Graphiste du mois : Simon Sek

Publié le 26 avril 2013 par Unionstreet

Union Street : Qui es-tu ?

Simon Sek : Je suis Simon Sek mais mes amis m’appellent Simon.

US : Quel est ton parcours ?

SS : Je suis né en 1985 à Vesoul (c’est dans l’Est de la France, au cas où). J’ai toujours été plus « dessin sur les tables » que « notes dans le cahier » alors forcément, un jour, je me suis vite retrouvé en BEP méca’ où, attifé d’une superbe blouse bleue, j’usinais des pièces en aluminium dans un atelier. Bien qu’étant promesse d’un riche avenir à Vesoul, cette orientation professionnelle n’était absolument pas faite pour moi. Alors, je me suis sorti les doigts pour obtenir mon BEP, puis mon BAC Pro. BAC (Pro) en poche donc, j’ai réussi à intégrer une école d’Arts Appliqués à Nancy où j’ai fait un BTS en communication visuelle… et boom, me voilà.

US : Vis-tu de ta passion ?

SS: Ouais.

US : Tu bosses sur quoi en ce moment ?

SS : En ce moment, je bosse sur l’identité d’une librairie indépendante qui ouvrira prochainement à Saint-Malo.

Je fais aussi partie d’un collectif qui s’appelle Animals – à prononcer à la Française, avec la faute d’orthographe – où là, on explore d’autres supports comme la photo jetable (c’est d’ailleurs un peu notre fond de commerce), la vidéo, le collage, ou même l’écriture.

Et sinon, j’essaie d’alimenter régulièrement mon blog  d’aphorismes que j’écris puis met ensuite en forme.

US :  D’où vient ton style ?

SS : Des boîtes de céréales Kellog’s et de Ça Cartoon. J’insiste bien sur Kellog’s parce que eux avaient des putains de mascottes trop cools ; pas comme les céréales discount de chez Lidl qui se contentaient d’essayer de s’inspirer d’un Tony le Tigre ou autre pour en arriver à une mascotte moche, sapée comme un cul et avec un strabisme. Quand j’étais gamin, il n’y avait pas de télé dans la cuisine de mes parents alors pendant que je mangeais mes céréales avant d’aller à l’école, au lieu de regarder le Club Dorothée, je regardais la boîte de céréales. Et sinon, ouais, Ça Cartoon. Évidemment. Je pense être dans le vrai en affirmant que quasiment tous les gamins de ma génération ont passé plus d’un dimanche soir, pyjama au cul et angoisse du retour en classe, devant Philippe Dana et Bugs Bunny. Tout ça fait un peu gros gamin Américain comme histoire mais c’est la pure vérité.

US : Pourquoi avoir choisi ce coté décalé, assez minimaliste même ?

SS : Je ne pense pas l’avoir vraiment « choisi ». Je pense que ça s’est fait comme ça, au fil des années et des influences qui font que je suis moi aujourd’hui. J’adore simplement l’idée d’arriver à synthétiser tout un concept, aussi complexe soit-il, en une illustration.

Après, ça ne m’empêche pas de tomber à genou devant des trucs super chiadés où les mecs bossent nuit et jour pendant 107 ans au Rotring 0.1mm sur un format A0. J’aime juste les belles choses : que ça soit du pur minimalisme frôlant la fainéantise ou de l’hyperréalisme poussé à son extrême.

Je suis plus « Less is more » que « God is in the details« . Graphiquement, en tout cas. C’est tout.

US : Tu mets combien de temps à faire une illustration ?

SS : Désolé pour la réponse classique mais : ça dépend. Ça peut aussi bien me prendre toute une nuit (j’aime bien travailler la nuit) comme une heure. C’est pas vraiment la réalisation qui me prend du temps, c’est plus le fait de devoir trouver l’idée béton, le truc qui va faire que « … »

US : Es-tu tenté par des collaborations ?

SS : À fond ! Toi qui lit cette interview, si tu veux qu’on bosse ensemble sur un truc cool : c’est quand tu veux.

US : Que penses-tu du concept de notre site de laisser sa home page aka la maison à un artiste pour un mois, des illustrateurs à nous conseiller ?

SS :  Je trouve ça vraiment cool… et je trouve ça encore plus cool d’être considéré comme artiste.

US : Que penses-tu de notre site ? (sois honnête)

SS : « C’est bien. c’est chargé, mais bien. » — Jean Jullien, 2013.

US : Où tu te vois dans 5 ans ?

SS : Toujours derrière mon écran, à continuer l’illustration et le design graphique.

US : Quelles sont tes sources d’inspiration ?

SS : Internet, ma copine, les dessins animés et la rue. Wesh.

US : Un mot pour a fin ?

SS : Désolé pour les gros mots.

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