Silent Hill

Publié le 13 avril 2013 par Cinephileamateur
De : Christophe Gans.
Avec : Radha Mitchell, Sean Bean, Laurie Holden, Deborah Kara Unger, Jodelle Ferland, Tanya Allen, Kim Coates, Alice Krige, Christopher Britton...
Genre : Épouvante - Fantastique.
Origine : France - États-Unis - Canada.
Durée : 2 heures 07.
Date de sortie : 26 avril 2006.
Synopsis : De plus en plus souvent, la petite Sharon rêve d'une ville abandonnée, Silent Hill. Sa mère, Rose, décidée à comprendre l'étrange mal dont souffre son enfant, décide de l'accompagner sur place. Alors qu'elles pénètrent dans cet univers lugubre, Sharon disparaît. Rose se lance à sa poursuite, mais se rend vite compte que ce lieu étrange ne ressemble à rien de normal. Noyée dans le brouillard, peuplée d'étranges créatures, hantée par des ténèbres vivantes qui dévorent littéralement tout ce qu'elles touchent, cette dimension va peu à peu livrer ses terrifiants secrets...
Avec l'aide de Cybil, de la police locale, Rose se jette dans une quête éperdue pour arracher sa fille au monde de Silent Hill. D'indices en épreuves, elle va découvrir tout ce que Sharon risque et ce qu'elle représente dans une malédiction qui dépasse tout...
Bande annonce française
"Une mère est Dieu dans les yeux de son enfant."


Il à fallu le temps qu'il à fallu mais j'ai enfin réussi à voir "Silent Hill". Après quatre tentatives (dont trois en salles) où je me suis endormi devant ce film même lorsque j'étais pourtant en forme, la cinquième fut la bonne et je peux maintenant avoir un avis objectif sur ce film. Par le passé, je m'endormais en général lors de l'arrivée à Silent Hill pour me réveiller lors de la scène de l'église donc autant dire que je ne comprenais rien et que j'étais assez mitigé mais ça, c'était avant.
C'était avant car maintenant que j'ai enfin pu le voir en intégralité, je peux affirmer que c'est pas mal du tout. Bon, je comprends un peu mieux maintenant pourquoi je m'endormais à chaque fois car la première heure est assez ennuyeuse mais la deuxième heure est beaucoup plus palpitante et mérite à elle seule le déplacement. C'est donc quand même un peu mitigé que je suis vis à vis de ce scénario écrit par Roger Avary et Christophe Gans d'après le jeu vidéo de Akira Yamaoka mais avec malgré tout une balance qui penche plus vers le positif malgré tout.
Faut dire qu'elle est quand même bien pompeuse cette première heure. Même si elle trouve sa justification pour mettre en place cet univers et les différents personnages, on ne peut pas dire qu'il se passe grand chose. Pendant une heure, on à surtout le droit à une mère qui cherche sa fille en criant de temps en temps... Pas passionnant, j'ai d'ailleurs failli repiquer du nez une cinquième fois mais j'ai lutter, je me suis fais violence (malgré la réussite de l'univers) et j'ai bien fait car ensuite le film démarre enfin.
La seconde partie nous offre un mélange assez habile entre horreur et fantastique tout en gardant la psychologie mise en place dans la première partie. Le récit prend enfin forme, on commence mieux à cerner les tenants et les aboutissants et même si j'ai eu de cesse de me dire qu'au final cette première partie est beaucoup trop longue pour amené la seconde, je dois quand même constaté que l'ensemble tient la route. Il y à quelques facilités scénaristiques, quelques incompréhensions dans les faits et gestes des personnages mais l'ensemble fonctionne bien.
J'ai beaucoup aimé sinon le fait que le casting soit principalement féminin (le rôle de Sean Bean aurait d'ailleurs été rajouté à la demande de la production il me semble... à vérifier). Ça change un peu de ce qu'on à l'habitude de voir et surtout ça continue d'apporter sa propre identité au film. En Rose Da Silva, l'actrice Radha Mitchell est vraiment très convaincante (et je le trouvais déjà dans le peu que j'avais pu voir les quatre première fois). Elle porte bien ce film sur ses épaules en combinant de façon assez juste force et fragilité. Le combat de cette mère parait un peu insensé (tiens si j'emmenais contre l'avis du père ma fille adoptive dans un bled paumé ou il n'y à pas âme qui vive tout en jouant avec une flic à moto...) mais la comédienne réussi à le crédibiliser le plus possible de façon efficace.
La jeune Jodelle Ferland marque les esprits aussi en Sharon - Alessa. Pourtant, malgré ce que l'affiche peut laisser penser, on ne la voit pas tant que ça (en même temps ça mère passe une bonne heure à lui courir après...) mais elle joue juste, elle est crédible, elle est convaincante et marque les esprits en étant capable à la fois de jouer sur la terreur comme sur l'innocence et la naïveté. Je trouve en tout cas le choix pour cette comédienne parfaitement bien choisi. Bien que j'ai eu un peu de mal au début avec elle, j'ai bien apprécié aussi Laurie Holden en Cybil Bennett qui s'en sors pas trop mal. C'était pas gagné avec sa première apparition à l'écran que j'ai trouvé assez risible mais par la suite son rôle évolue bien et le jeu de l'actrice également. J'ai même eu une certaine sympathie pour elle à la fin alors que pourtant c'était tout le contraire au début ce qui est plutôt pas mal à mes yeux je trouve.

