Mr Selfridge – Plongez dans le charme d’Harry Gordon Selfridge (et de son magasin)

Par Cbth @CBTHblog

Les anglais aiment le shopping, même en série. Il y a quelques temps, ils nous avaient offert une sympathique et libre adaptation d’Au Bonheur des dames. Quelques temps après, ITV nous proposait une série de 10 épisodes sur la création d’un des fleurons du shopping anglais : Selfridge, créé par l’américain Harry Gordon Selfridge.

Harry Gordon Selfridge (Jeremy Piven) est un américain qui vient juste de débarquer en Angleterre avec de l’ambition à revendre. Il se décide alors à construire sur Oxford street un grand magasin vendant aussi bien chaussures, vêtements ou accessoires. Lui et sa famille vont essayer de se faire à cette nouvelle vie londonienne exposée.

Harry Selfridge est de ces hommes qui se sont construits eux-mêmes. Il a commencé en bas de l’échelle et a réussi à gravir tous les échelons grâce à son ambition. Un peu mégalo et assez imbu de lui-même, il veut faire de son grand magasin LA référence absolue. Joueur et charmeur, il ne laisse pas ses dames indifférentes, au plus grand désarroi de sa femme Rose (France O’Connor) qui a tout laissé à Chicago.

Mais si Mr Selfridge donne son nom à la série, il n’est pas le seul autour duquel tourne l’histoire. On va également suivre sa femme qui tente de se faire à la vie Londonnienne mais aussi les gens qui d’une façon ou d’une autre vont l’aider dans son commerce. Ainsi, il y a Lady Mae Loxley (Katherine Kelly), riche et influente, épouse infidèle et venimeuse ou encore Henri Leclair (Grégory Fitoussi) ami d’Harry et en charge des fameuses vitrines du magasin. Dans le magasin on retrouve également Agnes Towler (Aisling Loftus), jeune vendeuse gentille et efficace ou encore le charmant Victor Colleano (Trystan Gravelle), serveur qui rêve d’ouvrir son propre restaurant. Sans compter sur la belle Ellen Love (Zoe Tapper) qui devient rapidement l’esprit de Selfridge.

C’est donc tous ces personnages (et quelques autres) que nous allons suivre. On s’y attache à ces petites bêtes là, on s’énerve quand ils font des mauvais choix. On tremble parfois pour eux mais pas trop. Bien que la comparaison avec The Paradise est évidente, on s’en éloigne beaucoup. Car si Harry Selfridge cache son quota de névroses, il est beaucoup plus joyeux et arrogant que M. Moray. La série tourne beaucoup moins autour de la romance que ne le faisait The Paradise et se révèle parfois très sombre. Elle est beaucoup plus réaliste et plus drôle aussi. On comprend l’état d’esprit qui régnait à cette époque, la volonté d’aller de l’avant d’innover. Les femmes tiennent une place particulière et toutes sont, d’une façon ou d’une autre, prisonnières de leur condition. C’est cet ancrage historique et réaliste (bien que très probablement idéalisé) qui font de Mr Selfridge une excellente série. Ca, et le casting. J’ai découvert ici Jeremy Piven. Cette tête à claque horriblement attachante avec son sourire colgate et son hyper-expressivité. On aime ou pas. Moi j’ai adoré. Autre grosses découverte, tardive celle-ci aussi, Grégory Fitoussi. J’avais une image de lui un peu négative, rapport à Sous le Soleil, mais il est excellent et son doux accent français rend son personnage encore plus charmant.

La série n’est pas exempte de défauts. Parfois un peu lente, manquant quelque fois de véritable intensité dramatique. Mais elle permet de passer un véritable bon moment, très rafraîchissant (quoique certains épisodes se sont révélés assez angoissants pour moi rapport aux mauvais choix de certains personnages). Et quand elle se termine, c’est pour nous laisser complètement frustrés de ne pas en avoir plus à regarder. Heureusement, comme souvent, ITV a eu la bonne idée de commander une saison 2 qui devrait être diffusée en 2014. En attendant, vous pouvez vous procurer les dvd !

Mélanie