34ème journée: Paris coule, Marseille s'enlise

Publié le 21 avril 2008 par Patrick

A quatre journées de la fin, on commence cette fois à y voir plus clair. Si la lutte pour le titre sera serrée jusqu'au bout, elle devrait néanmoins finir par voir Lyon rafler son septième titre consécutif, devant les girondins de Bordeaux. Mais sait-on jamais, les gones sont fébriles dans cette fin de saison, et personne n'est pas à l'abri d'une mauvaise surprise. Demandez donc à Marseille, sèchement battu par Lille, et qui voir Nancy reprendre son bien de la troisième place. En bas, on se dirige vers un ascenseur Psg - Strasbourg - Metz. A moins que...

Lyon au forceps :

Finalement, y'a des avantages à avoir dans nos rang un champion du monde! Très critiqué depuis le début de la saison, le latéral gauche Italien de l'Olympique Lyonnais Fabio Grosso a enlevé une belle épine du pied à son club samedi soir. En effet, dans une partie ou le champion de France était bien mal engagé, c'est lui qui, après avoir vu Bodmer égaliser, a placé une belle tête au premier poteau en surgissant sur un corner. Jusqu'alors le score était de 1-1, et Bordeaux pouvait revenir à deux petits points de Lyon en cas de succès le lendemain à Toulouse. Mais au coup de sifflet final, les gones avaient repris leurs sept points d'avance, autant dire un petit matelas confortable à quatre journées de la fin.


Et tout avait donc mal débuté, puisque c'était les alsaciens qui entraient le mieux dans la partie en se montrant pressants sur le porteur du ballon, et agressifs dans la récupération. Leur survie en dépendait. Renteria ouvrait le score à la vingtième minute, sur corner. Cette ouverture du score avait le don de réveiller un peu les joueurs et les hommes d'Alain Perrin de se procurer plusieurs occasions. Deux faits marquants allaient attirer l'attention dans cette fin de mi temps. Le premier, la blessure de Karim Benzema, touché au genou apparemment, en attendant davantage d'informations. Mais surtout, l'expulsion d'Eric Mouloungui pour deux cartons jaunes quasiment coup sur coup (40ème et 45ème) et qui laissait ses coéquipiers lutter à dix.
La seconde période se transformait en attaque défense, jusqu'à cette égalisation méritée de Bodmer. La suite, on la connait. Un but de Grosso, et c'est tout un club qui souffle un bon coup. Strasbourg, quand à lui, voit le gouffre de la ligue 2 se rapprocher.

Toulouse - Bordeaux:

Cela fait parti de ces matchs où à la fin on se dit: c'est une vraie victoire de futur champion! 93ème minute de ce Toulouse - Bordeaux, il reste seulement vingt secondes à jouer, et alors que le score et toujours nul et vierge, Obertan transmet à Micoud qui s'arrache et marque d'une magnifique petite balle piquée par dessus Douchez. La douche (elle est facile je vous l'accord) est froide pour les Toulousains qui se sont battus corps et âmes durant 90 minutes et qui subissent un coup de génie de Jo Micoud, critiqué trois semaines plus tôt pour sa fameuse simulation. Comme quoi, tout va très vite dans le football, et sur cette ultime action, tout est allé trop vite pour les joueurs d'Eli Baup. Des joueurs qui avaient pourtant réalisé un très bon match, se procurant de bonnes opportunités, comme ce face à face Elmander - Ramé, remporté par le portier international. Le suédois restera d'ailleurs muet toute la rencontre, lui qui avait signé deux triplés lors de ces deux derniers matchs face à Bordeaux. Le premier des deux étaient d'ailleurs lors du dernier match de la dernière saison, et offrait aux joueurs du président Sardan l'occasion de défier Liverpool en tour préliminaire de la champion's league. Tout a bien changé en un an, et alors que ce point leur permettait de souffler un peu, les Toulousains restent ce matin à portée de fusil du Psg et Strasbourg, respectivement 18 et 19ème. De leur côté, les girondins peuvent donc remercier l'ancien stratège du Werder de Brème, absolument génial sur sa balle piquée, et qui permet à ses coéquipiers de rester à quatre petits points de Lyon, à quatre journées du terme. La seconde place quasiment acquise, les hommes de Laurent Blanc peuvent donc désormais viser plus haut. On dit que l'appétit vient en mangeant, et bien Bordeaux va avoir très faim si il continue à gagner des matchs au couteau.


