De Bonne Facture – première édition du vestiaire pour homme

Publié le 16 avril 2013 par Lesbaronnettes @lesbaronnettes

Nous l’avions évoqué dans l’article « Héritage culturel #3, la France » et nous vous l’avions promis, c’est au tour de  la fondatrice de la marque De Bonne Facture de décrire la singularité de son projet !

Son parcours

Après ses études à HEC, Déborah Neuberg se spécialise dans l’univers de la mode et du textile à l’Institut Français de la Mode. Son parcours chez Hermès lui fait découvrir l’excellence de la fabrication, et l’amène à travailleravec les ateliers qui détiennent  les plus beaux savoir-faire du luxe. Puis elle continue de façonner son expérience de la fabrication en Chine, pour une grande enseigne française de prêt-à-porter. C’est en effet au bout du monde qu’elle renforce son lien avec les fournisseurs, façonniers, ateliers et où elle découvre que c’est cet univers qui, finalement, lui plait le plus.

« Après plusieurs expériences professionnelles dans le monde de la mode, mon regard s’est surtout porté sur les artisans, ces petites mains qui sont dans l’ombre des marques. On a peu d’informations sur leurs métiers, leurssavoir-faire et leurs histoires. C’est dommage car, en France notamment, nous avons des ateliers de fabrication historiques qui transmettent un savoir-faire et une âme unique aux vêtements, mais on ne les connaît pas. C’est comme ça qu’est né « De Bonne Facture », l’idée était de valoriser et de fédérer les artisans français autour d’un concept de marque, le MADE BY… »

Le concept de « De Bonne Facture »

Tout a commencé par un tour de France des artisans réalisé entre 2011 et 2012, où Déborah se met à la recherche d’ateliers qui perpétuent encore des savoir-faire de spécialistes dans le vestiaire masculin « une étape, une machine, une personne, un métier ». Chemiserie dans le Gâtinais, maille bretonne à Quimper, confection de pantalon dans l’Indre, bonneterie Troyenne… ces ateliers représentent encore la « bonne facture » française. Garants d’une véritable culture de fabrication, ils font vivre des histoires, souvent familiales, qui se transmettent de génération en génération.

Vous l’aurez compris, il ne s’agit pas de « dessiner » un produit ex-nihilo selon la tendance du moment, à la manière des créateurs, mais plutôt de puiser dans l’histoire de la garde-robe masculine et sa tradition de fabrication : De Bonne Facturecrée le lien entre celui qui porte le vêtement et celui qui l’a fabriqué.

Le vestiaire De Bonne Facture

Forte de ce gage de qualité et de proximité, Déborah dessine un vestiaire quasi sur-mesure pour les hommes d’aujourd’hui. Impossible de ne pas trouver chaussure à son pied ; chaque pièce revendique l’essence de l’allure masculine.

De la chemise au pantalon en passant par les bretelles et le pull breton tout est façonné pour être désiré ! Les coupes sont épurées, les matières nobles, les détails raffinés.

En plus du sens, le style donc ! La patte féminine de la créatrice redéfinit un textile haut de gamme sensible et alluré.

Le dernier né du vestiaire est une pochette d’Ipad fabriquée « façon » livre. Croisement de l’authenticité et de la technologie, c’est le digne représentant de la collaboration artisanat X modernité.

Interview

Qu’est-ce que tu préfères dans ton métier ?

C’est plus qu’un métier, c’est une vraie passion ; parcourir la France pour rencontrer les artisans c’est aussi découvrir des histoires, trouver des trésors dans les archives, pour qu’en débouchent des idées nouvelles, c’est ce processus de création qui me plait : les rencontres, les recherches, la discussion jusqu’à la naissance de mes collections.

On entend beaucoup parler de l’élégance de la femme française moins du style de l’homme français, qui est-il selon toi ?

Effectivement, c’est plutôt le dandy anglais qui est souvent cité comme la référence du style masculin. Oscar Wilde, « Beau Brummel »… Il y a aussi l’allure italienne à l’élégance masculine plus virile et audacieuse… C’est dommage car il y a beaucoup de belles inspirations à puiser dans le vestiaire français.

L’homme français est, selon moi, plus subtil : c’est un esprit libre car affranchi du rigide « dress code » même s’il garde un style « bien mis » en toutes circonstances. Il connaît bien les règles, mais il sait également les bousculer. Il s’habille avec plus de désinvolture : un bouton de chemise ouvert, une manche retroussée pour éviter une silhouette trop tirée à quatre épingles.

En plus, je pense qu’il a également quelque chose de différent dans son attitude par rapport à la mode. Il a en lui cette fierté nonchalante qui lui permet de porter l’habit de ville avec une classe très contemporaine…

Comme un second degré de la mode en résumé, c’est ça le style français !

Et du coup, qui est l’homme De Bonne Facture ?

Je me suis inspirée directement de cet homme là. Du coup, l’homme De Bonne Facture est classique mais complètement ancré dans son temps. Pas nostalgique mais qui sait apprécier la qualité, les choses bien faites. Il ne se contente pas de la surface mais est dans une recherche de sens dans sa manière de consommer, il est plus attentif aux détails. C’est celui qui redécouvre actuellement la qualité dans la cuisine, l’artisanat, l’œnologie, tout en l’alliant avec un mode de vie connecté et contemporain.

Comment traduits-tu ça dans ta marque, tes collections ?

Je revisite les classiques chers au style français (les marinières, pulls bateau, bretelles, cravates tricotées) mais passés  au prisme d’un regard moderne. Une qualité et un savoir-faire twisté avec des matières à la fois élégantes et durables. Je mise aussi sur des détails luxueux comme des boutons de chemise en corne véritable…

Nous avons fait un vrai travail sur les coupes pour construire notre silhouette : garder le charme de la tradition en l’ajustant juste ce qu’il faut.

Quelle est ta pièce préférée ?

J’ai une histoire affective avec toutes mes pièces, c’est toute une découverte à chaque fois dans différents ateliers mais j’avoue avoir eu un véritable coup de cœur pour la cravate tricotée ! Je la trouve emblématique de ce « négligé chic » français. En plus, elle est réalisée par le dernier fabricant de cravates tricotées en France, sur des machines en fonte datant de 1905, actionnées à la manivelle ! Je suis encore une des rares à admirer ce processus manuel la technicité des machines. Du coup, lorsque j’ai rencontré les artisans, ils ont été très heureux de pouvoir faire perdurer ce savoir-faire et d’être remis « au goût du jour » en toute humilité. Une belle rencontre humaine ! 

Quelle est ton actualité, où pourra t-on te trouver ? Tes projets ?

Après une période de confidentialité, j’ai présenté la première édition du vestiaire en Janvier à la Galerie « Made In Town ». Je serai distribuée sur le site « L’Exception » dès cet été et j’organiserai également une vente privée.

Les points de vente seront mis en ligne sur notre site De Bonne Facture ici, mais il est d’ores et déjà possible de précommander les pièces sur demande de 50% d’acompte.

Sinon j’illustre toujours ma « route du savoir-faire français » sur le blog Les Carnets De Bonne Facture

Si vous souhaitez poser des questionsécrivez à bonjour@debonnefacture.fr. Pour en savoir plus sur les premières pièces,  inscrivez-vous à la newsletter sur le site Internet ici ou suivez la page Facebook ici



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