Je me souviens

Publié le 26 mai 2013 par Pimprenelle2

C’est dimanche, c’est jour de fête, c’est dimanche c’est la fête des mères, la fête des nouilles en collier, et je me souviens.

Je me souviens de cette époque pas si lointaine, où j’étais aimée de trois hommes, trois hommes dont deux en en devenir, deux en herbe.

Je me souviens que j’étais aimée, que j’étais la plus belle des femmes, la plus belles des mamans, et de toutes leurs croyances et de toutes leurs promesses, que jamais ils ne me quitteraient, resteraient toujours avec moi. Je me souviens de leur rêves d’épousailles pour quand ils seraient grands et que je serais petite. Je me souviens leur avoir expliqué que cela ne se passait pas ainsi, que quand ils seraient grands je serais vieille, qu’ils quitteront le nid qu’ils seront amoureux, qu’ainsi va la vie, et que c’est bien ainsi.

Et le temps a passé, et je ne suis pas vieille. Mes bébés sont devenus des hommes et demeurent mes enfants. Les hommes sont partis, d’autres sont passés, un est resté. Les amours changent, je ne crois plus en l’éternité, sais qu’elle n’est pas de ce monde, et pour l’autre, je ne suis pas pressée.

Alors cette année, pas de collier de nouilles, pas de dessins parsemés de paillettes, pas de déclamations de poèmes qui invariablement se terminent par maman je t’aime, pas de petits bras enserrant mon corps. Cette année nous improviserons une fête différente, différente des autres années. Cette année nous nous ferons des bises pudiques, leurs barbes grifferont mes joues, et je me souviendrai que ces hommes, ces hommes que je souhaite libres et heureux, c’est moi qui les ai fait


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