A propos de la Corée du Nord…

Publié le 24 avril 2013 par Eldon

Article de DR dans Résistance

La République Populaire Démocratique de Corée (RPDC) serait en pleine crise paranoïaque. Elle voudrait la guerre, nous dit-on. Pourtant, chaque année, les États-Unis et ses auxiliaires sud-coréens font des manœuvres militaires aux abords de la RPDC. Cette année, début mars, elles ont été d’une ampleur exceptionnelle, avec porte-avions, bombardiers B 52, dits « stratégiques » (c’est-à-dire avec bombes atomiques), et avions furtifs F 22. Plus de 200.000 militaires ont été mobilisés à cette occasion. À quoi peut servir un tel déploiement de force, sinon à l’intimidation !

On peut donc se poser la question : qui menace qui ? La RPDC menacerait-elle les États-Unis ? Avec son budget militaire, paraît-il énorme, mais qui représente moins de 1 % du budget militaire étasunien, lui-même équivalant à peu de choses près à la moitié de toutes les dépenses militaires du monde !

Prenez une feuille de papier et écrivez d’un coté « Corée populaire ». En-dessous, dressez la liste de tous les pays qu’elle a agressés depuis 1945. De l’autre coté, écrivez « États-Unis », et faites la liste de tous les pays qu’ils ont agressés dans la même période. Alors, qui est l’agresseur et qui est l’agressé ?

De plus, l’expérience montre qu’aucune conciliation n’est possible avec les États-Unis. Regardez ce qui s’est passé en Irak. Saddam Hussein a dit : « je n’ai pas d’arme de destruction massive, venez chez moi pour inspecter ». Ce geste de bonne volonté n’a servi à rien, il est mort et son pays est détruit. L’Iran a signé le traité de non-prolifération des armes nucléaires parce qu’il souhaitait être aidé pour développer le nucléaire civil. Il est en permanence menacé. Mouammar Kadhafi a été jusqu’à indemniser les victimes de l’attentat de Lockerbie, alors que sa responsabilité n’y est pas engagée. Il a été assassiné et son pays est détruit.

Essayer d’avoir des rapports cordiaux avec les États-Unis est vain. Ils portent l’hégémonie dans leurs gènes ! L’historien américain Howard Zinn explique que, durant les guerres indiennes, génocide fondateur des États-Unis, les gouvernements de l’Oncle Sam ont signé plus de 400 traités avec les tribus indiennes, et que tous ont été violés, sans exception !

Connaissant tout cela, on voit bien que la question n’est pas d’essayer d’amadouer les États-Unis par des sourires et des gentillesses, mais uniquement de savoir s’ils s’apprêtent ou non à une agression contre la RPDC. Il semble bien que la réponse soit oui !

Selon certains analystes, leur stratégie de contrôle du Proche-Orient a fait faillite. De plus, leurs besoins en pétrole importé sont moins criants, depuis qu’ils exploitent, sur leur sol, et dans des conditions environnementales épouvantables, les gaz de schiste. Ils se prépareraient donc à se recentrer sur l’Asie pour contenir la Chine. La RPDC est pour eux un objectif en soi. Mieux, elle est leur entrée sur la Chine ! Ils ont déjà fait le coup en 1950 ! Le risque d’une agression est donc bien réel.

Face à cette situation, faut-il faire des sourires ? Raconter que tout cela n’est pas si grave ? Ce n’est pas le choix que fait la RPDC. Elle dit : « si vous nous attaquez, on se défendra en y mettant tout notre cœur ! » La Corée ne baisse pas les yeux. Comment lui donner tort ?

D.R.

Source: Résistance

Notre commentaire

Il ne s’agit pas ici bien entendu de défendre l’Etat coréen, dirigé par un dictateur et ses sbires, clique d’affameurs et d’oppresseurs qui entre endoctrinement et asservissement de sa population ne sait plus quoi inventer pour asseoir son pouvoir.

La situation dans ce pays est intolérable et ce d’autant que le poupon qui fait office de dirigeant a été formé dans les plus grandes écoles européennes, dont on serait curieux de connaître le contenu d’enseignement.

Reste qu’il est indiscutable que des deux pays, Etats-Unis et Corée du Sud, le plus dangereux pour les Démocraties du Monde est bel et bien les Etats-Unis.

Il convient  pour s’en convaincre de se détacher de ce que Guillaume de Rouville appelle le « dogme de l ‘infaillibilité démocratique » qui veut,  parce que  l’on se persuade ou parce que l’on cède à la propagande ,  qu’une démocratie ne puisse pas mal agir et de comptabiliser le nombre de dictatures que la première puissance militaire mondiale arme et soutient. Les Etats-Unis s’apprêtent ainsi conclure d’importants contrats d’armement, d’une valeur totale de 10 milliards de dollars, avec entre autres, les Emirats Arabes Unis, qui s’offrent 26 F-16, et l’Arabie saoudite.

Au delà des exemples cités dans l’article de Résistance, on pourra observer à nouveau ci dessous la carte des Etats du Monde où les Etats-Unis sont intervenus militairement ou via la CIA .

La guerre de Corée de 1950 à 1953, opposant Américains et Russes via des gouvernements fantoches interposés après qu’ils se soient entendus pour y déloger les Japonais pendant la seconde guerre mondiale, a provoqué la mort de 2 millions de morts civils, soit environ 20% de la population de l’époque.

Le ressenti nord-coréen, entretenu comme il se doit, n’en est pas moins fondé.

POUR ALLER PLUS LOIN

« La colère justifiable de la Corée du Nord »

- L’art et la Guerre froide : une arme au service des États-Unis