Interview You’ll Never Rock Alone : le blog du Nord fan de britpop !

Publié le 19 avril 2013 par Dookiz @merseysideband

Rencontre avec Marcan et Yannick du blog Lillois You’ll Never Rock Alone qui organise sa première soirée britpop le 18 mai 2013. Trois passionnés qui défendent les couleurs de l’indie pop et les valeurs locales sans prendre la grosse tête. Evidemment, on soutient sans hésiter !

You’ll Never Rock Alone, d’où vous vient ce nom ?

Yannick : Ce nom m’est venu d’une passion commune pour le football et la musique. On écoute beaucoup de rock anglais, nos influences se situent pour beaucoup dans le Nord de l’Angleterre. Et personnellement, en dehors de la France, je suis particulièrement fan du Liverpool FC. Un club et une ville qui me fascinent énormément pour leur histoire, leur âme, leur ancrage populaire. C’est donc une déclinaison musicale de l’hymne mythique You’ll Never Walk Alone. Dans sa version rock, cela colle bien avec notre volonté de ne plus écouter et partager seuls notre passion de la musique rock. On veut créer une communauté de fans dans notre région, partager des moments ensemble, se rassembler, vivre ensemble cette passion commune.

Qui/combien êtes vous ? Vous bossez dans la musique ?

Marcan : Nous sommes trois derrière YNRA : Yannick, Fred et moi-même. Deux d’entre nous sommes journalistes dans le Nord et si nous faisons ça, c’est surtout par passion pour la musique, mais on ne travaille pas du tout dans la musique. L’idée est de rassembler une petite communauté de fans de rock indé dans notre région qu’on trouve, si on regarde de loin, un peu sinistrée en la matière. Sauf qu’en y regardant de plus près, on s’aperçoit qu’il s’y passe plein de choses. Il y a de super salles de concerts dans la région lilloise comme Le Grand Mix, La Péniche, La Cave aux Poètes ou l’Aéronef. Mais le problème c’est que quand tu sors de là, c’est un peu le désert. C’est « métal et ska » ou « ska et métal ». Partout. Je ne dis pas que c’est pas bien – même si personnellement je suis un peu allergique à tout ça – mais finalement, ça laisse peu de place pour autre chose. Et puis, l’idée de départ avec YNRA, c’était surtout organiser des petits événements où, justement, on pouvait se retrouver entre personnes qui ont envie d’autres choses.

Ca tombe bien, on voulait parler de la soirée britpop que vous organisez le 18 mai, la première soirée estampillée YNRA. D’ailleurs, pourquoi la britpop ?

Marcan : Là, pour le coup, c’est entièrement de ma faute. Quelque part, je dois tout à la britpop. Ou du moins, c’est la source de tout ce que je peux écouter aujourd’hui. Je me suis nourri à Oasis, Pulp, Blur ou Suede durant des années. Et puis je ne sais pas… Il y a des images qui m’ont marqué. Notamment des voyages en Angleterre  – tu sais, quand t’es au collège et que tu fais des échanges linguistiques avec des David ou autres Stuart – , où j’ai pu assister à des scènes que je trouvais irréalistes à l’époque. Comme retrouver une famille bien propre sur elle (c’était à Sheffield), réunie dans le salon à moquette en train d’écouter du Oasis… C’était comme une messe. Pareil : dans la voiture, les mecs te faisaient visiter la ville, te montraient leur stade, et la musique… c’était Oasis. Face A : Definitely Maybe. Face B : Morning Glory. Tout ça, ça m’a marqué ! Toute cette période 90′s, je suis sûr qu’on est nombreux à l’avoir adorée. D’où l’idée de la faire revivre. Il y a de la nostalgie là-dedans… Puis ado, j’aurais rêvé me rendre à ce genre de soirée. Aujourd’hui, on a grandi. Mais quelque part ça reste en nous.

C’est clair, je comprends bien de quoi tu veux parler. La britpop, c’est une sorte de marque au fer rouge ! D’ailleurs, si vous deviez retenir seulement 2 ou 3 groupes britpop, ce serait lesquels ?

Marcan : En premier lieu – haters gonna hate ! – je citerais Oasis. Obligé. Premier vrai choc musical (Après  » Il a Neigé sur Yesterday  » de Marie Laforêt, désolé !) : Don’t Look Back In Anger et cette intro à la Lennon. J’avais 13 ans. J’ai acheté le 2 titres, je me souviens qu’il y avait le titre « Step Out  » dessus, et c’était parti.

Tiens d’ailleurs, écoute ça, c’est la toute première fois que Noel jouait Don’t Look Back In Anger, c’était justement à Sheffield en 1995 :

Marcan : en acoustique c’est très bien aussi ! C’est vrai que c’est un peu la mode du moment de faire du Oasis Bashing, mais mine de rien ce groupe a amené beaucoup de monde à s’intéresser à la pop. Après, mes préférences vont vers Pulp – Jarvis quoi ! – et Blur, forcément. Même si, bizarrement, l’album que je préfère de Blur, c’est 13, celui qui ne sonne pas du tout britpop. Bref, rien d’original, j’ai été ado dans les années 90… Puis quand t’es ado, t’as pas forcément les moyens d’acheter des tas de disques, donc tu vas à l’essentiel. Sans compter, qu’il n’y avait pas Internet. ‘fin voilà… Je reste fidèle à ma base.

