Synapson: between records and espadrilles !

Publié le 10 mai 2013 par Jhblog

Le duo Synapson, formé par Paul et Alex, est un mélange éclectique feutré de Deep House, Hip Hop et Funk. L’un est originaire du Tarn, l’autre de la banlieue parisienne, l’aventure commence un soir d’été à Biarritz. Lieu de prédilection, où ils rencontrent leur premier éditeur Pierre Cazenave – label indépendant Diez Inc. Après avoir bourlingué en espadrille, de clubs en clubs sur la côte basque, les deux DJ se lancent en 2011 et enchaînent défilés de mode, Festival de Cannes, Vogue Fashion Night et un premier album Stendhal Syndrome.

Avant de faire de la musique, vous faisiez quoi ?

Alex : Paul était dans le marché de l’art et j’étais dans la gestion du patrimoine.

Paul : J’ai passé une maîtrise de droit à Toulouse et Alex faisait déjà des prod à Paris. J’avais une émission sur Radio Campus Toulouse qui s’appelait Boxson et Alex m’envoyait ses prod. Je m’amusais à les passer à la radio. C’était tout petit, c’est à travers cette émission qu’on a commencé une sorte de collaboration. Côté formation musicale, Alex a joué au piano dès l’âge de quatre ans. Je me suis mis directement aux platines car j’avais un grand frère qui écoutait beaucoup de Hip Hop et qui scratchait. J’ai commencé à scratcher vers l’âge de douze ans, la période où j’ai rencontré Alex.

Venons-en à Stendhal Syndrome, qu’est-ce qui vous a le plus inspiré sur cet album au titre évocateur ?

Paul : Ce n’est pas pour jouer les intello à deux balles, parce qu’on n’en est pas ! Les références sont des termes qui m’ont marqués quand j’étudiais l’histoire de l’art. Quand il y a des morceaux qui ont un peu ni queue ni tête, ça donne des cadavres exquis ! Après Stendhal Syndrome, c’était un peu l’histoire du voyage, de différents paysages. On fait de la musique électronique au sens large du terme, via les instruments électroniques mais après on ne veut pas être coincé dans un genre. On a des titres comme Phénomena qui est un peu plus Hip Hop, Oversea qui fait un peu plus musique du monde, Vertige qui est vraiment plus House club.

Alex : On essaye de faire ce qui nous passe par la tête. En général, notre fil conducteur est le BPM (Battement Par Minute, NDLR) entre du 105 et 120, pour pouvoir jouer avec les sons. On a différents styles, par exemple on a remixé le chanteur angolais Bonga Kuenda et Victor Démé, originaire du Burkina Fasso, qui font plus musique du monde. Les nouveaux remix sur lesquels on bosse sont des titres un peu plus Pop Folk, d’autres reviennent sur de la Funk d’époque. Il n’y a pas de règles, et quand on dit « Stendhal Syndrome »…

Paul : C’est l’accélération du rythme cardiaque. La sensation de transe et – sans être prétentieux –l’angle choisi était de transcender l’auditeur. (…) Désolé, il n’y a pas de références littéraires !

Quelles différences faites-vous entre la French Touch passée et celle que vous revendiquez ?

Alex : Elle est particulière cette question parce qu’on aurait presque tendance à revendiquer l’ancienne. Ce n’est pas une question de renouveau mais de continuité. Un retour à une French Touch qu’on a connu à l’époque comme tous les Daft ou les Todd Edwards. Il n’y a pas de nouvelles vagues. Il n’y a pas de différences entre l’ancienne et la nouvelle. Elle n’a pas forcément évolué mais on espère en faire partie !

Paul : Regarde Daft Punk c’est l’ancienne et pourtant elle n’a jamais été aussi d’actualité. Busy P était le premier manager des Daft, il a créé Ed Banger, c’est peut-être la nouvelle French Touch, je ne sais pas…

Sur votre site on peut lire que votre musique n’est pas minimale, Ok. Pourquoi cette aversion contre la minimale ?

Alex (Rires) : On dit ça parce qu’on ne fait pas du format de 12min sur une boucle qui va durer 3min. Nos musiques sont sur un format sur lequel on peut s’amuser et écouter. Quand on parle minimale, on essaye de faire en sorte que la musique évolue. C’est une musique où il y a peu d’éléments et où tu te laisses embarquer.

