LE VOLEUR DE REGARDS de Sebastian Fitzek

Par Phooka @Phooka_Book


Editions l'Archipel384 pages22 euros
4 ème de couverture :
Une vague de crimes d'une cruauté sans précédent s'abat sur Berlin. Un tueur en série s'infiltre dans les foyers en l'absence du père de famille, tue la mère, enlève l'enfant et accorde un ultimatum à la police pour le retrouver. Passé cet ultimatum, l'enfant est assassiné. En référence à l'oeil gauche qu'il prélève sur ses victimes, les médias lui ont attribué un surnom : le Voleur de regards... Alexander Zorbach, un ancien policier devenu journaliste, se rend sur une nouvelle scène de crime. 
Une mère de famille a été assassinée et son fils de 9 ans a disparu. Alexander se retrouve pris dans l'engrenage du jeu machiavélique auquel se livre le Voleur de regards, qui veut lui faire porter le chapeau. Zorbach a 45 heures pour retrouver l'enfant et prouver son innocence. Le compte à rebours est lancé...



L'avis de Dup :
Bien souvent on utilise " Âmes sensibles s'abstenir " pour qualifier un bon thriller. Dans ce dernier roman de Sebastian Fitzek, cette accroche n'a pas sa place. Il n'y a rien d'épouvantablement gore dans son roman, enfin si, des enfants enlevés, énucléés de l'oeil gauche et cachés, leur mère assassinée tenant un chronomètre donnant le temps imparti pour retrouver l'enfant en vie, n'est pas cool en soit... mais il faut bien une trame n'est-ce-pas ? Mais jamais l'auteur ne nous soumet  à des scènes odieuses. Quoique... Bref, ce qui marque le plus dans cette lecture, c'est la tension. Ce n'est pas âmes sensibles, mais " Nerfs sensibles s'abstenir " !

Oui, nos nerfs sont mis à rude épreuve, dès le début et cela va crescendo. Les derniers chapitres sont justes insoutenables. De plus l'auteur manie l'art de couper ses chapitres avec une accroche livrant un point d'interrogation encore plus gros que tous ceux qui s'accumulent déjà dans notre tête, et son roman devient très vite un " inlâchable ". Le syndrome d'oppression, d'asphyxie qu'il traduit si bien dans la bouche de la jeune victime que l'on suit, Tobias, se transfère véritablement au lecteur.

Alexander Zorbach était flic. Mais depuis "l'affaire du pont ", depuis qu'il a dû tuer une forcenée pour sauver la vie d'un nourrisson qu'elle avait enlevé, il se débat avec sa conscience. Il est maintenant journaliste, et son couple n'est plus qu'un souvenir. Il a déjà fort à faire pour préserver le lien avec son fils de onze ans malgré un métier chronophage et n'avait franchement pas besoin de se retrouver impliqué dans le jeu du Voleur de regards. Mais ce dernier vient encore de tuer une maman, d'enlever son enfant et il sème sur les lieux du crime des indices qui montrent Zorbach du doigt. C'est donc en cavale qu'il va devoir lui aussi enquêter, au départ pour prouver son innocence, mais très vite surtout pour sauver la vie menacée de ce gamin. Visiblement le psychopathe le connait bien, mais la question qui lui revient sans cesse, c'est pourquoi moi ?

Le timing imposé par le tueur : 45 heures, et le livre chapitré à rebours induit une pression dès le départ. Les chapitres consacrés à Alex Zorbach sont à la première personne du singulier et nous rapproche encore plus de ce personnage. D'autant que dès le début, on commence donc par l'épilogue, Alex nous conseille fortement d'arrêter là cette lecture ! Et bien sûr, on s'empresse de désobéir... 

L'auteur va mettre en scène une aveugle aux côtés de notre journaliste. Alina Gregoriev est physiothérapeute ( mon cerveau traduit : kiné, ok ), qui pratique le shiatsu ( mon cerveau dit ouhla...), et qui en plus a un don : en manipulant les gens, elle a des visions, des flashs de ce qu'ils ont fait ( là, normalement je me sauve en courant ! ). Seulement voilà, Alex pense exactement comme moi, l'empathie augmente et c'est ensemble que l'on va apprendre à connaître, à douter puis à croire en Alina. Le fait qu'elle soit aveugle d'ailleurs est un sacré plus dans ce roman, car on en apprend beaucoup sur leur façon de voir ( et oui !) notre monde. C'est très poignant, sans être larmoyant, en un mot c'est juste vrai.

Le jeu de cache-cache imposé par le tueur est machiavélique et c'est quasiment en apnée que l'on avale les pages de ce livre. Je crois que j'ai soupçonné à peu près TOUS les intervenants de cette histoire... Je m'étais régalée avec Le briseur d'âmes, c'est confirmé avec Le voleur de regards, je suis fan ! 

En résumé, un thriller psychologique monstrueusement bien fait. Pour les amateurs du genre. Nerfs solides recommandés. Si vous réunissez ces deux dernières conditions, alors plus aucune hésitation, foncez, lisez-le ! Moi je signe de suite pour les suivants, les yeux fermés.