La machine à recréer, une bonne tactique de sensibilisation en matière de recyclage

Publié le 10 avril 2013 par Ecoactualite @ecoactualite
<meta name=”keywords” content=”Recyclage, Mise en valeur, Machine à recréer, Recyc-Québec, Éco Entreprises Québec, Parapluie, Polystyrène, Pneus” /> Une collaboration entre deux organismes responsables de la gestion des matières résiduelles au Québec, Éco Entreprises Québec et RECYC-QUÉBEC, a permis de créer un projet original et unique dans le but de sensibiliser la population. En effet, la campagne multiplateforme Récupérer c'est recréer a été imaginée dans le but d’illustrer la deuxième vie que peuvent prendre forme les matières déposées dans les bacs de récupération en étant transformés en objets utiles dans la vie de tous les jours.
Le fonctionnement de cette machine est simple : sous le principe d’une machine de parc d’amusement, les participants ont comme mission d’attraper les contenants, emballages et imprimés récupérables à l’aide d’une pince mécanique, pour ensuite les déposer dans le bac de récupération au centre. S’ils y arrivent, ces derniers obtiennent des cadeaux faits à partir de matières recyclées, tels que des ensembles de jardin, des calepins de notes, des pelles et des bracelets, des polars ainsi que des petits aspirateurs. Il est intéressant de savoir que la machine est elle-même faite… de matières recyclées! Visionnez ce vidéo pour illustrer le tout :

Cette campagne ingénieuse a été imaginée et mise en œuvre par l’agence montréalaise Les Évadés et se déroulera sur trois années où « la machine à recréer » se retrouvera dans des cinémas achalandés de Montréal et de ses environs.
Papier, métal, plastique… c’est tout?

Les parapluies... Un véritable
casse-tête pour les recycleurs

Le papier, le métal et le plastique sont les matières recyclables les plus connues et les plus réutilisées à ce jour. Toutefois, il existe beaucoup d’autres matières polluantes qui ne sont malheureusement pas encore recyclées pour des raisons monétaires, même si l’on dispose actuellement d’une solution à ce problème. On pense entre autres aux contenants de polystyrène (aussi connus sous le nom de styromousse), aux pneus en caoutchouc ou tout autre objet d’utilisation courante tel que… le parapluie!
Étonnamment, les parapluies sont des objets difficilement recyclables puisqu’ils sont composés de plusieurs matières différentes (métal, nylon, polyamide, bois). On estime qu'un montant de 33 millions de parapluies vendus chaque année seulement sur le territoire des États-Unis. Malheureusement, ces derniers sont une plaie environnementale, car ils sont vendus à très faible prix et sont souvent de mauvaise qualité… ce qui augmente donc leur consommation.
Pour ce qui est du polystyrène, aussi connu sous le nom de « plastique no.6 » ou polystyrène expansé (PSE), sa récupération est difficile à rentabiliser. En effet, puisque ce dernier est composé à plus de 90 % d’air, le ratio volume/quantité de matériel récupérable est souvent trop élevé pour être rentable. Effectivement, la matière prend beaucoup d’espace dans les camions de recyclage, ce qui rend son transport jusqu’aux usines de recyclage bien dispendieux.¸
Un projet pilote a débuté en 2011 dans le but de trouver une solution environnementale et économique pour la récupération du polystyrène, et ainsi éviter son enfouissement dans les sols. En effet, les résidents de Montréal pouvaient rapporter leurs items faits de polystyrène, au préalable bien nettoyés, aux espaces réservés à l’écocentre Eadie. Le polystyrène était alors densifié en compactant les contenants en un seul bloc pour ainsi éliminer le transport et créer de nouveaux contenants par la suite (cliquez ici pour en savoir plus). D’autres tactiques de recyclage de cette matière dont son utilisation pour le rembourrage de jouets (les toutous), en tant que terreau pour les plantes et fleurs ou encore en servant isolant à brique. Toutefois, beaucoup de travail reste à faire pour encourager non seulement la collecte massive de cette matière auprès de la population, mais aussi le financement adéquat des activités de mise en valeur.

Le polystyrène... Peu mis en valeur
dû à son faible poids.

Les pneus faits de caoutchouc représentent également une problématique environnementale de taille. En effet, étant un produit dérivé du pétrole, l’entreposage des pneus comporte un risque majeur en cas d’incendie, tel que démontré par l’incendie du dépotoir de pneus à Saint-Amable en 1990. La combustion de cette matière est non seulement très nocive, mais aussi extrêmement difficile à stopper. Depuis le début des années 2000, le Québec a mis en place des procédures pour éliminer les dépôts de pneus et ainsi éviter les risques d’incendie et stopper la prolifération de moustiques pouvant propager le virus du NIL occidental (la forme du pneu favorisant la création d’une petite marre d’eau toxique où les moustiques se reproduisent). Le Programme de gestion intégrée des pneus hors d’usage 2002-2008 et 2009-2012 a alors permis le remmoulage des pneus, pour créer des pneus recyclés, leur valorisation comme source de combustion industrielle ou encore le recyclage en tapis de dynamitage, en bac à fleurs, en panneaux d’insonorisation, etc.
Enfin, bien que plusieurs tactiques soient mises en place en faveur du recyclage des matières polluantes telles que les pneus par des organismes tels qu’Éco Entreprises Québec ainsi que RECYC-QUÉBEC avec son programme de gestion des pneus usagés, les compagnies comme Michelin, Unipneu ou Costco qui fabriquent et distribuent elles-mêmes ces produits de consommation de masse, devraient s’impliquer davantage dans l’élaboration de solutions de recyclage de leurs propres produits. De plus, ces dernières ont l’avantage de détenir un point de contact direct avec les consommateurs et leur influence auprès de ces derniers serait alors bénéfique pour, par exemple, encourager la population à rapporter leurs pneus usés lors de l’achat de nouveaux.
Un mode de récupération qui donne des résultats incroyables est la récupération élargie des producteurs (REP). Celle-ci représente la récupération de certains produits, ayant un caractère de dangerosité lors du traitement en fin de vie, qui est gérée par les entreprises qui les mettent sur le marché. Depuis juillet 2012, la peinture, les huiles lubrifiantes, les produits électroniques, les lampes au mercure et les piles sont gérés comme tel (pour en savoir plus, cliquez ici). Je crois fortement qu’une gestion des produits en fin de vie comme celle-là devrait être appliqué à plus de produits, pas seulement les plus dangereux. Beaucoup de travail reste à faire, mais pour le moment, continuons à récupérer!
Sources:
Olivier, J. Marc (2010). Matières résiduelles et 3 RV-E, 3e édition, Lévis, Les productions Jacques Bernier, 308 p.
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