Depuis Une Séparation et son succès en salles, Asghar Farhadi était attendu comme le Messie. Avec Le Passé, il pose cette fois sa caméra sur le sol français. Ce passage sur l’hexagone valait-il le coup ?
Tahar Rahim et Bérénice Béjo, dans Le Passé
Le réalisateur iranien Asghar Farhadi, après le succès de son dernier film, Une Séparation, présente cette année sur la Croisette sa toute dernière œuvre : Le Passé, un passage français dans la filmographie du cinéaste.
En deux ans, Farhadi n’a pas perdu de son talent dans l’élaboration d’un scénario dramatique. Tout comme Une Séparation, Le Passé vous tient en haleine, et parvient à vous surprendre dans son déroulement, parsemé de révélations et de twists. Mais l’intérêt du film réside également dans la puissance des thèmes abordés : le couple, l’instabilité, l’enfance, mais surtout, comme en témoigne le titre, le passé de chaque individu. Car bien que Farhadi explore les méandres de la complexité des sentiments, il témoigne avec force des dégâts infligés par le temps qui passe, directement en corrélation avec les décisions et les choix de l’Homme.
"A la sortie de projection, Nicole Kidman, un paquet de Kleenex à la main, versait encore quelques larmes."
La mise en scène de Farhadi, extrêmement soignée, est réglée au millimètre près. Il s’en échappe le sentiment d’une grande maîtrise, mais cette réalisation renforce également l’authenticité des propos du film, narré avec un souci du détail et de la vérité. Au final, les émotions parviennent à percer le jour, même si la sincérité de l’interprétation de Bérénice Béjo, très inégale, semble s’évaporer dès qu’elle pousse la voix. Cette fausse note lui vaut donc ainsi d’être tout bonnement humiliée par le tout jeune Elyes Aguis, juste parfait.
Ce bémol ne gênera pas nécessairement tous les festivaliers cannois. A la sortie de projection, l’actrice Nicole Kidman, un paquet de Kleenex à la main, versait encore quelques larmes.
L’équipe du film Le Passé à Cannes, vendredi soir.