15.000 décès par cancer, 12.000 décès par maladie cardiovasculaire, 8.000 par maladie digestive, 8.000 par cause externe et 3 000 par maladies mentales et troubles du comportement. L’alcool en France, c’est aussi 140.000 séjours hospitaliers, pour 65.000 patients et plus de 100.000 passages aux urgences.
L’alcool est nocif même à raison de 13 grammes/jour : Pourtant sa consommation se développe chez les femmes et chez les jeunes.
· Ainsi, de 2002 à 2010, l’accroissement des usages à risque ponctuel est marqué chez les femmes jeunes.
· C’est aujourd’hui la substance psychoactive la plus précocement expérimentée à l’adolescence, souvent dans un cadre familial. En France, 59% des élèves de 6e l’ont déjà expérimenté et le taux progresse jusqu’à 93% chez les élèves en terminale. L’ivresse progresse aussi, déjà vécue par 69% des élèves de terminale, l’usage régulier aussi et jusqu’à 27% en terminale. Mais, le phénomène le plus inquiétant et déjà bien connu, le binge drinking, reste caractéristique du mode de consommation des 18-25 ans, avec une stabilisation de la consommation quotidienne d’alcool associée à une augmentation des alcoolisations ponctuelles importantes et des épisodes d’ivresses.
Ici, particulièrement en cause, un déficit de mise en conformité avec la Loi du côté des cafés-bars. Et, dans la « vente à emporter », seules les grandes structures de distribution atteignent un bon niveau de conformité.
Chez 23% des femmes enceintes, l’alcool aussi : Alors que la consommation de boissons alcoolisées pendant la grossesse est déclarée par 23% des femmes, on peut estimer que la réalité est pire. 2% d’entre elles vont même rapporter une consommation de 3 verres ou plus en une même occasion. Avec des effets non seulement sur la période périnatale, mais également sur le développement neurocomportemental de l’enfant. La consommation d’alcool durant la grossesse touche toujours les femmes les plus vulnérables, en situation sociale favorisée, plus âgées et de parité élevée.
Enfin, il faut souligner aussi les inégalités métaboliques face au produit, qui affectent davantage encore une fois les femmes et les plus jeunes. L’usage et les mésusages de l’alcool sont donc aussi facteurs d’inégalités sociales de santé.
Plus de contrôles de conformité des débits d’alcool, plus de réglementation du marketing des boissons alcoolisées et plus de taxes, mais aussi plus d’information et d’éducation et de consultations d’alcoologie, parce que l’alcool demeure la seconde cause de mortalité évitable, juste après le tabac.
Source : BEH 7 mai 2013 / n° 16-17-18