Mémo de mes mots aimés – 2

Publié le 12 avril 2013 par Richardb

SENTINELLE
La sentinelle est un gardien. Mais ce dernier est ancré au sol, comme ses camarades guetteur, veilleur, factionnaire et tous les nouveaux cerbères, agent de sécurité, vigile et maton. Pensez donc, même la vigie qui tente désespérément de s’élever dans les mâtures, n’atteindra jamais la légèreté de la sentinelle. Car la sentinaile se sait aérienne, elle est ange… gardien.

« D’autres [oiseaux de mer] se cantonnent sur un rescif, et, sentinelles vigilantes, élèvent pendant la nuit une voix lugubre, pour écarter les navigateurs. »   Chateaubriand – Génie du christianisme.

La sentinelle est féminin, tout est satin en elle. C’est une douce veille, ses armes sont vigilance et discrétion. La sentinelle protège, alerte, rassure. Envoyée spéciale d’un homme, d’un roi ou d’un dieu, elle est à l’avant de l’Histoire, croisant  le destin de ceux qui accordent confiance.

« Mais l’iniquité est en sentinelle à la porte de l’abyme, elle n’y laisse entrer que ce qui peut agrandir le royaume de la corruption. »   L’Homme de désir – Louis SAINT-MARTIN 1790.

Un jour peut-être, les hommes enverront des sentinelles dans les galaxies voisines. Au risque de les voir se confronter à d’autres sentinelles, ou de se croire sentinelles du dieu homme. 

« Mille flots passeront pour qu’un seul flot surnage.
C’en est fait : un seul homme a, pendant leur sommeil,
des peuples usurpé la place à leur soleil.
Qu’ils dorment ! Pour eux tous, ardente sentinelle,
le jeune consul veille en la cité nouvelle ;
et sur sa mappemonde, armé de son compas,
il débrouille en un jour le chaos des états ;
ou, penché sur son globe, il rapproche à sa guise deux rivages. »
   
Napoléon – Edgar QUINET 1857.

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PORTILLON

Mais tout ça, c’est portillon de ville ! les nôtres à la campagne sont si charmants. On imagine le portillon poussé par le Grand Meaulnes pour retrouver la dame de ses rêves. On pense à celui en bois moussu qui nous sépare du pré boueux des vaches paissant.Petite porte ; donc légère, facile à ouvrir ? 

Pas si évident, surtout quand tout le monde s’y bouscule ! Parfois même, franchir un portillon c’est un Rubicon quotidien, demandez aux Parisiens si métropolitains ! Et payant ou non, il faut bien le passer ce portillon, élu ou pas.

 Plus tard, on imagine notre portillon vaniteux se vouloir

portique au paradis ou même porte de l’enfer. 

Publié par RichardB | Le mémo de mes mots aimés