Nicolas Sarkozy a choisi la posture de l'homme invisible

Publié le 17 avril 2008 par Oldchaps
Hervé de Charette, ancien ministre des Affaires étrangères et député UMP de Maine-et-Loire a déclaré que "le gouvernement est en train de rendre la réforme haïssable". Ségolène Royal y est allée également de son poncif "C'est une totale improvisation. Nicolas Sarkozy frappe les familles, ce qu'il y a de plus essentiel dans une société. Les allocations, c'est l'essentiel pour les familles pour bien éduquer leurs enfants. Il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités. Je ne laisserai pas toucher à ce qui est essentiel dans l'équilibre dans l'équilibre de l'économie française."

Bref, je n'ai rien à redire, Ségolène Royal joue toujours un peu trop de l'emphase, cela lui nuit à chaque fois, mais ce qu'elle dit est conforme à ce que je pense, je suis également de tout coeur avec la grève que s'inflige Nico sur PMA qui s'interdit de publier jusqu'à 18 h, cela doit d'ailleurs lui coûter beaucoup au regard du nombre de papiers qu'il produit tous les jours. Quant à Marc Vasseur  il teste un dialogue avec François Hollande, via le oueb, sans grands succès semble t'il.
Nous y sommes donc dans les réformes anti-sociales qui disent clairement leurs nom, j'aime ça car c'est à l'évidence la mauvaise stratégie pour faire passer de mauvaises réformes, il n y'a pas de doute là dessus. Et comme dirait laurent Fabius dans une telle situation, la forme c'est la remontée du fond.

L'hyperprésidence a été inaugurée au mois de mai l'an dernier par Nicolas Sarkozy, elle a pris du plomb dans l'aile aux éléctions cantonales et municipales du mois de mars dernier.
On sait désormais qu'aucune décision politique conforme au résultats des urnes n'a été prise au mois de mars, le gouvernement par un sens assez cynique de la gouvernance en a même déduit que c'était le contraire qu'il fallait faire, c'est à dire accélérer les mauvaises réformes sur le menu peuple, contrairement au vote de ce dernier.

Nicolas Sarkozy a retenu la leçon bien que cela lui coûte beaucoup, il s'expose de moins en moins, mais les mauvaises réformes continuent cahin caha leurs mauvais chemins. Nicolas Sarkozy joue désormais les tonton-flingueur depuis l'Elysée: le dézinguage de la concurrence, il connait, après avoir fait échouer l'éléction de François Bayrou à Pau, il tente de dissoudre le MODEM....une première n'est ce pas. Il a bien tenté avec une certaine réussite de dissoudre le parti socialiste, mais il semble qu'il soit arrivé au noyau et qu'un soubresaut soit dans le tuyau de ce parti pourtant passablement enkysté aujourd'hui.

L'hyperprésidence a fait l'objet d'un débat assez contrasté l'an dernier lorsque le président était encore sur un piédestal médiatique, il semblait à l'époque à peu près naturel à tout le monde que la posture que se donnait Nicolas Sarkozy, à la fois en politique interne mais également en politique étrangère lui était dû. Beaucoup de couleuvres sont passées sous les ponts, et le président continue de jouer de cette posture du conquérant ici en France et ailleurs en Europe et dans le reste du monde. La dernière décision qui a engagé la France et qui est un renvoi d'ascensseur à Georges Bush est l'envoi d'un millier de soldat supplémentaire dans le bourbier Afghan. L'opposition à juste titre a fait des pieds et des mains pour ramener le débat là où il aurait dû commencer c'est à dire au parlement.

La nouvelle posture du président qui vient donc d'accélérer le cap des réformes anti-sociales, à contresens du souhait manifesté par les élécteurs, est d'être moins présent tout en conservant tout le reste. Le vernis de l'Homme invisible vient de passer sur le président Sarkozy sans que rien n'ai changé ni sur le fond qui vient d'être accéléré semble t'il, ni sur cette déficiance de l'omnipotence Hyperprésidentielle que tout le monde semble lui avoir accordé comme une couronne sur la tête d'un monarque.

Nicolas Sarkozy reste donc le même, mais semble vouloir désormais jouer l'invisibilité, pour conserver tout ce qu'il s'est arrogé de plus que ses prédécesseurs.


                            le garçon qui a le don d'invisibilité (Paroles S.Gainsbourg)