L’élargissement des pattes de certains dinosaures à permis à l’oiseau de prendre son envol

Par Memophis

Vous donnez aux chercheurs un pied, ou au moins une patte avant, et ils y découvrent qu’une transition progressive de la taille et de la position du fémur était apparemment le principal facteur de changement dans l’évolution des dinosaures qui, sur des millions d’années, a conduit à l’émergence d’oiseaux.

Dans une étude publiée cette semaine (lien plus bas), une équipe de l’Université de Londres (Royal Veterinary College) ont utilisé la modélisation informatique pour contester la théorie largement acceptée qui stipulait que les variations dans la longueur de la queue et du poids étaient le principal facteur, chez certains dinosaures, du développement d’une posture accroupie qui a finalement rendu possible le vol chez leurs descendants, les oiseaux.

Les chercheurs ont utilisé des reconstructions en trois dimensions basées sur les squelettes de 17 archosauriens, faisant tous partie de la ligne d’oiseau ancestral, comprenant le Microraptor et Archaeopteryx, respectivement représentées ci-dessous.

En utilisant des études détaillées de l’anatomie musculaire des dinosaures, ainsi que les données tomodensitométrique des descendants vivants, l’équipe a enrichi les modèles informatiques pour estimer la forme du corps et sa taille.

Les oiseaux modernes sont capables de voler en partie grace à leur posture accroupie. Pendant des années, les paléontologues croyaient que les plus proches ancêtres des oiseaux, comme les déinonychosaures, avaient évolué vers cette posture accroupie à cause du raccourcissement et l’allègement de leur queue. Les nouveaux modèles informatiques révèlent cependant que s’est l’élargissement progressif de leurs pattes avants qui a en fait changé le centre de masse des animaux et promus une posture moins verticale.

Tirée de l’étude (lien plus bas) : les 17 archosauriens modélisés et leur relation à la branche principale de la phylogénie de l’archosaurien. 
Reconstruction 3D (chair et espaces aériens) et la méthodologie d’itération (masses minimales et maximales), en prenant comme exemple l’Allosaurus.

 

Cette transition a pris des millions d’années : il y a environ 245 millions d’années, l’archosaurien à la racine de l’arbre généalogique des oiseaux, ressemblait aux crocodiles modernes, marchant à quatre pattes et ayant une lourde et longue queue. 235 millions d’années avant, toutefois, leurs descendants dinosaures marchaient sur seulement deux jambes.

La lignée des Archosauriens, qui finira éventuellement par se transformer en oiseaux, a continué à élargir ses pattes avants. Dans le même temps, afin de maintenir le centre de gravité des animaux pour permettre une locomotion terrestre efficace face à ce changement, l’os du fémur de la patte arrière a été maintenu dans une position de plus en plus horizontale. Les fémurs des oiseaux modernes sont presque horizontaux.

L’équipe pensent que cet élargissement des pattes avants pourraient avoir évolué pour donner aux animaux un avantage dans la capture de leurs proies ou pour couvrir un sol difficile, bien que de plus grosses pattes ont également été une étape cruciale dans le développement de la capacité au vol.

L’étude publiée sur Nature : Linking the evolution of body shape and locomotor biomechanics in bird-line archosaurs.