Climat: la conférence de l'ONU en 2015 aura lieu au Bourget si la France est choisie

Publié le 23 mai 2013 par Memophis

La conférence de l'ONU sur le climat, que la France a proposé d'organiser en 2015, aura lieu au Bourget (Seine-Saint-Denis) si la candidature française est avalisée à la fin de l'année à Varsovie, a annoncé mardi la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho. 
La candidature française pour accueillir cette conférence, où doit être adopté le prochain grand accord international sur le changement climatique, "devrait être décidée à Varsovie au mois de décembre prochain", a souligné la ministre lors d'un colloque sur le réchauffement à Paris. 
Un round de négociations annuel sur la lutte contre le changement climatique doit se tenir en fin d'année à Varsovie. 
"La conférence de 2015, si nous l'accueillons, se tiendra au Bourget", a dit Mme Batho. 
Cette candidature, a-t-elle précisé, a déjà été endossée par le groupe des pays auquel appartient la France dans les négociations (Europe de l'ouest, Etats-Unis, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande et Israël). 
La conférence climat de 2015 est le prochain grand rendez-vous des négociations internationales sur le climat, toujours plombées par l'échec du sommet de Copenhague en 2009. A Durban (Afrique du Sud), en 2011, les pays négociant sous l'égide de l'ONU sont tombés d'accord pour adopter en 2015 un accord global fixant des objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre à tous les Etats. L'entrée en vigueur de cet accord est prévue à partir de 2020. 
"La lutte contre le réchauffement climatique, c'est le défi de ce siècle, et le défi que doit relever notre génération", a souligné Mme Batho lors de son intervention au Conseil économique, social et environnemental (Cese). 
La ministre de l'Ecologie a reconnu l'existence actuellement d'une "petite musique (...) consistant à dire que les grands enjeux de long terme, notamment ceux de la lutte contre le réchauffement climatique, devraient être reportés à plus tard en raison de la crise" économique. 
"Je suis convaincue qu'il faut au contraire faire de cet enjeu un levier de compétitivité", a-t-elle dit, réaffirmant l'importance de respecter "le facteur 4", c'est-à-dire l'engagement de la France de réduire ses émissions de gaz à effet de serre par quatre d'ici 2050 par rapport à 1990. 
Selon un récent état des lieux réalisé par la Conseil général de l'environnement et du développement durable, "la France respecte formellement ses engagements" de réduction, "mais il s'agit d'un résultat en trompe l'oeil" car ces émissions seraient en fait en hausse de 15% si on prenait en compte non seulement les émissions depuis le territoire français mais aussi celles contenues dans les produits importés. 
Ce rapport, débattu ce mardi au Cese, insiste notamment sur des engagements européens plus importants, la feuille de route actuelle de l'UE (-20% de baisse des émissions de gaz à effet de serre en 2020 par rapport à 1990) reportant "de manière injustifiée les efforts à plus tard". 
"L'Europe souffre aujourd'hui d'un objectif de long terme au-delà de 2020", a estimé Mme Batho, rappelant que la France plaidait au niveau européen pour qu'un nouvel objectif de -40% en 2030 soit adopté "au plus tard début 2014".