Socialiste au sens de Jaurès

Publié le 27 avril 2013 par Micheltabanou

Y a du cassoulet qui nourrit les colères politiques, les humeurs sociales, les mécontentements. Voyez la réaction de Patrick Maugard, maire PS de Castelnaudary qui en marge d’une table ronde sur l’avenir de la société Spanghero a confirmé avoir rendu sa carte du PS.

Le facteur qui a déterminé sa décision est à chercher du côté de l’annonce de la fermeture du commissariat de police de sa ville. Il s’en explique en ces termes : « Je n'ai pas apprécié d'apprendre, par la presse, la confirmation par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls de la fermeture du commissariat de police, nous ne devons pas avoir la même conception de ce que sont l'humanisme et la solidarité ». Cette fermeture a été confirmée dans le cadre de redéploiements de la police et de la gendarmerie. Castelnaudary fait partie de cinq communes devant passer en zone de gendarmerie.

Patrick Maugard a bien déclaré : « Je ne suis plus au PS ( … ) je l'ai rendue, pas déchirée, je reste socialiste au sens de Jean Jaurès ». Rester socialiste au sens de Jaurès ! C’est bien cela dont il s’agit !

Aujourd’hui je suis de plus en socialiste au sens de Jaurès ! Je les entends me dire ces amis un peu gauche – le sourire narquois des moqueurs supérieurs - que cela est bien éculé, que c’est vieux, que c’est dépassé ! Arguments des envahissants néo sociaux libéraux, ces huns du libéralisme « social » où plus rien ne repousse après leur passage, ces sociaux soucieux de la création d’acronymes pour réduire les inégalités, freiner le chômage comme le dernier sorti du sac de l’ ANI : le CDII ( Contrat à Durée Indéterminée mais Intermittente ! )

Je comprends d’autant la détermination du maire de Castelnaudary que de notre côté, à Fontenay, s’il n’y a pas de disparition de notre commissariat – la gendarmerie ayant déjà été liquidée il y a quelques années – nous observons la chute continue des effectifs.

La priorité du Président Hollande marquée par son discours volontariste de campagne doit être mise en œuvre. Depuis plus de dix années la politique du chiffre et du rendement a anesthésié, a étouffé les véritables nécessités de police de proximité. A cet effet et pour rappeler ces exigences le Maire à fait parvenir un courrier au Préfet sur cette situation préoccupante. En 1999 lors de la signature du Contrat de Sécurité Locale l’effectif policier était de 140 et la population de la ville de 50900 habitants. Un accord pris avec l'Etat conditionnait la stabilité des effectifs à conditionque la Municipalité prenne à sa charge un certain nombre d'actes réalisés par le commissariat: les objets trouvés, la Carte nationale d'identité, les passeports, la sécurité à l'entrées et sorties des écoles, l’enlèvement des épaves. Ce qui a été fait sans que la Municipalité obtienne les transferts financiers qui aurait du accompagner ces charges supplémentaires pour notre administration. Aujourd’hui près de 14 années passées notre population est passée à 54000 habitants et les effectifs régressés à 101 fonctionnaires! Cela ne prenant pas en compte le développement du pôle de Val de Fontenay qui de sa position de premier pôle d’emploi tertiaire de l’est parisien va par l’arrivée de nouveaux transports accroître les flux sur notre territoire. Le départ de notre référent Police Population, pas remplacé avant la fin de l’année, déséquilibre le travail quotidien avec les conseils de Quartiers, les bailleurs sociaux et les résidents, va fragiliser ce maillage essentiel pour assurer et maintenir la sécurité des populations.

Je suis très attaché à cette proximité de protection qui garantit la sécurité physique de nos concitoyens et qui freine la propagation des déserts de droit républicain. La réaction du maire socialiste jauressien de Castelnaudary est un exemple à suivre.