Les alpages à l'épreuve des loups

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

Présentation de l'éditeur

Qui n’a pas entendu parler du retour des loups dans les Alpes françaises et de leur difficile cohabitation avec les moutons qui pâturent l’été en montagne sous la garde de leur berger ?

Les alpages à l’épreuve des loups par Marc Vincent Ce livre se fait l’écho du conflit très médiatisé qui oppose, depuis 1992, le monde du pastoralisme aux protecteurs de ces prédateurs. Après plusieurs années d’enquêtes auprès d’éleveurs, de bergers et de nombreux acteurs des territoires montagnards, l’auteur montre toute la complexité de la proximité entre les troupeaux domestiques et les loups, ces animaux sauvages intégralement protégés par la convention de Berne. Ce texte ratifié alors qu’ils avaient disparu du territoire national, engage les pouvoirs publics à leur sauvegarde. Mais dans le même temps, l’État reconnaît officiellement le rôle du pastoralisme sur l’environnement : entretien de l’espace, prévention des risques d’avalanche ou d’incendie, protection d’espèces emblématiques…


Autrement dit, les loups comme les moutons ont leur place. Or les attaques de loups affectent considérablement le pastoralisme au quotidien et les mesures de protection proposées par l’État remettent en cause ce qui jusque-là était considéré comme « les bonnes pratiques » du pastoralisme. L’auteur est convaincu de la nécessité de mettre en oeuvre une politique de gestion active des loups pour une coexistence pacifiée entre pastoralistes et protecteurs des loups. Il définit les bases de ce qu’il appelle la « lupotechnie », et nous emmène sur les chemins de la transhumance provençale qui conduisent bergers et brebis de la plaine de Crau au parc naturel régional du Queyras. Loin de tout folklore archaïsant, il rend compte de la singularité de cette phase d’élevage à la fois difficile et indispensable en présentant le métier de berger d’alpage, dont les conditions de travail et de vie sont finalement assez méconnues.
Il s’adresse à des spécialistes de la question : chercheurs en sociologie de l’environnement ou en gestion de l’élevage en institutions chargées de ce dossier sensible. Mais son ouvrage intéressera aussi des lecteurs curieux de mieux comprendre les enjeux environnementaux de l’agriculture.
Marc Vincent

Marc Vincent , homme de tarrain, est zootechnicien à l’INRA, au département de recherche Sciences pour l’action et le développement, à Avignon.

Extraits

Vers une lupotechnie
(...) "La création d’une lupotechnie,  que l’on peut définir comme l’ingénierie de la gestion des loups sauvages, suppose par ailleurs des dispositifs permettant de pister les loups sur leur terrain de chasse comme cela se fait pour les ours réintroduits depuis peu dans les Pyrénées. En connaissant ainsi les faits et gestes des meutes partageant le territoire des troupeaux, il serait possible d’avertir à temps un berger dont le  troupeau se retrouve soudain sous la menace des prédateurs. Une surveillance accrue et discrète pourrait se mettre en place immédiatement. Des tirs d’effarouchement pourraient être ainsi déclenchés sans délai en cas d’approche des troupeaux. Il est probable qu’un loup averti garde en mémoire le stimulus reçu, évitant ainsi les actes qui vont engendrer toutes sortes de drames." (…)
"Cette politique de gestion des loups romprait avec la politique actuelle basée sur la seule protection des troupeaux. Elle définirait des règles l’effarouchement, une volonté d’infléchir des comportements déviants impliquant le déplacement des individus spécialisés dans la capture des animaux domestiques, puis de régulation par l’élimination des récidivistes. De telles interventions devraient être basées sur le traçage des individus et des meutes au moyen, notamment, de colliers émetteurs comme cela se fait au Yellowstone et en Italie. Elles devraient créer chez les loups sauvages un sentiment de crainte à s’en prendre aux troupeaux domestiques. De la même façon que la zootechnie s’appuie sur une administration (ministère de l’Agriculture et ses directions), sur une recherche scientifique (Inra), sur des instituts techniques (institut de l’élevage) et sur un appareil de conseil et de développement en matière de pastoralisme (chambres d’agriculture, Cerpam, Suamme), la lupotechnie devrait trouver à se structurer auprès de l’administration de la faune sauvage et son office spécialisé (ONCFS), de sa police technique le la nature compétente pour gérer des espèces envahissantes ou des individus au comportement atypique (garderie des parcs nationaux et es réserves, louveterie rénovée). Des programmes de recherche sur l’écologie et le comportement des loups devraient être développés par le Muséum national d’histoire naturelle et le CNRS, en complémentarité avec l’Inra." (...)
Extrait des pages 310 et 311

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Extrait de "Pan National loup : 22+2"

Université de lupotechnie

Côté folklore, les "inventeurs" de la théorie de "l'éducation du loup" étaient venus sur place pour expliquer et défendre leurs mesures qui laissent il faut bien le dire tout le monde dans chaque camp dubitatifs. Et le budget pour attraper les loups, les "choquer psychologiquement", les "humilier" et leur dire "casse toi de ce troupeau pauv'con" n'est pas négligeable. Ah, cette envie de gérer la nature qui par définition est ce qui nous échappe...

Ce ne sera ni facile, ni efficace, mais il faut croire qu'ils avaient leurs entrées aux ministères (pas de l'éducation nationale) mais des deux autres. A moins qu'un d'entre eux aie tapé dans l'oeil de la ministre bouclée. Je vous fiche mon billet qu'on va bien en rire dans les années qui viennent. Ceux qui étaient déjà responsable de la capture des loups dans le mercantour vont être à la une des actualités pendant quelques temps. Mais c'est peut-être la seule chose que ces "psys" pour Canis lupus délinquants cherchent: de la publicité. Un pari risqué qui n'enchante surement pas les fonctionnaires soumis au devoir de réserve. "L'université de la lupotechnie" risque de ne pas être aussi "exemplaire" que la gestion du loup auditée par Olof liberg à la demande du Ministère français de l’Environnement par l’intermédiaire du Comité français de l’IUCN.

Ce qu'il reste à faire

  • Trouver des financements
  • Pister les loups, installer des pièges judicieusement
  • Capturer plus de 250 loups
  • Les équiper d'un collier GPS
  • Engager au moins 100 checheurs pour suivre chacun trois loups ("Une surveillance accrue et discrète")
  • Prévenir tous les éleveurs se situant à proximité des loups
  • Prévenir les chasseurs et autres lieutenants de lupotechnie, les envoyer sur le terrain...
  • Tirer sur les loups
  • les loups morts auront terminés leur "apprentissage" et seront "éduqués". Les autres devront repasser leur BAC et seront des délinquants errants maudits ...

Facile, et crédible, non ?