Juste une robe légère, un soleil au petit matin

Publié le 14 mai 2013 par Gentlemanw

Elle marchait sur ce trottoir, sur cette large avenue, avec des petites haies, de jolis arbres mais aucun soleil. Il faisait un temps chagrin, un temps de printemps incertain.

Elle errait, contemplant d'un regard une vitrine de gourmandises, des bijoux, de bracelets, des diamants et des perles, des folies qui brillaient sous les lumières de ce luxe. Elle jetait un oeil mais semblait chercher autre chose, une petite lumière peut-être.

Sur son chemin, un homme, un gentleman lui tendit sa main, elle semblait tituber, toujours perdue. Il sourit, il lui posa des questions pour l'aider, elle sourit enfn. Vaporeuse, elle serrait un petit sac à main, sur sa robe, sur son coin de féminité. Ces talons s'accrochait au sol, elle ne trouvait pas la juste hauteur, il lui tendit plus encore son épaule. Sa veste noire tomba.

Lui aussi fût déstabilisé par sa légèreté, elle ne pesait rien, il la souleva pour la porter vers cette terrasse, craignant un malaise, un coup de chaleur malgré ce temps maussade. Elle ne dit rien, elle suivait ce vol stationnaire dans les bras de cet homme, elle sentait son coeur qui battait.


Quelle heure était-il ? Elle semblait sortir pour une soirée, quelques plumes, une élégance rare, mais il était dix heures du matin. Une noctambule déboussolée peut-être ? Il commanda un café, un chocolat viennois, des croissants chauds, du jus d'orange, et un bouquet de rose. C'était son lieu à lui, l'endroit où il regardait l'avenue, entre sa tablette et son magazine, le matin, tous les matins, avant le travail, et pour son petit-déjeuner. Elle souriait, assise sur cette chaise. Allongeant ses jambes, lui y posa un regard, il aimait tant écrire sur les femmes. 


Elle grignotait, toujours un peu en quête de repères, il l'observait, n'osant devenir trop curieux, mais leurs émotions s'accordaient avec le crémeux du chocolat, avec l'odeur des fleurs.

"Vous attendiez quelqu'un ?" lui lança-t-elle.

"Non, enfin si, enfin non." si sûr de lui, il y a quelques minutes et puis maintenant en pleine confusion.

"Les fleurs sont pour elle ?"

"J'avais rendez-vous mais je vous ai aperçue, chancelante, perdue. Le serveur a cru que c'était mon rendez-vous."

"Elle arrive, juste coincée dans son taxi, actuellement elle retouche le gloss de son rouge à lèvres."

"Mais ..."


Elle sourit encore, il avait le coeur qui battait encore plus fort, perdu à son tour par ses mots.

"Comment vous..." balbutia-t-il.

"Ah moi, je ne suis qu'un ange. Et c'est ma première fois que je coache deux amoureux, juste avant la demande en mariage. J'avais mal lu mes consignes, je croyais venir à votre mariage, d'où ma confusion il y a quelques minutes. Mais rassurez-vous je vais disparaître, en espérant revenir dans quelques mois vace la même robe, pour vos deux."

Elle prit de la chantilly sur son doigt, l'embrassa rapidement, et disparut aussitôt.

Son amoureuse, sa future femme, adorait les anges.

Nylonement