Paul : Il y a eu tout un buzz minimale. Pour moi, c’est très dur de ressentir vraiment quelque chose. On défend la mélodie, on respecte beaucoup la minimale. On n’est pas contre, c’est juste qu’on n’est pas là-dedans. On profite des doigts d’Alex et de son savoir-faire dans les mélodies pour l’exploiter à mort et peut être se démarquer des autres.

Alex : Pour moi, minimale ce n’est pas un style. Beaucoup de gens considèrent ça comme tel mais c’est juste un format de musique de douze minutes avec une boucle, à laquelle t’enlèves le kick de temps en temps, le kick revient.

Qu’est-ce qui caractérise votre musique alors ?

Paul : L’éclectisme. Dans le sens où on écoute un super morceau Hip Hop du coup on a envie de faire ça ! On écoute un vieux tube Funk, on va reprendre cette texture-là ! On est vraiment touche à tout. Il y en a un peu pour tout le monde et je pense que notre musique est à l’image de notre génération, MP3 et IPod, où on a quand même des cultures musicales assez énormes ! On écoute tous de tout…

Quelles sont vos influences musicales ?

Alex : On est complètement différent ! Paul vient d’un milieu très Hip Hop et moi je viens d’un milieu très Jazz, comme Ella Fitzgerald, Nina Simone et Louis Prima. Après, je me suis intéressé à la House de Détroit et Chicago. A l’époque, j’étais abonné à un magazine qui s’appelait Techno Import, qui se faisait avec un disquaire – pas loin de Bastille qui existe encore – où à chaque fois tu avais les premières prod de Junior Jack, les toutes premières de Bob Sinclar. Dans nos premiers EP, tu ressens qu’il y a deux mecs qui viennent d’univers totalement différents et qui ont voulu tout mettre ensemble. Du coup, tu retrouves un peu de tout !  Quand on a commencé à bosser sur l’album, on s’est retrouvé dans un style musical qui à l’époque pouvait être qualifié de Deep mais qui aujourd’hui ne veut plus dire grand-chose, la Deep englobe beaucoup de sons.

Paul : Je suis tombé dans l’électro avec le label londonien Ninja Tune, avec des artistes comme Bonobo ou Shadow. Et après, ça a été avec le label Warp, Aphex Twins. Le jour où j’ai entendu ça, je me suis dit qu’on pouvait aller très loin dans cette musique.

C’était quoi votre premier vinyle ?

Paul : NTM, je crois. La première fois que je suis arrivé à Paris, je venais de la Province et là-bas tu n’avais pas tous les vinyles qu’on trouvait comme au Virgin du Louvres, où j’ai vu les vinyles de NTM et j’étais fou !

Alex : Le premier vinyle que j’ai chopé était House Music d’Eddie Amador, sur le label Yoshitoshi Records.

Parlons mode, vous êtes un peu fashion…

Paul : Oui c’est vrai, on joue pour des défilés de mode. On a fait la Vogue Fashion Night pour MODE B, un e-shop multimarques spécialisé dans le luxe.

Alex : On a aussi bossé pour le groupe Maje.

Pensez-vous que la mode vous influence quelque part dans votre musique ?

Paul : Avec la mode, on a pris une espèce de contre-pied. En général dans la musique électronique, tu te présentes un peu comme tu veux, à la cool en T-shirt etc. On s’est dit « Tiens on va faire autrement », on va arriver avec nos platines et compagnie mais en costume un peu comme Sinatra en mode crooner. On est habillé par Urfé Paris, qui fabrique des tailleurs sur-mesure pour homme. On est aussi chaussé par de belles espadrilles d’une marque basque : Espartine et on joue souvent avec! (Rires)

Quelle est votre icône de mode ?

Paul : Michael Jackson avec ses vestes cintrées et ses chaussures brillantes. C’était une folie. Quand t’étais petit, t’avais envie d’avoir une chemise avec un débardeur ouvert et un chapeau.

Alex : Ok. Pour moi, ce serait plus un film, Swing Kids avec des acteurs comme Robert Sean Leonard et Christian Bale. Ce film se déroule dans les années vingt et montre la lutte du swing pendant l’occupation.

D’où vient votre attirance pour la mode ?

Alex : Ca viendrait plus de la musique d’où je viens, un peu rétro. Mais pour être honnête, il y a beaucoup de choses que j’ai découvertes par rapport à Paul.

