Tendances mondiales du M

Publié le 17 avril 2013 par Vincentpaes



Panorama mondial

Tant que la crise de la dette souveraine européenne se poursuivra, les fusions-acquisitions dans le secteur bancaire en pâtiront. Compte tenu des incertitudes politiques et économiques qui règnent dans la zone euro, il est de plus en plus difficile de s’accorder sur les valorisations des établissements, de trouver des sources de financement et d’obtenir l’approbation des actionnaires pour des opérations de M&A. Dans ce contexte de crise de confiance des différents intervenants, un ralentissement significatif du nombre d’opérations de fusions-acquisitions a été constaté.

Bien que certaines institutions bancaires doivent encore prendre des mesures de restructuration importantes, le tableau est moins sombre aux États-Unis. Les institutions dotées d’une situation financière plus solide sont en bonne voie pour reprendre un développement de leurs activités à l’étranger. Portées par le développement de la classe moyenne et une expansion rapide des activités des entreprises, les régions Asie-Pacifique et Amérique représentent les régions les plus attrayantes pour les établissements bancaires.

Un secteur financier touché

Les économies à forte croissance accueillent désormais quelques-unes des plus grandes banques mondiales en termes de taille de bilan et jouent un rôle croissant dans l’économie mondiale. Certains établissements de ces pays sont particulièrement actifs sur le marché des fusions acquisitions aussi bien sur les marchés domestiques que sur les marchés étrangers. Ces établissements mettent en œuvre des stratégies de croissance externe et nouent également des accords de partenariats ou de distribution de produits avec d’autres banques.

Selon Hervé Demoy, associé PwC spécialiste des transactions dans le secteur financier, "globalement, les opérations de fusions-acquisitions bancaires ont progressivement diminué au cours de ces dernières années, tant en nombre qu’en valeur. La majorité des fusions-acquisitions réalisées dans le secteur des services financiers au cours des dix dernières années étaient des transactions bancaires. Le recul des fusions-acquisitions observé ces trois dernières années dans le secteur bancaire – ou au cours des cinq dernières années si l’on ne tient pas compte des transactions réalisées sous l'impulsion des états – traduit plus qu’un ralentissement conjoncturel. Des changements durables s’opèrent."

Europe de l’Ouest

Dans les années à venir, la restructuration devrait demeurer le principal moteur des fusions-acquisitions bancaires en Europe de l’Ouest, car les banques souhaitent se concentrer sur leurs activités stratégiques et abandonner les autres activités. Malgré de nombreuses cessions potentielles à venir, acheteurs et vendeurs pourraient encore avoir du mal à s’accorder sur les valorisations, du fait de la volatilité des marchés et de l’incertitude liée à certaines économies.

En outre, il pourrait encore être difficile de trouver des acheteurs pour certaines activités non stratégiques. En effet, de nombreuses banques européennes ne sont pas encore prêtes à réaliser de nouveau des opérations de croissance externe en raison de leur santé financière fragile et des obligations réglementaires à venir en matière notamment de capital. De plus, de nombreuses banques étrangères ne sont pas tentées par un investissement en Europe de l’Ouest. Toutefois, certains acteurs asiatiques pourraient être intéressés par des cibles européennes en difficulté, ce qui leur permettrait d’acquérir à bas prix une présence en Europe.

États-Unis

Les États-Unis devraient connaître une nouvelle vague de fusions parmi les petites et moyennes banques. Le marché bancaire américain demeure relativement fragmenté et l’impact des évolutions réglementaires comme le Dodd Franck Act devrait inciter de nombreuses institutions à chercher des partenaires afin de pouvoir s’adosser. L’assainissement des bilans des banques américaines pourrait également avoir un impact positif sur les opérations de M&A dans le secteur.