Le stress au travail, une réalité, mais comment y remédier ?

Publié le 29 mai 2013 par Nicomak @Myriam_Nicomak

Nous pouvons constater que le stress au travail touche un grand nombre de Français, 20% d’entre eux se disent même très stressés. Plusieurs facteurs tels que l’organisation du travail, les relations au sein de la société ou encore l’environnement apparaissent comme des causes du stress. Les conséquences sont graves aussi bien pour l’entreprise que pour les employés pouvant pousser jusqu’au suicide dans certains cas extrêmes. Afin de lutter contre les risques psycho-sociaux, certaines démarches ont ainsi été mises en places… et il est important de noter que ce phénomène touche toutes les populations et il est difficile pour les entreprises ainsi que pour les salariés de faire face à cette situation.

Tout d’abord, qu’est-ce que le stress ?

Il convient dans un premier temps de définir la notion de stress. En effet, il existe deux types de stress : « le bon stress » et « le mauvais stress ».

Le bon stress, aussi appelé « stress aigu »,  permettrait aux salariés de donner le meilleur d’eux-mêmes. Il représente alors la réaction de notre corps quand nous sommes face à une menace ou un enjeu imprévu : un discours en public, un changement de poste ou des situations inhabituelles par exemple. Ainsi, quand la situation prend fin, les symptômes de stress s’estompent rapidement.

De son côté, le mauvais stress, plus communément appelé « stress chronique », nous mettrait dans une situation de souffrance. L’état de stress chronique est une réaction de notre corps à une situation de stress prolongé : quotidiennement au travail, nous avons ainsi le sentiment que ce que l’on nous demande dans le cadre professionnel dépasse nos capacités. Le stress chronique a donc des effets néfastes réels sur la santé.

Ainsi, ces situations de stress ne représentent pas des cas isolés aujourd’hui puisque, selon une enquête menée par l’Express :

  • Un actif sur cinq, donc 20% des travailleurs, juge leur activité professionnelle « très stressante »,
  • 24% évoquent un stress « important »,
  • 37% des actifs estiment que leur activité professionnelle leur procure un stress « peu important »,
  • 10% un stress « quasi-nul »,
  • Seulement 9%  un stress « nul ».

Mais quelles sont les causes d’un tel stress ?

Diverses causes peuvent être à l’origine du stress au travail. Parmi les facteurs les plus communs, il convient de citer :

  • Les facteurs spécifiques au travail : il arrive souvent que les employés soient victimes d’une surcharge de travail ou, à l’inverse, d’une absence totale de travail valorisant ou correspondant à leurs compétences. Il se peut aussi que la charge de travail ne corresponde à la rémunération. De plus, certains employeurs n’hésitent pas à donner des objectifs impossibles à atteindre afin de démoraliser leurs employés.
  • L’environnement de travail : l’environnement de travail est déterminent afin d’éviter le stress au travail. Le bruit excessif, la température de la pièce de travail, l’aération, sont autant de facteurs pouvant être à l’origine du développement du stress. Certains employés peuvent même être exposés à des risques directs pendant leur travail, tels que la manipulation de produits dangereux ou des opérations sur des machines à risque.
  • L’organisation du travail : l’organisation peut elle aussi être source de stress. L’autonomie est très importante : il faut que l’employé soit suivi mais pas étouffer non plus. A l’inverse, il est important de ne pas laisser l’employé sans accompagnement et de l’épauler dans ses besoins et démarches.
  • Le changement de lieu de travail : la peur du licenciement reste un des facteurs essentiel dans la formation du stress en entreprise. De nombreux employés y sont sujets et vivent dans la peur du licenciement. La peur de la mobilité peut aussi représenter un facteur de stress pour les employés concernés.
  • Les relations sur le lieu de travail : très souvent, en cas de stress en entreprise, les relations sur le lieu de travail sont impliquées. Qu’ils s’agissent des relations inter-employés ou avec la hiérarchie,certains salariés sont victimes de discrimination, moqueries, voir même harcèlement dans les cas les plus extrêmes.

Dans certains cas, on note aussi la volonté de vouloir mettre en compétition les employés entre eux plutôt que de souder entre elles les équipes et créer un contexte propice à l’échange, au respect et à la mutualisation. Les dirigeants divisent, par exemple, pour « mieux diriger » plutôt que de souder les employés entre eux.

Ce stress n’est pas sans conséquence… pour l’entreprise et pour le salarié.

Le climat qui règne dans les entreprises ne prenant pas en considération le stress au travail s’est dégradé au fil des années. Cela a donc des conséquences directes, à la fois sur les employés, mais également sur l’entreprise et son organisation ainsi que sur la société sur le long terme, parmi lesquelles :

  • Une croissance de l’absentéisme et du turnover ;
  • Des soucis de remplacement ou de recrutement de nouveaux salariés ;
  • Des accidents du travail ;
  • Une baisse de productivité et une démotivation des salariés ;
  • La dégradation de l’ambiance au travail.

Par ailleurs, vous pourrez trouver ci-dessous une liste non exhaustive des symptômes pouvant traduireun état de stress chronique :

  • Symptômes physiques : migraines, insomnies, troubles de l’appétit et de la digestion, sueurs…
  • Symptômes émotionnels : sensibilité et nervosité très fortes, crises de nerfs, larmes, anxiété, excitation, peine, mal-être…
  • Symptômes intellectuels : concentration perturbée (fautes, oublis) difficultés à prendre des initiatives…

Ces effets ont par ailleurs des conséquences sur les comportements, avec notamment la prise de produits excitants ou de calmants (alcool, anxiolytiques, tabacs, somnifères, café…), une modification des habitudes alimentaires, des comportements agressifs, un repli sur soi-même, des difficultés à collaborer, qui sont autant de comportements à prendre en considération. Le cas de France Télécom est ainsi tristement connu pour avoir poussé jusqu’au suicide certains de ses cadres. En effet, cette entreprise avait des pratiques de management dites « de la terreur » d’après un article paru dans « Lepost ».

