La politique de l’enfant unique en Chine

Publié le 29 avril 2013 par David Brun @DietTuina

La politique de l’enfant unique a été instaurée en Chine en 1979 afin de contrôler la démographie du pays.

La République populaire de Chine, afin de limiter la croissance de sa population, a adopté une règlementation limitant le nombre d’enfant par couple à 1. Les minorités ethniques (à l’exception des Zhuang, la première minorité ethnique de Chine) ne sont, dans un premier temps, pas concernées.

Engendrement d’un déséquilibre

Cette loi a effectivement fait baisser le taux de natalité mais a créé à la longue un déséquilibre des naissances filles/garçons. En effet, cela a conduit des couples à tout faire pour avoir un garçon au lieu d’une fille.

Dans un premier temps, comme elles ne pouvaient avoir qu’un seul enfant, les familles voulaient avoir un garçon de façon à ce qu’il puisse s’occuper de ses parents lorsqu’ils seront vieux. Une fille ne pouvant pas leur apporter cela puisqu’une fois marié elle devra, avec son mari, s’occuper d’abord des parents de celui-ci.

De nos jours, cette première raison persiste dans certaines régions reculées. Dans les grandes et moyennes villes, la principale raison d’avoir un garçon plutôt qu’une fille, est le fait qu’un héritier mâle perpétuera le nom de famille du père. Une fille portera le nom du père mais son enfant portera celui de son mari.

Il est à noter que les femmes chinoises ne changent pas de nom de famille un fois mariées, elles gardent leur nom de jeune fille toute leur vie. Leur enfant en revanche, aura le nom de famille du père.

L’avortement

Depuis longtemps, les sages femmes chinoises n’ont plus le droit de révéler aux couples si c’est un garçon ou une fille. La raison de ce changement est dû à l’augmentation importante d’avortements après la mise en place de la loi de l’enfant unique. Beaucoup de couples décidaient d’avorter lorsqu’ils savaient que c’était une fille.

Le fait de ne pas dire le sexe a entrainé la création « d’infirmière spécialisées » dans la divulgation du sexe des enfants. Bien sûr, cela est illégal.
Le couple va chez elle, elle fait une échographie, et divulgue le sexe de l’enfant. Donc, il est toujours possible de savoir le sexe pour ceux qui y tiennent absolument.

Aujourd’hui, les jeunes couples chinois des grandes et moyennes villes, acceptent plus volontiers d’avoir une fille qu’il y a une dizaine d’année. Leurs parents en revanche, acceptent un peu moins…

Les responsables de certains cantons essayent de faire respecter le plus possible la loi de l’enfant unique car leurs primes en dépendent.

Amendes et passe-droits

Depuis 2002, le versement d’une somme de 510 euros (5 000 yuans à rapporter au salaire moyen urbain de 1 200 yuans) permet la naissance légale d’un deuxième enfant. Dans le cas de naissances illégales, des pénalités sont prévues : amendes et non délivrance du hukou, petit livret permettant, entre autres, la gratuité des transports, scolarité, etc. Un nombre inconnu d’enfants noirs – ou enfants cachés par les familles par peur de représailles – existe en RPC. D’autre part, les nouveaux riches chinois peuvent payer les amendes.

Il faut préciser que la loi de l’enfant unique prévoit un passe droit pour certains cas. Par exemple, lorsqu’il y a un enfant né handicapé, le couple peut avoir un deuxième enfant. Dans certaines régions de Chine, si le couple ne veut pas ou ne peut pas avoir un 2ème enfant, un autre membre de la famille pourra disposer de ce passe-droit.

Récemment, une loi permet à deux enfants uniques mariés de pouvoir avoir 2 enfants. Ce sont, pour la plupart, des personnes ayant ni frères ni sœur en raison de la politique de l’enfant unique.

Cette politique a aussi joué un rôle inattendu sur le choix des femmes lors de l’accouchement. En effet, le taux d’accouchement par césarienne a explosé.