A l’occasion de la nouvelle collection Croisière 2013 – 2014 présentée à Singapour, la maison Chanel nous a gratifiés d’un OVNI tout à sa gloire comme on en fait si peu: un regard de Karl Lagerfeld sur l’oeuvre de Gabrielle Chanel… Chanel avant Coco Chanel, dans ce film ‘mise en abyme’.
« Once upon a Time », un film, un conte contemporain mettant en scène la naissance d’une des plus grandes maisons de luxe du 20e siècle à voir et à partager sans modération:
Raison n°1: Deauville avant Paris
Eh oui la plus parisienne des créatrices s’est d’abord fait un nom en habillant les aristocrates, les bourgeoises, et autres horizontales venues en villégiature dans la cité balnéaire. Le film célèbre donc les 100 ans de la boutique deauvilloise, celle par qui le succès et la renommée de Gabrielle Chanel s’est construite.
Raison n°2: La liberté de ton
Sans doute est là, le plus grand intérêt de ce film! A travers l’oeil intraitable de Karl Lagerfeld, l’on découvre Gabrielle Chanel avant « Coco », la créatrice avant le mythe… une Gabrielle qui n’hésite pas si besoin à ‘emprunter’ les bonnes idées chez les clientes (on le savait déjà, elle n’a pas inventé la fameuse veste noire), mais c’est aussi là où réside le vrai talent d’un créateur n’est -ce pas? savoir emprunter / piquer, pour encore plus magnifier.
Raison n°3: La réinvention des formats
Mais où cela va t’il s’arrêter ? Après Calvin Klein qui nous gratifiait déjà le mois dernier d’un film de 9 minutes, sans oublier la série des Lady Dior avec Marion Cotillard, voilà que Chanel passe la barre des 18 minutes avec un line-up hollywoodien:Keira Knightley, Clotilde Hesme, Stella Tennant, Lindson Wixey, Caroline de Maigret… un moyen-métrage qui interpelle le publicitaire que je suis: les marques prenant de plus en plus à coeur leur rôle de créateur et de diffuseur de contenus, quelle place reste t’il encore à l’agence créative traditionnelle ? Chez Chanel la réponse est déjà connue depuis des lustres, l’agence c’est Karl Lagerfeld!
Raison n°4: Coco Chanel est morte, vive CHANEL!
A travers 18 minutes finement ciselées, travaillées, des situations banales, qui sont tout sauf anodines, le réalisateur Karl Lagerfeld s’évertue à désacraliser Gabrielle « Coco » Chanel (c’est bien elle qui avait aussi condamné le jean’s non?) pour mieux consacrer l’oeuvre de sa vie, sa maison! Les hommes passent, masi Chanel reste! Tel pourrait être en substance le message envoyé par le Kaiser.