Philosophie : A t'on besoin d'autrui.

Publié le 19 avril 2008 par Carlitablog666

"L'enfer c'est les autres" écrivait Jean-Paul Sartre.

Parce qu'il a le visage de la différence, autrui est tour à tour craint, convoité, inaccessible, jalousé ou incompris...

Pourquoi ne parvenons-nous donc pas à nous passer de lui?

Les philosophes ayant mis au cœur de leur réflexion ce thème sont assez nombreux :

Aristote : Au cœur même de la cité, Aristote à montré la place centrale de l'amitié. "Et quand les hommes sont amis, il n'y a plus besoin de justice, tandis que s'ils se contentent d'être justes, ils ont en outre besoin d'amitié".

Mais celle-ci n'est pas seulement utile pour lier la communauté, elle l'est tout autant pour accéder au bonheur. (cf. un de thèmes précédents).

Aristote distingue trois sortes d'amitié, et je vous encourage vivement à les étudier en dehors de ce billet.

Pour George Hegel, chaque individu souhaite être reconnu par autrui.

"C'est de cet autre, c'est de la reconnaissance par cet autre  que dépendent sa valeur et sa réalité humaine".

Pour Emmanuel Levinas, deux yeux, un nez, une bouche..., le visage est chez Levinas la première chose que l'on voit chez autrui.

Et ce visage n n’est pas innocent. Par sa fragilité qui nous rappelle la faiblesse inhérente de la nature humaine, ce visage nous appelle.

Il nous donne une responsabilité envers autrui. C'est le premier pas de l'éthique qui évite de réduire l'autre au même pour le reconnaitre dans son altérité.

C'est donc la première étape de la philosophie qui met autrui au cœur de notre relation avec le monde.

Un beau programme n'est ce pas? Surtout si on ajoute à ça, un Sartre.

Et si on étudie tous ça avec attention que pourra t'on en tirer?

Pour grandir, parler et prendre confiance en soi, autrui est donc indispensable.

Mais cela ne signifie que les relations entres les hommes, bien que naturelles, soient évidentes.

Dans l'état de nature hobbesien "l'homme est un loup pour l'homme".

Contre cette nature humaine radicalement mauvaise, Thomas Hobbes prônera un pouvoir politique absolu pour faire régner la paix et la sécurité.

D autres philosophes seront bien évidemment beaucoup plus nuancés.

Mais l objectif est identique : fonder une communauté où tous peuvent vivre malgré la diversité des individus et des groupes.

Cependant, autrui est aussi celui qui existe en dehors de la communauté. Or pour Freud, les liens amicaux qui se créent dans un groupe social supposent une agressivité plus importante à l encontre des étrangers.

Vivre avec les autres n est donc pas un long fleuve tranquille, car il ne s agit pas seulement de les reconnaître, mais aussi de leur laisser la place de vivre et de s exprimer.

Conflits, guerres et violences criminelles prouvent chaque jour la difficulté des relations humaines.

Pourtant si devant les bouchons, le journal télévisé ou les cris de vos patrons ou profs, l envie vous prend de faire vos valises et de devenir ermite dans un coin reculé du Tibet, réfléchissez.

Avec autrui, tout est difficile; cependant, sans lui, l existence même perd sa saveur.

Et il existe une relation particulièrement aboutie envers les autres : l amitié.

Et Montaigne d affirmer : " Si on me presse de dire pourquoi je l aimais, je sens que cela ne se peut exprimer, qu’en répondant : "Parce que c était lui; parce que c était moi".

Si ni l amour, ni la sympathie ne peuvent être expliqués rationnellement, ils sont sûrement lune des meilleures raisons pour affirmer qu’autrui est indispensable.

Si avec ça je ne suis pas plus avancé et que je ne me suis pas recadré, j abandonne vraiment et je file au Tibet.

Embrassade à vous.