Sarkozy et son enclume

Publié le 21 avril 2008 par Omelette Seizeoeufs

Lu chez Juan, les "confidences", livrées par le JDD, sur la préparation de notre Très Grand Homme (TGH) pour son passage à la télé jeudi prochain, alors qu'il caracole dans les sondages avec tout de même 36% des français qui l'approuvent :

Divisée en trois séquences - questions internationales, société, économie -, cette intervention n'a, au fond, qu'un seul objectif: convaincre les Français que les promesses de campagne seront "intégralement" tenues. Le "respect des engagements pris" sera le fil rouge du propos présidentiel. "Certains désespèrent de sentir les effets du changement promis", rapporte ce député sarkozyste confronté, chaque semaine, dans sa circonscription, à la frustration des électeurs qui, entre annonces et démentis, finissent par perdre pied.

Le TGH est têtu au moins. Tout le personnel ici à la Pire Racaille lui souhaite du courage dans cette entreprise : plus les promesses de campagne sont rappelées aux téléspectateurs, plus ces derniers seront en mesure d'évaluer objectivement les performances de Monsieur Sarkozy. Nous nous félicitons de cette obstination.

En réalité, les ficelles sont un peu grosses. Ce n'est pas la première fois. Justifier la casse du système social, la guerre aux pauvres en citant sa légitimité démocratique, le suffrage universel, c'est illogique quand on constate qu'il n'est soutenu par aucun "mouvement populaire". En faire appel encore une fois à l'élection, c'est sûrement céder à la tentation de se replacer dans cette période antédiluvienne, désormais mythique, l'époque héroïque du sarkozysme triomphant, quand les "promesses du candidat Sarkozy" avaient force de loi.

Si seulement on pouvait relancer cette dynamique... Eh bien, non : elle est brisée pour toujours. J'imagine le TGH s'imaginant victime de la presse, de la conjoncture économique, se disant que son impopularité (UM/Popularité, dirait kamizole) est une injustice, quelque chose qui ne devrait pas être et qu'il refuse. Ajouter à cela quelques conseillers sachant bien flatter l'Empereur, et le tour est joué : Sarkozy persiste et signe, tête baissée.

Tant mieux. Les promesses électorales et la nostalgie des premiers mois de son règne seront l'enclume sur laquelle son image actuelle continuera à se briser.