Portes ouvertes à La Maison de Radio France

Publié le 07 avril 2013 par Unionstreet

S’il est vrai que le pari de filmer un média, qui, par essence même, n’a pas d’images, semblait assez fou, il n’en demeure pas moins que le résultat est plus que réussit puisque Nicolas Philibert, dont le talent n’est plus à prouver depuis 2002 et la nomination en Sélection Officielle au Festival de Cannes de son film documentaire Etre et avoir,  nous livre ici un joli poème auditif.

Avec son film documentaire La Maison de la radio, Nicolas Philibert nous propose d’aller passer une journée en sa compagnie dans les locaux de Radio France, où cohabitent les principales stations du groupe (France Info, France Bleu, France Culture, France Musique, le Mouv’, FIP, RFI) à l’exception de France Inter, située dans un immeuble voisin. Cette journée virtuelle de 24 heures est le fruit de 6 mois de tournage dans les coulisses du navire de la radio publique française, 6 mois durant lesquels Nicolas Philibert n’a pas hésité à ouvrir chaque porte de la maison ronde afin de découvrir se qui se cachait derrière.

Mais attention,  La Maison de la radio est loin de n’être qu’un n-ième reportage sur Radio France, ses problématiques éditoriales et ses enjeux financiers.  Nicolas Philibert prend en effet la liberté d’aller au delà de la grille des programmes afin de porter à l’écran des femmes et des hommes passionnés par leur métier, des femmes et des hommes qui ont la radio dans la peau. La caméra se faufile alors entre  les journalistes et les artistes, va de studios en salles de réunion,  s’arrête sur des visages, capture un moment drôle et improbable quand  un fou rire éclate à la découverte de la dépêche « les sardines mortes par millions au large du Pacifique », recueille l’émotion  quand lecture est faite d’un sublime texte,  s’élève vers la grâce quand elle suit cette chroniqueuse aveugle, puis s’élance dans la course du Tour de France. Du cinéma, du vrai.

Si Nicolas Philibert a su parfaitement filmer la radio, il l’a aussi incroyablement enregistrée. Aucune voix, aucun son, aucun bruit ne semble avoir échappé au micro du réalisateur et ce, pour notre plus grand plaisir ! En un sens c’est là que se situe la véritable jouissance pour le téléspectateur, quand il découvre, à mesure que le film avance, les images qui correspondent au son de la radio qu’il écoute au quotidien. Que ceux qui n’écoutent pas ou peu la radio soient rassurés, nul besoin d’être un fidèle auditeur pour pouvoir apprécier le film puisque le succès de ce dernier réside justement dans le fait qu’une fois terminé on n’a qu’une envie, tourner le bouton de la radio… Alors n’attendez plus filez au ciné puis allumez votre poste!

Comments

comments