L’INRS, Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, a étudié le coût global du stress au travail durant un an. Cette étude détermine un coût de 1,9 milliards d’euros pour les employés (27,8 millions de personnes)  qui sont 75% de leur temps stressé au travail, et de 3 milliards en prenant en compte les salariés étant exposé au stress au minimum 50 % de leur temps de travail. L’étude indique que « ces résultats ne sont qu’une évaluation minimale d’une réalité bien supérieure », car elle ne prend en compte qu’une définition limitée du stress. L’étude ne prend pas en compte non plus toute la dimension du coût pour l’individu (souffrance, mal-être).

L’INRS a également étudié l’impact du stress pour des hommes et des femmes qui y sont confrontés pendant plus de 50 % de leur temps de travail :

Origine des dépenses

Coûts Estimés (en millions d’€)

Soins en santé

Près de 200

Absentéisme

Près de 1300

Cessation d’activité

Près de 1200

Décès prématurés

Près de 280

Total

2997

Quelles solutions envisageables pour remédier au stress ?

Afin de remédier à ces problèmes de stress au travail, plusieurs solutions sont mises en place par les entreprises et le gouvernement.

Le 18 février 2010, La législation Française débute sa prise de conscience concernant le sujet du stress au travail à travers une initiative initiée par Xavier Darcos, Ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville. Son action se traduira par la mise en place d’un système de classification des entreprises par rapport à leur niveau de gestion du stress de leurs employés (Vert, Orange, Rouge). Cette liste de classement des entreprises fut retirée très rapidement mais, malgré cela, il convient de mettre en avant le fait qu’il s’agissait de la première initiative permettant de mettre les entreprises « sous pression et sous contrôle » de leur management RH.

La classification fut provisoire, mais cela permit aux choses d’avancer dans le bon sens car les entreprises et notamment les grands groupes se sont montrés réceptifs.

Les entreprises ont ouvert les négociations avec les syndicats, et ont pris en compte le rapport  « bien-être et efficacité au travail » fait à la demande du premier ministre. Ce rapport démontre que le bien-être au travail et l’efficacité des employés se fait par la DG et la RH. Ce rapport fut élaboré par 3 grand professionnels, Henri Lachmann, président du conseil de surveillance de Schneider Electric, Muriel Pénicaud, DRH de Danone, et Christian Larose, vice-président du Conseil économique, social et environnemental. «Investir dans la santé au travail est une obligation sur le plan humain» et non «une charge», ont-ils indiqué dans le rapport après avoir déclaré que «les consultations pour risque psychosocial sont devenues en 2007 la première cause de consultation pour pathologie professionnelle». Selon eux, les dirigeants doivent donc se soucier des problèmes de santé «au même titre que les enjeux économiques» car «ce sont les salariés qui font la performance de l’entreprise».

Toujours d’après le rapport « bien-être et efficacité au travail », il est recommandé aux branches de négocier sur les facteurs de risques propres à chaque métier et sur les bonnes pratiques existantes pour les prendre en charge. Il y est aussi conseillé aux entreprises de plus de 50 salariés, de prévoir un bilan et un plan d’actions annuels sur les risques psychosociaux.

Certaines entreprises ont également élaboré des diagnostics sur les risques psychosociaux, afin de mettre en place des plans d’actions. Des enquêtes pour détecter les problèmes sont élaborées en amont, ainsi qu’un dispositif d’écoute de ses salariés par des psychologues du travail. Aussi, les collaborateurs qui ressentent le besoin de dialoguer avec un psychologue a propos de leur situation de mal-être, en auront la possibilité.

Certaines entreprises travaillent également avec des entreprises spécialisées dans le coaching personnel, des cabinets de gestion des risques psychosociaux et des organismes de formation qui se voient de plus en plus débordés.

L’exemple avec les entreprises PSA et AREVA, qui ont décidé de donner aux salariés les moyens de se réaliser dans le travail en restaurant des espaces de discussion et d’autonomie ou en systématisant les possibilités de recours au supérieur hiérarchique de niveau n + 2 et à un responsable RH de proximité en cas de problème avec son chef direct.

L’INRS, organisme de référence dans la prévention des risques professionnels, propose plusieurs démarches de mesures de prévention du stress au travail telles que :

  • Former l’encadrement aux pratiques de management participatif afin d’associer les salariés aux décisions les concernant ;
  • Développer la communication relative objectifs de l’entreprise ;
  • Donner la possibilité aux employés de s’exprimer ;
  • Adapter la charge de travail en fonction des éléments mis à la disposition des salariés pour effectuer leurs missions ;
  • Donner la possibilité aux employés exploiter leurs compétences et leur savoir ;
  • Former les salariés aux nouveaux outils de communication.

Le stress au travail est bel et bien une réalité à ne pas négliger.  Le stress peut provenir de multiples raisons, mais la principale cause est celle d’un mauvais management. Le management a énormément de responsabilité dans la pénibilité du travail. Bien sûr, il existe d’autres raisons, telles que la surcharge de travail, les relations entre les salariés, ou encore les conditions de travail, mais ces dernières découlent toutes d’un mauvais management.

Il existe aujourd’hui des solutions afin de remédier à ces problèmes, telles que la sollicitation d’entreprise spécialisée dans les problèmes de stress ou de santé au travail.

Le stress au travail est devenu un réel problème pris de plus en plus en compte par les entreprises.

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