VIEILLISSEMENT: Et si le secret de la jouvence était dans l'hypothalamus? – Nature

Publié le 05 mai 2013 par Santelog @santelog

Nature Cette étude de l’Albert Einstein College of Medicine suggère qu’une région du cerveau, l’hypothalamus, pourrait détenir la clé de  » la fontaine de jouvence  » ou plutôt celle du vieillissement. Ces scientifiques montrent comment l’hypothalamus contrôle le vieillissement de tout le corps…chez la souris, en identifiant une voie de signalisation spécifique liée à l’âge. Cette découverte, présentée dans l’édition du 1er mai de la revue Nature, relance le défi de pouvoir prolonger la vie ou, du moins, mieux lutter contre les maladies liées à l’âge.

Modifier la signalisation à l’intérieur de l’hypothalamus pour prolonger la longévité ? Le vieillissement se produit-il indépendamment et simultanément dans différents tissus et organes ou est-il réglé de manière centrale par un organe ou une voie unique ? Le Pr Dongsheng Cai, professeur de pharmacologie moléculaire à l’Einstein explique pourquoi son étude va plutôt dans le sens d’un contrôle majeur via l’hypothalamus, une hypothèse qu’il décrit même comme « excitante  », car, au moins chez la souris, il «  suffit  » de modifier la signalisation à l’intérieur de l’hypothalamus pour ralentir le processus de vieillissement et prolonger la longévité.

L’hypothalamus est connu pour son rôle fondamental dans la croissance, le développement, la reproduction et le métabolisme. Mais le Dr Cai soupçonnait que l’hypothalamus pouvait également jouer un rôle clé dans le vieillissement, car des modifications inflammatoires dans l’hypothalamus peuvent donner lieu à différentes manifestations du syndrome métabolique et qu’a contrario l’inflammation est impliquée dans de nombreuses maladies liées à l’âge, comme justement le syndrome métabolique, les maladies cardiovasculaires mais aussi les maladies neurologiques et de nombreux types de cancer. Pour vérifier son hypothèse, le Dr Cai a décidé d’étudier l’inflammation hypothalamique en se concentrant sur un complexe protéique appelé NF-kB (pour nuclear factor-kappa B) impliqué dans la réponse immunitaire et au stress cellulaire. L’inflammation implique des centaines de molécules, et NF-kB est situé juste au centre de processus, explique le chercheur.

Bloquer la voie NF-kB dans le cerveau de souris augmente la longévité de 20% : L’équipe montre, en synthèse, par tests physiologiques, cognitifs et comportementauxque l’activation de la voie NF-kB dans l’hypothalamus de souris,

·   accélère considérablement le vieillissement : Les souris montrent alors une diminution de leur force musculaire, de leur croissance, de l’épaisseur de leur peau et de leur capacité d’apprentissage,

·   provoque la baisse des niveaux de l’hormone de libération des gonadotrophines (GnRH), synthétisée dans l’hypothalamus.

Or la libération de GnRH dans le sang est associée à la reproduction et les chercheurs montrent ici qu’une réduction de GnRH dans le cerveau contribue au vieillissement :

·   Bloquer la voie NF-kB dans l’hypothalamus du cerveau de souris ralentit le vieillissement et augmente la longévité d’environ 20% !

·   Injecter l’hormone GnRHdans l’hypothalamus de souris âgées protège contre le ralentissement de la neurogenèse et ralentit le déclin cognitif lié à l’âge.

Conclusion, bloquer l’inflammation de l’hypothalamus et augmenter la neurogenèse par thérapie «  GnRH  » apparaissent comme 2 stratégies prometteuses pour prolonger la durée de vie et traiter les maladies liées à l’âge.

Source: Nature doi:10.1038/nature12143 01 May 2013Hypothalamic programming of systemic ageing involving IKK-β, NF-κB and GnRH (Vignette Department of Molecular Pharmacology – Albert Einstein College of Medicine)

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