Passion selon Jean du 22 au 24 avril 2008

Par Eparsa


Antonio Tarantino, sculpteur, poète, rebelle, fou, inclassable. Cet homme d’une belle soixantaine porte en lui l’humour féroce et cruel de l’Italie artistique de la fin du XXe siècle : Fellini, Dino Risi, Pasolini. Humour et mysticité. L’Ordre, la chape religieuse, la dictature spirituelle sont la structure de Passion selon Jean.

Le texte a été proposé à Jean-Yves Ruf par les deux comédiens, Olivier Cruvellier et Paul Minthe, après une première lecture à Orléans, en mars 2005.
« Passion selon Jean se situe en Italie, dans les années 70, au moment où les asiles de fous se transforment en hôpitaux psychiatriques. On assiste tout simplement à la journée d’un patient, Moi-Lui, et d’un infirmier, Jean, dans la salle d’attente de la Caisse des pensions et des retraites (…/…).
A priori, quand on me parle d’un texte qui se déroulerait dans un asile, je me méfie d’emblée. Tout cela semble bordé de clichés, d’écueils. Ici, rien de cela. Ce texte est non seulement jubilatoire et drôle, mais polysémique et profond. Il parle de survie mentale, d’urgence à se définir, à sans cesse se nommer et nommer les choses pour ne pas sombrer dans le néant. On devine que Moi-Lui tend à confondre le monde biblique dont il est pétri et le monde qui l’entoure. L’infirmier ne le contredit pas et tranquillement se tisse un monde intermédiaire, une sorte de niche mentale, où la trahison du disciple Pierre se confond avec le malade Pierre qui fume dehors et qui des moments te connaît, des moments te connaît pas. L’Évangile et sa topographie se mêlent finement et intimement à celui de l’asile. C’est réellement l’invention d’un monde à plusieurs plans qui ne cessent de se superposer et Antonio Tarantino s’entend à nous mener si loin qu’on finit par perdre nos repères habituels. Et puis il y a dans les rapports bourrus qu’entretiennent l’infirmier et son malade une profonde tendresse, une humanité, qui donne au propos encore plus d’ampleur. »
Jean-Yves Ruf
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