Yannick : Le titre qui m’a marqué, c’est le Girls & Boys de Blur. On me l’a offert en CD deux titres en 1994. J’avais 17 ans et,  jusqu’alors, j’étais surtout branché sur le son 80′s de Depeche Mode, New Order, les Cure, Joy Division…

T’inquiète, on ne va pas te blâmer parce que tu écoutais New Order ou Cure ! Ces groupes ont quand même sorti des tubes historiques, et c’était vraiment bien. D’ailleurs, tu citerais quoi comme tube britpop par excellence ?

Marcan : Common People de Pulp. Il y a tout dans ce titre. Très dansant je trouve, en plus.

Et Only Love Can Break Your Heart de Saint Etienne.

Sinon, j’ai une énorme tendresse pour un titre d’Ocean Colour Scene qui s’appelle Get Blown Away :

Le problème, c’est que la britpop c’est parfois indansable. Tu donnerais quoi comme groupe ou morceau britpop indansable ?
 Et tiens aussi un groupe dont on se serait bien passé ?

Marcan : Il y en a plein. Je sais pas toi, mais moi par exemple, j’ai du mal à danser sur un Bittersweet Symphony… Un groupe britpop dont on se serait bien passé ? Babylon Zoo, « Spacemaaaan ». Un truc à base d’extra-terrestre. J’ai pas encore compris…

Et dans les coups de coeurs… tu arriverais à sortir ton album/groupe fétiche britpop ?


Marcan : J’ai écouté la trilogie « Definitely Maybe / Morning Glory / Be Here Now » des centaines de millions de fois, mais mon disque Britpop par excellence reste Different Class de Pulp. Dans ce disque, il y a à la fois la musique, les textes, l’atmosphère, la personnalité de Sir Jarvis… Enfin bref, gros gros disque que je conseille à tout le monde. Même plus de 15 ans après sa sortie.

Alors à on est d’accord sur Different Class. A l’inverse, quel album/groupe britpop tu détestes ?


Marcan : Je sais pas trop (…) Il y en a tellement que j’ai jamais pu écouter par manque de temps. Généralement, les gens aiment balancer sur Dodgy (« So let Me Go Far ! »), mais finalement, je les trouve attachants. Je suis plutôt bon public, on m’a toujours dit que ça me perdra. Ah si ! Il y a le groupe Symposium. Horrible !

Ouais, Symposium, c’est un peu gras. J’avoue avoir écouté, j’avais l’impression d’être bourrin quand j’écoutais ça ! Mais ça reste du mauvais sous-Greenday. Mais bon ça, va, on n’en a pas trop parlé, ils ont disparu assez vite. D’ailleurs, la britpop laisse aussi son lot de groupes méconnus, tu citerais quoi ?


Marcan : Je me souviens avoir acheté du Rialto (Monday Morning 5:19) et je trouvais ça plutôt réussi. Aujourd’hui, ce groupe a complètement disparu.

Ado, j’adorais aussi le premier album d’Embrace (The Good Will Out) puis après, ils n’ont jamais rien fait de bon.

J’adore le groupe Hefner. C’était plus dans les fin 90′s et début des années 2000, mais pour moi, c’est de la britpop. Spearmint, aussi ! L’album A Week Away est génial.

En fait, l’idée, durant cette soirée, c’est bien sûr de passer les standards de la britpop, mais aussi les oubliés – comme ceux que j’ai déjà cités – mais aussi des groupes comme Menswear, The La’s (culte!), Elastica, The Boo Radleys, etc, etc…

On adore quand tu cites tous ces groupes ! Si tu pouvais choisir la reformation d’un groupe britpop, ce serait lequel ?

Marcan : Hefner !

Quels sont les groupes/albums qui vous ont le plus marqués en 2012 ?
Marcan : Le « Calendar » de Motorama et le « Nocturne » de Wild Nothing. J’ai beaucoup écouté les Chromatics, l’album de DIIV, celui de Chairlift, et aussi le dernier Bloc Party, même si beaucoup ont détesté leur dernier album.

Qu’attendez-vous de 2013 sur la scène musicale / Quels sont vos coups de coeur/attentes ?
Marcan : Ben, je sais pas ce que t’en penses, mais 2013 est déjà une belle année. Pour moi, le disque d’Aline (« Regarde Le Ciel« ) a été un vrai vrai coup de cœur.

Ah merde, on va plus être potes là…
Ah ouais ?

T’inquiète, j’ai un peu de mal avec Aline, peut-être parce que c’est en français notamment, je ne sais pas, mais ça ne passe pas… Et sinon, tu disais ?

Sinon, j’aime beaucoup les disques (sortis cette année) de Foxygen, des Veronica Falls, des Local Natives, de The Delano Orchestra, de Ducktails, de Daughter, de Steve Mason (ex-Beta Band), de Suuns… Je peux continuer avec Jacco Gardner, le dernier Suede (très bon finalement !). Les Strokes aussi (très bon aussi et j’assume !). Sans oublier le Psycho Tropical Berlin de La Femme.
 J’attends le dernier album de Deerhunter et celui de The National. J’écouterai le prochain Beady Eye. Ah, et j’attends aussi les retours d’Interpol et de Blonde Redhead. J’adore ces deux groupes mais je ne pense pas que ce sera pour cette année…