partagent pas (totalement) son avis. Ainsi, Nancy Lieberman, ancienne joueuse et coach en WNBA, qui avait plusieurs fois tenté sa chance dans les ligues d'été masculines, encourage la jeune joueuse à essayer.

"Il n'y a rien de plus incroyable" a-t-elle indiqué à ESPN.com. "Je le ferais sans hésiter. Je n'y vois pas d'inconvénient pour elle."


Première femme à coacher une équipe masculine en D-League en 2011 (aux Texans Legends, équipe affilée aux... Mavericks), Lieberman espère toujours avoir une chance de le faire au niveau supérieur. Elle a toujours eu un rapport très étroit avec le basket masculin, jouant souvent avec des hommes, et ajoute quand même que Griner aurait des difficultés à s'intégrer.

"J'étais dans la moyenne. Et je jouais meneuse de jeu, ce qui me permettait de m'éloigner du jeu très physique, tout en faisant mon travail, faire tourner l'équipe, passer la balle, et apporter mon QI basket. j'avais souvent quelqu'un de plus rapide que moi en face, mais j'évitais les coups.
De par mon expérience, je peux vous dire qu'on ne peut pas compenser la différence physique. Mais jouer avec des hommes m'a rendue meilleure, m'a rendue plus efficace. Jamais je n'ai pensé que je n'aurais pas du le faire."


De nouveau interrogé sur la question suite aux propos d'Auriemma, Mark Cuban a réitéré son envie de jeter un oeil avisé à cette possibilité, sur USA Today.

"Nous évaluons tous les joueurs draftables de la planète. Les chances qu'un diplomé de fin de draft fasse partie de l'équipe sont très minces. Nous ne ferions pas notre travail correctement si on ne jetait pas un oeil sur tout le monde. Comme je disais aux médias hier, elle devrait être performante lors des work-outs pour être draftée. Je n'ai aucun problème à lui donner cette opportunité et j'espère qu'elle essaiera."


De son côté, la joueuse semble répondre positivement au défi pour l'instant. Elle a même demandé à Mark Cuban via Twitter, "Quand dois-je me présenter pour les essais ?", tweet resté encore sans réponse.
En tant que défenseurs ardents du basket féminin, le voir mis ici en lumière nous fait plaisir. Mais il faut garder les pieds sur terre. Brittney Griner n'a aucune chance d'avoir un réel impact contre des hommes. Véritable pivot, elle serait totalement incapable, contrairement à une Candace Parker par exemple, beaucoup plus aboutie techniquement et polyvalente, de modifier son jeu pour jouer en périphérie. Et Parker ne s'en sortirait probablement pas non plus. Si on fait figure de phénomène physique chez les filles en mesurant 2.03m chez les filles, ce ne sera plus le cas dans une raquette remplie d'hommes. Un obstacle incontournable pour Griner.
Sans parler du fait que participer à des essais au mois de mai/juin signifiera pour elle de manquer en partie son début de carrière WNBA qui se fera sans aucun doute avec le Phoenix Mercury, détenteur du premier choix de la draft (qui se tient 15 avril). Pas sur que l'équipe de Diana Taurasi voit tout cela d'un très bon oeil.