Paul : Chez moi c’est venu assez naturellement.

Alex : Paul était le seul que je connaissais à faire du skate en bateau ! (Rires)

Paul : Ca le fait rire ! Quand je suis arrivé à Paris, je me suis rendu compte que tu tombes vite dans l’anonymat. Donc, tu cherches à te démarquer. A dix-huit ans, tu te formes un peu en tant qu’homme et c’est là où tu prends tes goûts vestimentaires. C’est vrai que j’ai aussi une maman qui a toujours été apprêtée à fond ! Jeune, j’étais vraiment habillé classique, avec mes frères et sœurs on était tous habillé pareil !

Si votre style vestimentaire était une chanson, ce serait laquelle ?

Paul : Smooth Criminal de Michael Jackson.

Alex : Shadrack de Louis Prima.

What’s hot dans vos vies ?

Paul : Une nouvelle version de Sentimental Affair qui va sortir cet été avec un gros featuring, qui sonnera plus mainstream mais c’est un titre qu’on défend.

Alex : L’aventure Synapson  avec tout ce qui nous arrive en ce moment !

Les écouter Synapson Soundcloud

Les voir: au Festival de Cannes le 16 mai 2013 au Nikki Beach, à l’IBoat de Bordeaux le 30  mai 2013, le 19 juin 2013 au BIG Festival de Biarritz

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Synapson portant une chemise en jeans Lee // Synapson wearing a Lee shirt

English Version:

The French Dj duo Synapson, consisting of Paul and Alex, is an eclectic mix of Deep House, Hip Hop and Funk. One of them is from Tarn, France, and the other one comes for the Parisian suburbs. Their adventure started during a summer night in Biarritz, their favorite spot, where they met their first publisher Pierre Cazenave – from the independent label Diez Inc. After going around in espadrilles from one club to another throughout the Basque coast, the two Djs launched their careers in 2011. They both engaged in catwalks, Cannes Film Festival, Vogue Fashion Night and released their first album Stendhal Syndrome.

Before making music, what were you doing?

Alex: Paul was involved in the art industry and I was working in heritage management.

Paul: I completed my master degree in law at Toulouse and Alex was already making some productions in Paris. I had a show on Radio Campus Toulouse called Boxson for which Alex used to send me his productions. I was broadcasting his songs for fun. The show was small, but it is through this emission that we started our collaboration. As per our musical background, Alex played the piano since he was four years old. I started to play directly on a turntable because of my brother’s influence since he used to listen to a lot of Hip Hop that he mixed. I started to mix when I was around twelve, the same period when I met Alex.

Let’s talk about Stendhal Syndrome, what influenced you the most for such an evocative album title?

Paul: We’re not trying to play the nerdy guys, as we are really not at all! These terms come from my art history classes and they made a big impression on me back then. Besides, when you have artistic pieces without heads or tails, they look like “Cadavre Exquis”! Stendhal Syndrome is more like a travel story coming from different landscapes. We are making electronic music with a large meaning using electronic instruments but at the same time we don’t want to be stuck within the same style. We have some songs like Phénomena that go more towards Hip Hop, Oversea which is more world music or Vertige that is more House Club.

Alex: We try to create whatever comes to our mind. Our thread is a BPM (Beat Per Minute, Ed) between 105 and 120 for playing with the sounds. We incorporate different styles, for instance we remixed the Angolan singer Bonga Kuenda and the Burkinabe Victor Démé who plays world music. The new remixes that we are working on are more Pop Folk oriented, and some of them go back to Funk. There are no rules so as we say ‘Stendhal Syndrome”…

Paul: It is about the increasing the rate of the heartbeat. The trance sensation and – without being pretentious – the chosen point of view is to transcend the listener (…) Sorry no literary reference!

What differences do you see between the old French Touch and the present one that you claim to represent?

Alex: This is a very interesting question. It is not about revival but about continuity. Returning to a French Touch is what we’ve known with all the Daft and the Todd Edwards’ songs. There is not really a new wave, so there is no difference between the old one and the new one but we are hoping to be a part of it!

Paul: Check out Daft Punk, it is old, yet it has never been so contemporary. Busy P was the first manager of Daft Punk, who created Ed Banger, which may be known as the new French Touch, I don’t know…

On your website, it says that your music is not minimal, Ok. How come you guys dislike this type of music so much?

