Mirror Mirror

Publié le 01 mai 2013 par Olivier Walmacq

Le peuple de la Reine est appauvri et elle ne cesse de lui donner des taxes pour des frivolités. Consciente de cela, Blanche Neige décide de prendre les armes avec une bande de sept nains...

La critique bouffie de Borat

La dernière fois que l'on avait parlé de Tarsem Singh sur Naveton Cinéma c'était le mois dernier pour la critique des Immortels, film au combien ambitieux mais terriblement mauvais comme cochon. Devant cette furiosité visuelle à en faire perdre la tête, votre cher Borat dans une élan blanc et neigeux s'est mis à voir sa révision de Blanche Neige avec Mirror, Mirror (que Metropolitan aura banalement retitré Blanche Neige! C'était bien la peine de faire original!). Manque de bol, il fallait que le vilain Rupert Sanders fasse sa version en même temps! Alors Relativity Media a sorti vite fait le calendrier histoire de sortir son film pour mars-avril. Au casting, on retrouve Lily Collins, Julia Roberts, Armie Hammer, Nathan Lane, Mare Winningham, Michael Lerner, Sean Bean, David Woodburn (le nain-mafioso de Watchmen), Martin Klebba (le petit pirate des Pirates des Caraïbes comme le petit castagneur de Projet X) et Jordan Pierce. Si le film s'est remboursé, il n'a pas convaincu grand monde à commencer par votre interlocuteur. Ce qui se dégage du film de Tarsem n'est pas tant une aspect brûnatre, mais cette proportion à faire dans le bouffi what's the fuck. Vous aviez trouvé ridicule Les immortels avec ses ralentis débiles et ses effets gore mal-venus? Autant dire que là, vous allez bouffé du délire indie et des couleurs fluos.

Tarsem nous sort un film bourré d'effets-spéciaux souvent inutiles (comme ces plans larges nous dévoilant le château de loin et cela deux-trois fois dans le film, dont deux à la fin!) ou alors totalement foireux. C'est le cas de la forêt avec quinze tonnes de neige dite "Poudreuse" sur le sol, sans laquelle Lily Collins ne pourrait bouger aussi rapidement avec sa robe longue! Idem de ce monstre de la forêt absolument foireux et ressemblant à un dragon. Imaginez un peu le bordel artistique de ce Mirror, Mirror: un film adapté d'un conte européen, réalisé à sa sauce par un indien et avec des tendances chinoises! Outre cela, il faut bien dire que le réalisateur de The Cell privilégie davantage la Reine à Blanche Neige. On peut même y voir une immense tribune pour une Julia Roberts à bout de souffle et ne parvenant plus à se renouveller depuis... Ocean's eleven! La miss Roberts y va à fond dans le lourdingue, ne cessant de causer et d'en faire des tonnes. La star c'est finalement bien elle, au détriment de la Miss Collins (qui est visuellement très charmante!). La fille de Phil n'est pas aidé en VF par une voix toute mignonette sortant d'une gamine de dix ans, alors que la jeune fille est censée en avoir huit de plus.

De plus, elle sert un peu trop de faire-valoir, Tarsem privilégiant encore une fois trop Julia Roberts et ses tribulations avec son valet incarné par Nathan Lane. Ainsi, on suit ses préparatifs pour son mariage, ses jeux d'échecs, ses passages derrière le miroir (à savoir un archipel sortant d'Indonésie!)... Que de passages forts passionnants auquel se rajoutent les quelques bastons des nains qui vont rajouter un quelconque intérêt à l'entreprise. Même les passages du baiser et de la pomme apparaissent on-ne-sait-trop-pourquoi, tant ils s'avèrent incongrus. Ainsi, le baiser n'est ni plus, ni moins que pour réveiller le Prince sous le joug de la Reine (et non plus le contraire) et la pomme est un cadeau de mariage de la Reine (devenue laide et vieillisante) que Blanche Neige s'empresse de lui redonner, sentant le danger venir. Voilà! Je ne dis pas qu'il aurait fallu remettre la séquence dans le droit chemin de l'histoire du conte, mais cela paraît complètement mauvais de placer ces séquences clés comme cela. Mais surtout, là où le bat blesse définitivement c'est dans cette séquence pré-générique de fin, où Tarsem se met à faire un show bollywoodien. Voilà Lily Collins se mettre à chanter (ou plutôt essaye de chanter, puisque la musique est tellement trafiquée qu'on a du mal à entendre clairement la voix de la fille du dernier leader de Genesis) "I believe, I believe, I believe, I believe, I believe love!". Une insupportable séquence qui fait entrer définitivement le film dans le gros navet puant. Reste la facétie des nains (qui sont facilement identifiables) qui fait souvent mouche et des décors et costumes pour le moins beaux.

Une revisite très limite de Blanche Neige qui fait dans le total nawak et où la comédie est franchement lourdingue.

Note: 1/20 (au moins pour les nains et les décors)

Note naveteuse: 16/20


Blanche Neige