Secrétaire d'Etat à l'économie numérique pas tout à fait connecté

Publié le 21 avril 2008 par Arnaud Lehmann

On reconnaît là bien le génie français, le ministre en charge de l'économie numérique qui dit ne pas pouvoir accéder aux sites de partages vidéo à partir de son bureau pour des raisons de sécurités, j'imagine alors qu'il n'y a pas que les sites de partages vidéos qui sont dans ce cas... Autant ne pas lui donner de bureau s'il ne peut pas accéder en totalité à l'univers dont il est en charge. C'est déjà un secrétaire d'État sans parti fixe, comme beaucoup de gens de la Gauche Moderne à mon sens, autant en faire un " ministre itinérant ".

Au passage il est clair que le mouvement de Bockel ne va pas tarder à disparaître, les histoires d'ouvertures semblant se calmer. Ce parti n'avait pour seul but que de permettre de raccrocher à Nicolas Sarkozy des gens qui ne pouvaient faire le saut directement vers la droite. Un certain nombre de personnes de tout bords (MoDem également, qui ainsi pouvait se targuer de ne pas être sur une lise UMP, mais qui au final se sont quand même retrouvés sur des listes sarkozystes, hypocrisie quand tu nous tiens...) qui par ailleurs n'avaient aucune chance d'obtenir une investiture ou de figurer sur une liste municipale autrement. Par contre, je me demande si la Gauche Moderne n'est pas plus fidèle à Sarkozy que l'UMP aujourd'hui.

Eric Besson: "Je ne serai pas le ministre de la castration de l'Internet"

Pour sa première sortie officielle, chez Dailymotion, en tant que secrétaire d'Etat chargé de l'Economie numérique, Eric Besson a réagi à la proposition d'une "LCEN 2.0" formulée mardi par le député Jean Dionis du Séjour sur 20minutes.fr.
"Pour l'heure, changer la loi n'est pas dans les tuyaux. Il va d'abord falloir lire le rapport remis aujourd'hui par Jean Dionis du Séjour qui pointe des flous dans la loi qui ont abouti à des flous dans la jurisprudence. Mais une chose est sûre: je ne serai pas le ministre de la castration de l'Internet", a déclaré Eric Besson à 20minutes.fr., avant d'ajouter: "Où se situe le curseur entre la liberté totale et la régulation? Il nous faudra répondre à cette question".
Eric Besson veut faire de l'Internet une "liberté régulée"
Mardi, le député Jean Dionis du Séjour, rapporteur de la Loi de confiance pour l'économie numérique (LCEN) avait déclaré: "Il faut maintenant une loi pour le web 2.0. L'évolution de la loi est préférable à l'anarchie jurisprudentielle". Une référence au verdict surprenant de l'affaire Fuzz.

A la fin de sa visite, Eric Besson a plaisanté en confiant avoir ressenti un "coup de vieux" à la vue des jeunes salariés de Dailymotion, dont la moyenne d'âge ne dépasse pas 30 ans. Et pour maîtriser tous les enjeux du Web, il reconnaît qu'il lui faudra un peu de temps. Le rapport qu'il doit rendre d'ici le 31 juillet pour faire de la France une "grande nation numérique" est une tâche colossale, et ne pas pouvoir se connecter aux sites de partage de vidéos depuis son bureau de Matignon, où "l'accès est ultra sécurisé", ne lui facilitera pas le travail.
Il compte débattre des enjeux de sa mission lors des premières Assises du Numérique, qui devraient se tenir pendant plusieurs semaines à partir du 29 mai. Y seront abordées des questions comme: comment réduire la fracture numérique? Comment faire en sorte que le haut voire très haut débit soit accessible sur 100% du territoire français? Ou comment "rapprocher les mondes de l'audiovisuel et des télécoms", a glissé le secrétaire d'Etat...


V.G. (avec Alice Antheaume)