Nelson Mandela, l’homme qui servit son peuple

Publié le 10 novembre 2012 par Flo75 @francislandry7

Nelson Mandela est le président de l’Afrique du Sud de 1994 à 1999. C’est le premier président issu d’élections démocratiques multiraciales dans l’Afrique du Sud post-apartheid, mais aussi le premier président noir de ce pays. Nelson Mandela a passé 27 ans en prison pour avoir lutté contre la ségrégation raciale dans son pays. Libéré le 11 février 1990, il reçoit le prix Nobel de la paix en 1993 pour son engagement en faveur de la réconciliation de tout le peuple sud-africain.

Enfance

Nelson Mandela est né le 18 juillet 1918 sous le nom de Rolihlalah Mandela à Mvezo, un village de la région du Cap. Jusqu’à l’âge de 9 ans, il grandit dans le petit village de Qunu, où son professeur d’école le fait appeler Nelson.  Issu d’une descendance royale de la tribu Xhosa, à la mort de son père, Mandela va habiter chez son cousin le chef suprême de la tribu Thembu.

Formation 

 il suit ses études dans les écoles méthodistes de Clarkebury et Healdtown , puis entre en 1939 à l’Université des Indigènes sud-africains (South Africa Native University) à Fort hare, pour étudier le droit.

Mandela, avocat en 1952

Engagement politique

1943 : il adhère au le congrès national africain (ANC)  fondé en 1912 pour défendre l’égalité des races en Afrique du Sud. L’année suivante, Nelson Mandela, Olivier Tambo et Walter Sisulu créent la ligue des jeunes de l’ANC.

1948 : le parti National, exclusivement afrikaner,  gagne les élections sur un programme prônant la stricte séparation des races : l’apartheid.

1952 : Mandela ouvre le premier cabinet d’avocats noirs en Afrique du Sud. Devenu chef de file de l’ANC, il incite à la désobéissance civile pacifique face aux nouvelles lois ségrégationnistes et organise, en 1956 une conférence des groupes d’opposition pour rédiger la charte de la liberté.

1960 : suite au massacre de Sharpeville où la police tue 69 manifestants pacifiques, le gouvernement de Hendrik F. Verwoerd, fervent adepte des lois apartheid, dissout l’ANC et les autres groupes d’opposition. Verwoerd en tant que premier ministre applique une politique sans pitié pour les non-blancs (bantous, asiatiques, métis, indiens).

1961 : Mandela devient le commandant en chef de l’armée rebelle de l’ANC, la lance de la nation, opérant des actes de sabotage.

1963 : le procès de Rivonia se fait à Pretoria. Mandela, Sisulu et sept autres militants sont accusés de conspiration contre l’État. Les accusés vont transformer ce procès en celui du système de l’apartheid.

Mandela en tenue traditionnelle au procès de Rivonia

1964 : Mandela et les autres accusés sont condamnés à perpétuité et envoyés à la prison de Robben Island. Sous la pression de la communauté internationale, les condamnés évitent la peine capitale. Par conséquent, Nelson Mandela devient le prisonnier le plus populaire du monde. Il entre en prison à 42 ans pour n’en sortir qu’à l’âge de 75 ans.

1988 : à Wembley, un concert hommage aux 70 ans de Nelson Mandela, expose au niveau mondial sa captivité et l’oppression du régime apartheid. Il est regardé par près de 100 millions de spectateurs dans 67 pays du monde. Élevé au rang de légende, Nelson Mandela est transféré dans un pavillon confortable avec piscine de la prison Victor-Vester. Les négociations pour sa libération avec le ministre de justice Kobie Coetsee s’intensifient. Le dialogue entre les deux hommes a commencé deux ans plus tôt.

2 février 1990 : le président Frederik De Klerk annonce la libération de prisonniers politiques et la légalisation des organisations anti-apartheid.

11 février 1990 : Nelson Mandela est relâché de la prison Victor-Vester.

Mandela à sa sortie de prison, février 1990

21 décembre 1991 : La convention pour l’Afrique du Sud démocratique, composée du gouvernement et des partis d’opposition, débute les négociations afin d’établir une nouvelle constitution mettant fin au pourvoir exclusif de la minorité blanche.

1993 : les différentes parties trouvent un accord pour la nouvelle constitution.  Mandela et De Klerk reçoivent le prix Nobel de la paix, pour avoir mené cette transition sans guerre civile.

1994 : premières élections législatives et régionales, où les noirs ont le droit de vote. L’Assemblée nationale se réunit au Cap, et élut Mandela premier président de la nouvelle Afrique du Sud.

1997 : la prison de Robben Island devient un musée.

1999 : Thabo Mbeki succède à Nelson Mandela.

Mandela et Bill Clinton à Robben Island

 

Controverses

L’Afrique du Sud d’aujourd’hui est loin de la nation arc-en-ciel voulu par Nelson Mandela. Ce pays est toujours en proie à des disparités socio-économiques très marquantes et aux replis communautaires. Le programme de justice sociale a été abandonné et les partis politiques ne cultivent ni l’unité, ni le dépassement de soi, héritage de l’icône de la paix. A ce sujet l’archevêque Desmond Tetu déclare au Guardian, en 2010 : « Mandela serait vraiment blessé s’il était pleinement conscient des discours de caniveau des politiciens sud africains actuels».

Citations

 « J’ai combattu la domination blanche et j’ai combattu la domination noire. Je défends l’idéal démocratique d’une société libre dans laquelle des gens vivent ensemble en harmonie et avec des droits égaux. C’est un idéal pour lequel je vis et que je veux atteindre. Mais si c’est nécessaire, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir », déclaration de Mandela au procès de Rivonia.

« Pour faire la paix avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi, et cet ennemi devient votre associé. »,  extrait du roman  Un long chemin vers la liberté, éd. Le livre de poche, 1986.

Nelson Mandela aux Nations Unies

Impact de son action

L’assemblée générale des Nations Unies a décrété le 18 juillet, journée internationale Nelson Mandela, en l’honneur de sa contribution à la culture de la paix et de la liberté.

Recommandations 

Conversations avec moi-même : lettres de prison, notes et carnets intimes/ Nelson Mandela ; préface Barack Obama, éd. La Martinière, 2010.

Sources : Mandela, le dernier héros du XXe siècle/ Bill Keller ; traduit de l’américain par François Dufour et Camilla Antonini, éd. Table ronde, 2010.

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