La crise actuelle dans la Province du Nord-Kivu de la République Démocratique du Congo (RDC) remonte au mois de novembre 2006 avec l’attaque de Sake par les troupes dissidentes du général Nkunda (CNDP). D’après le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (BCAH - OCHA), ce conflit a entraîné le déplacement de 437.000 personnes en 13 mois, principalement dans les territoires de Masisi et Rutshuru. La province du Nord-Kivu compte à elle seule aujourd’hui plus de la moitié des déplacés internes en RDC.
Malgré la signature le 23 janvier 2008 à Goma par tous les groupes armés congolais actifs au Nord et au Sud-Kivu, d’un « acte d’engagement » pour une cessation immédiate des hostilités dans ces régions troublées de l'Est de la RDC, et une situation sécuritaire relativement calme depuis le mois de février 2008, très peu de personnes déplacées retournent dans leur zone d’origine de façon permanente. Des affrontements intermittents continuent d’opposer de façon sporadique certains groupes armés et les personnes déplacées préfèrent encore faire des allers-retours quotidiens entre leur site de déplacement et leur village d’origine lorsque la situation le permet.
Populations déplacées en attente d'une distribution alimentaire de Première Urgence, Province du Nord-Kivu, RDC.
Bien que le problème d’accès aux populations (que ce soit dû à l’insécurité ou au mauvais état des routes) soit un des problèmes récurrents auxquels font face les humanitaires dans la Province, c’est dans ce contexte que Première Urgence met en œuvre depuis le mois de novembre 2007, des distributions de vivres et d’intrants agricoles ainsi due des travaux d’entretien des voies d’accès humanitaire dans la zone de santé de Birambizo (territoire de Rutshuru) sur financements. La totalité des déplacés cette zone – 10.000 familles – bénéficient de cette intervention, ainsi que les familles des enfants malnutris soignés dans un centre nutritionnel de la zone de santé. La population autochtone participe quant à elle aux travaux routiers exécutes en Cash For Work. Une base permanente a été installée à Katwe, au cœur de la zone d’intervention, pour permettre une plus grande réactivité de nos équipes.
Face aux rumeurs d’attaque des troupes du CNDP, l’insécurité persistante dans les zones de retour des populations déplacées et de la faible surface de terres cultivables à proximité des camps accueillant les déplacés, les déplacés resteront donc dépendants de l’assistance extérieure pour couvrir leurs besoins alimentaires tout au long de l’année 2008.
La présence permanente de Première Urgence au cœur de cette zone, sa collaboration avec des associations locales pour les activités agricoles et l’enregistrement des flux de déplacés devraient permettre de déceler et de quantifier tout mouvement de retour vers les zones d’origine.
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