Ulule : la chouette tend sa toile en achetant Peopleforcinema

Publié le 22 avril 2013 par Monartiste

Alors que le leader européen du financement participatif continue à réfléchir à l’opportunité de lancer en parallèle du modèle existant, basé sur la contrepartie en nature, un service permettant aux internautes d’investir dans des entrerprises ( ulule entreprise )

Pour en savoir plus : Interview du CEO d’Ulule, Alexandre Boucherot sur presse citron

La plateforme française vient d’officialiser l’achat du site PEOPLEFORCINEMA afin de développer une nouvelle offre cinéma exclusive.

Pourquoi ce rapprochement ?

Tout d’abord, je vais rappeler ce que proposait jusqu’alors la plateforme spécialisée dans la codistribution de film.

Présentation de People cinéma

(extrait du guide du crowdfunding)

Peopleforcinema permet aux internautes de contribuer au financement de la distribution de films via un portail communautaire  le site offre la possibilité à ses membres de codistribuer un long métrage avec à la clef un possible intéressement financier en cas de bénéfice. Elle était la seule qui proposait aux internautes de codistribuer et non de coproduire comme les autres, ce n’est pas juste un point de détail.

Par le biais d’accords avec les distributeurs (Mars Distribution, Canal+), les internautes pouvaient  s’insérer dans les contrats (droits de coproduction, parts dans la distribution en salles). Avec une mise de départ de 20 €, ils pouvaient être les premiers à toucher une partie des recettes, parce qu’il faut rappeler que dans le circuit de financement (chronologie des médias), le distributeur est le premier guichet à « se servir ».

Une stratégie qui pouvait apparaître intéressante, mais dont les résultats ont été loin d’être concluant. Les risques différents, n’assuraient pour autant pas de réaliser des bénéfices et surtout un retour financier pour les internautes.

 

  

Une nouvelle preuve que le modèle basé sur l’intéressement financier dans la culture n’est pas viable ? 

C’est un nouveau coup porté au système laissant aux particuliers  l’opportunité d’investir dans un film ou avant dans la musique ( Mymajorcompany a fait évolué une partie de son offre vers le modèle basé sur la récompense). Les  réussites malgré qu’elles soient notables  avec Grégoire dans la musique ou les émotifs anonymes dans le cinéma, sont beaucoup trop rares pour s’appuyer dessus pour créer un modèle économique fiable.

Changement de stratégie avec le nouveau capitaine et le  développement du premier cercle

 Après l’expérience du financement de la distribution des films, les internautes cinéphiles sont désormais invités à participer à la production cinématographique sur Ulule en soutenant financièrement leurs projets préférés et en recevant en contrepartie des avantages uniques : découverte des coulisses du tournage, figuration, rencontre avec l’équipe du film, invitations aux avant­premières, séances VOD, DVD, affiches dédicacées et bien plus encore !

Surtout, ils entrent dans le «Premier Cercle» du film. Premier Cercle, c’est le nom du nouveau dispositif qui sera présenté lors de la conférence de presse du 24 avril en même temps que les deux premiers projets dévoilés : le nouveau film d’André Téchiné et le premier film d’Audrey Dana (des productions Fidélité films).

  

Ulule : le futur Kickstarter européen ?

Le succès de kickstarter dans le financement du cinéma indépendant impressionne toujours plus. le site new-yorkais a participé à la création de 8680 films, et a levé 105 millions de dollars. Kickstarter était l’un des plus grand producteur au festival du cinéma indépendant américain Sundance ( Courrier international du 23 janvier ) ou l’exemple récent de Véronica Mars.

On peut comprendre que cela suscite des convoitises…

D’ailleurs Serge Hayat (People for Cinéma) rappelle leur volonté de s’inscrire dans ce mouvement puissant et de continuer à favoriser le rapprochement avec le public et grâce à la valorisation de l’expérience, favoriser le partage.

Pour Serge Hayat : « Le financement du cinéma connaît actuellement de profonds bouleversements. A l’instar des Etats Unis, de nouveaux modes de financement doivent apparaître pour renforcer le cinéma français. Notre expérience nous a montré que les internautes étaient avides de soutenir davantage les films qui le méritent et de vivre plus intensément leur expérience cinéma : être plus proches des films, suivre les préparatifs et les tournages ».

Même si la production participative artistique n’est pas l’eldorado qu’on leur promettait, les internautes sont toujours prêts et plus que jamais à participer et soutenir les oeuvres qu’ils souhaitent voir à l’écran, conscient qu’à travers le crowdfunding, ils peuvent avoir le choix.  En outre, à travers les réseaux sociaux, la force du marketing social ne se dément et ils l’ont bien compris, les internautes devien ment parties prenantes de la recommandation et de la visibilité du film.