Marseille - Lille:

Dimanche soir, à 20H55, à l'heure d'entrer sur la pelouse du Vélodrome, l'Olympique de Marseille savait qu'en cas de succès il prendrait deux points d'avance sur son principal rival pour la prochaine champion's league, Nancy. Les lorrains étaient en effet accrochés la veille par Le Mans (1-1) ratant l'occasion de prendre trois longueurs d'avance sur les olympiens. Dimanche soir, à 22H50, à l'heure de quitter la pelouse du Vélodrome, Marseille savait qu'il allait devoir cravacher jusqu'au bout pour arracher cette troisième place qui lui tendait les bras. En effet, l'une des grosses surprises de cette 34ème journée nous est venue tout droit du sud de la France, où les dogues Lillois ont croqué leurs adversaires sur le score sans appel de 3 buts à 1. La soirée des premières faut-il croire. Pour la première fois de la saison, Marseille encaissait trois buts à domicile, tandis que les Lillois les marquaient pour la seule fois en 34 journées à l'extérieur. Marseille n'avait jamais perdu à domicile cette saison après avoir ouvert le score, le constat était inversé pour les nordistes qui n'avaient jamais gagné après avoir concédé le premier but. Philippe Doucet, Monsieur stats de Canal, peut donc faire des mises à jours, car ce sont pas mal de choses qui ont été bousculées hier soir. Et puis surtout, nous retiendrons la qualité du jeu lillois, récompensé par deux buts de Mirralas en première période, et un de Makoun en deuxième mi temps. Les trois réalisations étaient dans les six mètres, mais toujours au terme de formidables actions collectives, et ça, on ne peut pas l'enlever aux hommes d'un Claude Puel ravit. Vous l'avez compris, les joueurs de Gerets avaient donc ouvert le score par Niang en début de match, mais le 16ème but de la saison de l'attaquant sénégalais ne suffisait pas à offrir trois points à ses couleurs. Marseille compte donc désormais un point de retard sur Nancy dans une lutte qui s'annonce palpitante jusqu'au bout. Le LOSC, quant à lui, rêve indéfiniment d'Europe, et il a bien raison!


Les autres rencontres:

Qu'est ce qui peut encore sauver le PSG? Battus, laminés, dominés, humiliés, les joueurs parisiens sont rentrés dans la capitale avec une nouvelle défaite, la quinzième de la saison, sur le score de 3-0. Aucune envie dans les rangs de ces joueurs, qui ne se rendent certainement pas compte qu'ils sont en train de couler un club de légende, comme si l'exercice 2006-2007 n'avait pas suffit à leur faire prendre la pleine mesure de leurs lacunes diverses.
Et puisque tout le monde parle de la défaite du Psg, sur Suchasport nous préférons souligner la belle performance caennaise, eux qui étaient encore aux portes de l'Europe pendant la trêve hivernale avant de sombrer pendant plusieurs semaines. Un creux énorme leur a fait prendre conscience qu'un réveil serait bon pour ne pas descendre, et ce réveil a lieu depuis plusieurs rencontres. Samedi soir, ils ont marqués trois buts qui leur ont apporté trois points, ceux, certainement, du maintien. Mais ils auraient pu en marquer cinq ou six sans qu'il n'y ai à crier au scandale tant leur première période était bonne. Il a fallu attendre les 45 dernières minutes pour voir Deroin, Lemaitre et ... Gouffran (tout un symbole) inscrire les buts d'une victoire annoncée à la pause. Caen est sauvé, le PSG est coulé.

