Impressionnisme moderne: quand la 3D est expression plastique

Publié le 20 avril 2013 par Modandwa @modandwa

A l’occasion d’Art Paris, au détour d’une allée, nous sommes tombés à la Louise Alexander Galery, avec un immense plaisir sur cette vidéo; que l’on doit à Cédric Kiefer (onformative) et Daniel Franke (wearechopchop).

Ce projet repose à l’origine sur une idée simple : construire une sculpture de sable, en mouvement, à partir des données capturés des mouvements d’une vraie personne.

Ils ont ainsi demandé à la danseuse allemande de visualiser et de réagir au son de l’envoûtant Kreukeltape par Machinefabriek, sous l’objectif de 3 caméras Kinect.

Combinant ces données dans 3DS max, le corps de la danseuse peut ainsi être recréé numériquement en 3 dimensions; un corps numérique, composé d’un nuage de 22 000 points, dont le mouvement définit l’espace qui l’entoure.

Sans limite de perspectives, nos artistes numériques ont eu ainsi toute liberté avec la caméra digitale implantée dans la scène, pouvant tournoyer autour du corps, la faisant réagir aux distorsions du son ou aux ruptures dans les mouvements de la danseuse.

unnamed soundsculpture from Daniel Franke on Vimeo.

Les limites technologiques de le Kinect sont ici sublimés. Ici pas d’hyperréalisme (ce qui est par ailleurs impossible avec la technologie Kinect), mais une réinterprétation intelligente, et esthétique du corps, du mouvement et de l’espace.

A la manière d’un tableau impressionniste, il semble difficile avec un seul de ces grains de sable numérique, d’identifier à première vue le corps de la danseuse. C’est l’accumulation de ces 22 000 points, leur ballet savamment orchestré au son de la musique, le jeu de la caméra, qui donne vie au corps et limite l’espace.

Dans les mouvements graciles de ceux-ci, quelque chose d’organique se dégage, épousant le son de la musique, vibrant d’émotion, pour mieux fasciner le spectateur. Un peu comme si la 3D avait su synthétiser une énergie vitale. C’est bien ici le numérique qui célèbre le corps humain.

La 3D semble atteindre le paroxysme de l’expression de sa beauté plastique, attestant encore de la variété de champs, de formes, d’esthétiques, à explorer par l’art contemporain grâce à cet outil.