La Pompéi maya révèle ses secrets

Par Memophis
 

Enseveli sous des cendres volcaniques vers l’an 600, le village de Cerén au Salvador dévoile, partiellement, la vie quotidienne des mayas.

Restes de ce qui est supoosé être une maison de chaman à Cerén. Mariordo

LOMO CALDERA. C’est le nom de ce volcan dont les cendres ont enseveli vers la fin du VIème siècle, le site agricole Maya de Joya de Cerén, situé à 25 kilomètres de San Salvador, la capitale du pays.

Découvert en 1976, il a été inscrit en 1993 à la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO

Depuis les spécialistes de la culture Maya fouillent la zone pour en apprendre plus sur cette civilisation précolombienne et notamment sur ses pratiques agricoles.

Le chantier de fouilles à Cerén. David Lentz.

Pas de corps, contrairement à Pompéi

Le site de Cerén a été remarquablement bien conservé sous une couche de cinq mètres de cendres, il recèle les seules traces actuelles et importantes de la vie quotidienne des anciens Mayas.

Surnommé la Pompéi d’Amérique Centrale, Cerén présente toutefois une différence notable avec la cité détruite par le Vésuve : on y trouve pas de cadavres, la population ayant sans doute perçu l’imminence de l’éruption et fui avant la catastrophe.

CUISINE. Lors de nouvelles fouilles, David Lentz un paléo-ethnobotaniste (si, si, ça existe !) a mis au jour de nouveaux éléments qui révèlent ce que les mayas cultivaient et mangeaient.

Il a dévoilé le résultat de ses recherches durant le meeting de la Société Américaine d’Archéologie qui a lieu en ce moment à Hawaii.

Champ de maïs excavé. David Lentz.

Le scientifique explique qu’à Cerén on cultivait alors du manioc, du maïs et du malanga, une tubercule d’Amérique qui n’avait jamais été associée à l’agriculture maya. Il note aussi la présence d’arbres fruitiers autour des habitats et de céramiques contenant des graines, des poivrons et d’autres matières végétales.

Une nouvelle image du passé

C’est quasiment la première fois que les scientifiques ont accès à des éléments de la vie quotidienne des mayas. Le chercheur insiste sur le fait que les méthodes agricoles mis en œuvre par cette civilisation étaient très efficaces, en effet à l’époque cette zone était plus densément peuplée qu’aujourd’hui et il fallait donc nourrir plus de bouches.

« Ce qu’on a découvert ici donne une image réelle du passé et montre comment les humains ont modifié leur environnement. Je pense que ce que nous apprenons est en train de révolutionner notre conception du passé antique en Amérique Centrale » conclut David Lentz.

Joël Ignasse, Sciences et Avenir, 5/04/13