Les dames du chemin, de Maryline Martin

Par Goliath @Cayla_Jerome

 Nous nous sommes croisés plusieurs fois, sur des salons et sur l’émission littéraire Le Lire et le Dire à la radio Paris première ou Maryline Martin passe sur en revue des auteurs et leurs ouvrages. Elle m’avait dit son intérêt pour la grande guerre : cette boucherie sans nom ayant marqué pour des générations l’esprit des peuples. Désormais, c’est cette histoire qui est enseignée dans les classes d’école, car seule une violence inouïe peut marquer la mémoire d’une nation, la faire avancer vers un âge nouveau.

 Un recueil de nouvelles, donc, sur ce sujet m’a en premier lieu un peu inquiété : je craignais des histoires de vieux combattants, de celles qu’ils s’évertuent à dire et redire, en boucle comme pour exorciser le malheur les habitant encore. Puis, fidèle à ma stratégie concernant les livres sur des sujets loin de mes goûts, j’ai voulu voir si ce livre me prenait dans son ambiance, si je pouvais faire ces histoires miennes.

Une gageure audacieuse, mais un pari réussi, un essai transformé avec brio !

Le lecteur a le sentiment de vivre avec les personnages qui se racontent, devenant une sorte de confident à qui l’on murmure sur le ton de la confidence les horreurs d’une guerre sale, longue et pourtant dans la quelle les hommes restent humains, souffrant en silence par respect pour les camarades morts au front. Avec un grand tact Maryline Martin nous emmène dans les tranchées, la boue, les rats et le sang ; parfois les mots sont durs, mais semblent presque léger face à la violence de l’instant. Puis, dans ce capharnaüm  indescriptible, de petites poses, des éclaircies voient le jour dans les cœurs et les esprits des poilus, ou de ceux qui sont restés seuls à attendre un retour éventuel de la personne aimée. Le sang et l’amour s’alternent au long de ce recueil comme autant de lueurs d’espoir d’un monde neuf, de paix et propre pour l’estime de chacun.

Pour une fois, et rare sont ceux qui en parlent, Maryline Martin nous raconte aussi ceux, et surtout celles qui attendent en arrière du front le retour de la moitié d’eux-mêmes ; sur l’arrière où le monde continue de vivre et de rire, l’insouciance des uns contre la douleur des autres est une vérité méconnue.

La haine et l’amour sont de proches voisins, le conflit de 14/18 les a exacerbé jusqu’à l’apogée. Ce premier conflit mondial  du XXème siècle a clôturé les anciens usages de la guerre, préludant l’avènement des pugilats sans réel face à face : une autre forme de violence…

4ème de couverture

Ce 16 avril 1917, nous voici à nouveau dans les entrailles de l’enfer. Nous attendons le coup de sifflet pour monter à l assaut. J’ai conjugué le verbe attendre à tous les temps. J’ai attendu sans angoisse la lettre de mobilisation. J’attendais avec impatience les lettres et les colis, ces traits d’union avec l arrière. Aujourd’hui, j’attends la mort, cette faux qui m’a seulement effleuré durant deux ans. Camarde, camarade… Des recherches sur son grand-oncle tué au Chemin des Dames ont amené Maryline Martin à écrire ce recueil de nouvelles sur la Grande Guerre. « Dès les premières pages, j’ai senti que ce que je découvrais n’était ni banal ni rebattu, et qu’au-delà des personnages embarqués dans le tumulte et les violences de cette Grande, mais épouvantable Guerre, il y avait autre chose. » Jean-Pierre Verney (conseiller du Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux)

L’auteur

Maryline Martin est née en 1967 à Angoulême. Pour des raisons professionnelles, elle vit à Paris où elle travaille dans un service de Ressources Humaines. Quand elle n’écrit pas, elle chronique ses lectures au micro d’une émission littéraire Le Lire et le Dire sur Fréquence Paris Plurielle.

Crédit photo Editions Glyphe

Site de l’auteur : http://marylinemartin.blogspot.fr/ 

Détails sur le produit

  • Broché: 130 pages
  • Editeur : Editions Glyphe (15 mars 2013)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2358150991
  • ISBN-13: 978-2358150996