Art contemporain : la bulle cherche de nouveaux gogos

Publié le 19 mai 2013 par Copeau @Contrepoints

Le marché de l'art contemporain est biaisé par des professionnels qui en maîtrisent et la distribution et la communication. A éviter.

Par Thibault Doidy de Kerguelen.

Jackson Pollock : number 19, 1948

Vous voyez régulièrement fleurir des articles vous vantant les performances de l’art contemporain. Lu par exemple ici:

« Une vente d’art contemporain a battu tous les records mercredi soir chez Christie’s à New York, confirmant l’engouement des super-riches pour cette période de l’art. La vente a rapporté un montant total de 495 millions de dollars (385 millions d’euros), commissions incluses, et les œuvres de Jackson Pollock, Roy Lichtenstein ou Jean-Michel Basquiat ont atteint de nouveaux sommets. Seuls quatre des 70 lots à la vente, ou 6 % du total, n’ont pas trouvé preneur. « Nous sommes entrés dans une nouvelle ère du marché de l’art », a commenté, enthousiaste, le président de Christie’s Europe Jussi Pylkkanen, attribuant notamment le phénomène à l’intérêt croissant manifesté par les riches pour l’art. « Il y a une concurrence mondiale qui ne s’était jamais vue auparavant dans le monde de l’art. » La vente record de la soirée a été obtenue par « Number 19, 1948 », de Jackson Pollock, pour un montant de 58,4 millions de dollars, près de deux fois l’estimation initiale. « Woman with Flowered Hat » de Roy Lichtenstein, estimé au-dessus de 30 millions de dollars, est parti à 56,1 millions et « Dustheads » de Basquiat a été adjugé 48,8 millions de dollars. Au total, quinze des quarante artistes représentés ont établi de nouveaux records de vente, dont Piero Manzoni, Richard Serra, Philip Guston ou encore Joseph Cornell. » Extrêmement spéculatif, l’art contemporain attire effectivement bon nombre de milliardaires, en particulier chinois. Nous l’évoquions déjà il y a un an. Néanmoins, pour ce qui nous concerne, nous ne recommandons absolument pas ce type d’investissement à nos clients et lecteurs. Ces artistes sont l’objet de bulles créées artificiellement par un certain nombre de professionnels qui maîtrisent les canaux de distributions et de communication. Celui qui plonge dans ce circuit et n’en maîtrise pas les rouages est forcément le dindon de la farce.

Le marché de l’art, le vrai, celui qui concerne des objets dont la valeur croit régulièrement sans pour autant faire la culbute tous les ans jusqu’au pigeon final existe, mais il nécessite un petit de patience. Son rapport, d’autant plus si tenez compte de la défiscalisation particulièrement favorable en France, est probablement ce qui se fait de mieux actuellement.

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