Alice Krige dans le rôle de Christabella aussi est pas mal. Dès qu'elle apparait à l'écran, elle installe d'ailleurs une certaine angoisse et s'impose de façon assez naturelle comme leader de la bande des siphonnés du bocal que compose sa communauté. J'ai en tout cas trouvé sa prestation très intéressante. Deborah Kara Unger dans la peau de Dahlia Gillespie est très bonne également. Les rares souvenirs que j'ai de cette actrice sont plutôt bons et dans ce long métrage, elle interprète de très bien son rôle. Il est d'ailleurs assez complexe je trouve, on ne sais jamais réellement si on doit la craindre ou non, et c'est vrai que j'aurais bien aimé qu'on l'exploite un peu plus.
Le reste du casting est plus anecdotique à l'image d'un Sean Bean en Christopher Da Silva pourtant très charismatique et très bon mais à l'utilisation limité au même titre que Kim Coates dans le rôle de officier Thomas Gucci. En même temps là encore je trouve ça bien de vouloir bousculer un peu les codes du genre et de faire du casting masculin de simples meubles à l'utilisation limité. Ça change. Dans tout les seconds rôles, on peut quand même noter la prestation de Tanya Allen en Anna qu'on voit très peu mais dont le personnage aurait pu pourtant apporter de belles choses aussi je pense.
En revanche, si il y à bien un point où j'ai toujours été du même avis même lorsque j'avais vu qu'un échantillon de ce film, c'est sur la mise en scène de Christophe Gans. Elle est juste géniale. Bon ok, je me répète sa première heure est vachement pompeuse mais il y à quand même des angles de vues et tout une âme visuel qui s'impose très vite et qui va aller crescendo jusqu'à un final dans l'église assez mémorable. Le réalisateur à su rester fidèle à l'ambiance du jeu vidéo (du peu que j'ai pu voir du jeu en tout cas je trouve) tout en proposant un univers cinématographique incroyable.
Si le début est un peu fade, dès l'arrivée à Silent Hill on se retrouve plongé dans plusieurs niveaux de réalité sans jamais être perdue le tout avec une beauté assez saisissante comme il est rare d'en voir. De mémoire, c'est d'ailleurs je pense l'une des meilleures adaptations cinématographique d'un jeu vidéo visuellement je trouve. La caméra est toujours bien placé et même si il prend (trop?) son temps, l'ambiance est là. Le long métrage possède ce petit côté stressant qui lui va très bien et qui en font d'ailleurs un film aussi efficace. Le fantastique nous ballade dans un monde avec une poésie assez sombre tout en alternant avec une épouvante réussie où les deux mondes vont se retrouver à leur apogée lors de la scène finale.
Les effets spéciaux sont en tout cas très bon. Il n'y à qu'à voir la gueule des créatures pour voir le soucis du détail que l'on à apporter à ses "monstres" qui s'intègre à merveille dans ce cauchemar. En salles, il me semblait voir un peu moins les images de synthèse, du moins, ne pas les avoir ressenti. Chez moi, il y à quelques scènes (dont la fameuse scène de l'église) où je les aient un peu plus ressentis mais ça ne m'a pas choqué plus que cela tant visuellement le film reste très beau à voir avec une photographie qui est elle aussi d'une très grande qualité.
J'ai bien aimé aussi les différents décors qui sont très bien exploités et où chaque lieu peut nous proposer différentes alternatives à l'image de ce chassé croisé dans le couloir entre Rose et Christopher, assez bouleversant, où le tout dernier plan qui avec le même décor peut nous proposer différents styles, différentes ambiances, sans nous perdre. Les costumes aussi sont réussi et collent bien avec les différents personnages. Quant à la bande originale composée par Jeff Danna, je l'ai trouvé pas mal même si par moment je l'ai trouvé peut être un peu trop discrète. Je comprends que ça accentue le côté lourd et riche en suspense mais bon, je n'aurais pas été contre des musiques qui apporte un peu plus de peps par moment.
Pour résumer, même si il m'a fallu cinq tentatives pour enfin voir "Silent Hill" sans m'endormir à cause de la première heure assez gonflante, maintenant que j'ai pu voir le film dans son intégralité je trouve que l'ensemble tient la route. J'arrive même à trouvé une justification à cette heure pompeuse et avec le recul, mon ressenti vis à vis de ce long métrage est assez bon au point que je ne regrette vraiment pas de lui avoir laissé toutes ses chances et qui sais, je le reverrais peut être de nouveau. Si le scénario possède quelques maladresses, le tout est en tout cas fortement compensé par une bonne interprétation mais surtout par une mise en scène excellente au visuel magnifique et rien que pour ça, "Silent Hill" vaut le détour je pense ;-).