Alex (Laughs): We say that because we are not doing a 12min format on a loop that will last 3 min. Our music is made on a format that you can easily have fun and listen to. When talking about minimal music, we try to make music evolve. This kind of music has only a few elements and you can let yourself on board.

Paul: Indeed there was a minimal buzz too. For me it is hard to feel anything when listening to this kind of music. We defend the melody and we have respect for minimal music too. We are not against it; simply we are not into it. We rather exploit and enjoy the talent of Alex’s fingers and his know-how in melodies.

Alex: Minimal is not a style. A lot of people think that it is, but it is just a musical format of twelve minutes with a loop from which you sometimes remove the beat and then you put it back again.

So what characterizes you music?

Paul: Eclecticism. In the sense that when we are listening to a great Hip Hop song then suddenly we want to do that! When we listen to an old Funk track, we feel like using the same structure! We take a bit of everything. Our music is for all kinds of people and I think that our music reflects our generation, Mp3 and IPod, because we are a huge musical culture! We all listen to everything…

What are your musical influences?

 Alex: We are completely different! Paul comes from a very Hip Hop environment and I come from a Jazz oriented one with people like Ella Fitzgerald, Nina Simone and Louis Prima. Then, I got really into Detroit and Chicago House music. During this period, I subscribed to a French magazine called Techno Import where you could find the latest Junior Jack and Bob Sinclair productions. In our first EP, the public can feel that we are two guys coming from two very different worlds wanting to mix everything together. So, you find a little bit of everything! When we started working on the album, our musical style could be described as Deep, but for today that doesn’t say much since Deep embraces everything.

Paul: I fell in love with the Londoner electro label called Ninja Tune, with artists like Bonobo or Shadow. And then, I fell for the label Warp Records with Aphex Twins. When I heard his songs, I told myself that we could go very far with this music.

What was the first vinyl you bought?

Paul: I think it was NTM. The first time I came to Paris I found that huge Virgin store. I come from the countryside and you can’t find all these records there, so I became kind of crazy. This is when I bought my first NTM’s vinyl.

Alex: My first vinyl was House Music d’Eddie Amador, sur le label Yoshitoshi Records.

Let’s talk about fashion, you kind of embody fashion…

Paul: Yeah it is true, we played for fashion shows; we did the Paris Vogue Fashion Night for the e-shop of luxury MODE B.

Alex: We also work for the Maje group.

Do you think that fashion influences some parts of your music?

Paul: With our fashion style, we decided to go in another direction. In general electro music allows you to wear whatever you want, being cool in a T-shirt etc. Our intention was to do something different and a bit more sophisticated. We usually arrive on stage with our equipment but dressed in a suit looking a bit like Sinatra. We are dressed up by Urfé Paris who is tailoring special suits for men. They gave us these beautiful Espardrille shoes from a Basque brand: Espartine. And we love to wear them while playing our music on stage.

Who is your fashion icon?

Paul: Michael Jackson with his tailored jackets and his shinny shoes. It was crazy! When I was young, I loved to wear Tanktops like he did and a hat.

Alex: Well, I would go for the Movie Swing Kids with actors like Robert Sean Leonard and Christian Bale. This film takes place in the Twenty’s and shows the struggle of the swing during the occupation.

Where does your attraction for fashion come from?

Alex: It is influenced by my musical background, which is a little bit retro. But to be honest with you, Paul influenced my Fashion taste a lot.

Paul: For me it came quite naturally.

Alex: He was the only guy I knew who skated with boat shoes. (Laughs)

Paul: It makes him laugh! When I first arrived to Paris, I feared to fall quickly in anonymity. So I tried to stand out. With eighteen years, you start to feel like a man and you develop your own clothing taste. I had as well a mother who was always dressed up. When I was young my clothing style was very classical. Me and my brothers and sisters were all dressed the same.

If your clothing style was a song, which one would it be?

Paul : Smooth Criminal from Michael Jackson.

Alex : Shadrack from Louis Prima.

What’s hot in your life?

Paul: A new version of Sentimental Affair will be launched this summer with a big feature. It will be a bit more mainstream than our usual sounds but it is a single that we definitely look forward to.

Alex: Synapson adventure!

Listen Synapson

Love Synapson

Aurélia Gualdo

Traduction en anglais avec l’aide de / English translation with the help of Barbara Csanyi