Paris qui perd, Lens qui gagne, et qui donc respire un bon coup. Une victoire arrachée contre Sochaux, 3-2, a permis aux hommes de JPP de prendre trois longueurs d'avance sur la zone de relégation, avec, qui plus est, une différence de buts meilleure. Pourtant, tout ne fut pas tout beau tout rose samedi en fin d'après midi du côté de Bollaert. Malgré une ouverture du score rapide de Coulibaly sur corner, c'était les doubistes qui faisaient le jeu et trouvaient les montants de Runje par deux fois en première période sur des tentatives de Brechet et Pancrate.
Dès l'entame du second acte, Erding égalisait, en tout logique, inscrivant au passage son 10ème but de la saison. Mais les sochaliens avaient à peine le temps de savourer qu'Aruna redonnait l'avantage à ses couleurs. La rencontre devenait folle! Sochaux égalisait encore, mais le but était refusé pour un hors jeu totalement inexistant (environ 1 mètre!). Monterrubio pouvait alors s'envoler sur son aile gauche et servir au cordeau Aruna qui signait un doublé. Mais un ultime but de Brechet venait apporter des dernières minutes de crispation, et l'ultime raté de Pitau, qui voyait sa déviation frôler le poteau, permettait à tout un stade de dire ouf. Tout n'est pas finit, et il faudra encore gagner au moins deux rencontres pour se sauver.

Ce n'est pas le cas de Monaco. Vainqueur à Nice 2-0, au terme d'un match très accroché et à la limite du respectable, les hommes du rocher ont quasiment officiellement sauvé leur peau en Ligue 1 grâce à des buts de Meriem et Almiron sur une magnifique reprise du plat du pied droit.
Le sanguin Antonetti s'emportait encore, comme à chaque match, car son attaquant de poche, l'excellent Baki Koné, s'était blessé en première période suite à un contact pas du tout litigieux avec Meriem. Mais la colère du coach azuréen était extra sportive, et sur le terrain c'était bel et bien les blancs de Monaco qui méritaient et accrochaient une victoire dans le derby du sud est. Nice s'éloigne de l'Europe mais ne lâchera pas si facilement. Monaco quant à lui peut souffler, enfin.

Nous retiendrons également de cette 34ème journée de ligue 1 le coup de moins bien de Nancy, tenu en échec par Le Mans un partout, et qui laissait la possibilité à Marseille de prendre deux buts d'avance en cas de victoire contre Lille le lendemain (dimanche soir). Les lorrains revenaient au score à vingt minutes du terme par Fortuné alors qu'ils étaient menaient suite à une belle ouverture du score de Le Tallec après la pause. Un bon nul pour les manceaux, qui seront à la lutte jusqu'au bout pour la cinquième place avec... St Etienne et Rennes. Les verts ont d'ailleurs aujourd'hui deux points d'avance sur les deux derniers cités grâce à leur courte victoire sur Lorient, 1-0, et "grâce" à Jallet qui marquait malheureusement pour lui contre son camp dès le retour des vestiaires.
De son côté, Rennes se défaisait difficilement également d'une bonne équipe de Valenciennes sur un but de Wiltord, entré en jeu quelques minutes plus tôt. Cette lutte à trois, à quatre si on inclus Nice, est justifiée dans la mesure où si le PSG se qualifie pour la finale de la coupe de France, la cinquième place deviendrait qualificative directe pour la coupe UEFA. Enfin, dans le bas du classement Auxerre n'a pas encore totalement assuré son maintien. Les bourguignons, incapables de battre une équipe de Metz revigorée, voit la zone rouge se rapprocher, et son déplacement à Paris la semaine prochaine pourrait être bouillant. Il reste douze points à prendre, faites vos jeux messieurs...